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St John’s Hospital, in the outskirts of Nairobi, Kenya.
Un fonds d’investissement soutenu par l’Agence française de développement (AFD) propose aux pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest des prêts aux institutions de santé pour renforcer leurs capacités. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un effort croissant de consolidation des services de santé africains dont le rôle est essentiel dans la crise sanitaire liée au coronavirus.

Alors que la pandémie de Covid-19 se répand sur le continent africain, les autorités de santé sont confrontées à trois types de difficultés : la prévention et la distanciation sociale, la protection et l’hygiène personnelles ainsi que la pression exercée sur les infrastructures sanitaires.


Infrastructures et services de santé de toutes tailles 

Le Medical Credit Fund, membre de l’organisation PharmAccess, propose des prêts à plus de 1 600 institutions de santé en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Ces prêts couvrent des financements de l’ordre de 2,5 millions de dollars liés à la construction et à l’infrastructure, mais aussi des crédits de court terme pour des produits pharmaceutiques.

« Notre second emprunt nous permet de construire un nouveau bloc opératoire et une unité de soins intensifs de trois lits, explique Alice Bett, directrice de l’hôpital Siloam, dans le sud-ouest du Kenya, proche de la frontière ougandaise. Nous construisons également un laboratoire et agrandissons notre maternité. »

En raison d’un financement insuffisant de nombreux systèmes de santé publics en Afrique, les patients dépendent du secteur privé. Or, les petits hôpitaux et cliniques ne bénéficient souvent pas du capital initial nécessaire à la construction et à l’entretien des équipements médicaux, alors même que le nombre de patients reçus leur assure un chiffre d’affaires constant.

« Une population élevée combinée aux capacités limitées des installations de santé a pour conséquence une demande importante et constante en soins médicaux », confirme Kennedy Okongo, directeur du Medical Credit Fund.

Le taux de remboursement des plus de 4 000 prêts consentis par le fonds d’investissement au Kenya en 2019 est de plus de 96%, alors que les petits et moyens crédits se font sans garantie. « C’est grâce à la solidité du système de transfert d’argent, et parce que ces prêts visent des cliniques à faibles revenus, souvent dans des quartiers défavorisés ou d’habitations informelles, qui n’ont pas les moyens de fournir une garantie, explique Kennedy Okongo. Pour nous, le plus important est le nombre de patients. C’est le reflet des liquidités qui permettront aux cliniques de nous rembourser.»
 

Covid-19, la nouvelle donne

Le nombre de morts du coronavirus ne cesse de grimper et en Afrique comme ailleurs, les hôpitaux et cliniques sont confrontés à un manque d’équipements de protection personnelle (PPE) : gants, masques, visières de protection et désinfectant pour les mains. 

« Ces produits sont extrêmement importants. Les PPE permettent aux services de santé, et surtout à leur personnel, d’enrayer la propagation du virus, précise Nicole Spieker, directrice qualité chez PharmAccess. La crise sanitaire met à rude épreuve la capacité des structures médicales à survivre à court terme, et si la pandémie prend ici les mêmes proportions qu’en Europe, certaines mettront la clé sous la porte. »

Par ailleurs, en Afrique, « environ 50 % des structures de soins sont privées, elles dépendent des revenus des consultations, ajoute Nicole Spieker. Une grande partie de ces structures, que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, risquent la faillite. Nous développons donc des produits financiers – des prêts spécifiques – pour les aider. » 

Le Medical Credit Fund propose des prêts – pour les grands hôpitaux publics autant que pour les petites cliniques des bidonvilles – au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, au Ghana et au Nigéria. Le fonds d’investissement prévoit d’élargir sa zone d’opération.