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Fabrique de la diplomatie : le groupe AFD, un pilier essentiel
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Les 5 et 6 septembre derniers, la première édition de la Fabrique de la diplomatie a réuni tout l’écosystème de l’action extérieure de la France à la Sorbonne Nouvelle, à Paris. Au cœur de cette « Équipe France », le groupe AFD a tenu une place centrale.
« Aujourd’hui, le monde entier est à la Sorbonne Nouvelle », lance le président de l’université, Daniel Mouchard-Zay, devant un amphithéâtre comble le vendredi 5 septembre dernier. Organisée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, la première édition de la Fabrique de la diplomatie a transformé le campus parisien du XIIᵉ arrondissement en forum international. Ces deux jours ont permis aux étudiants et aux curieux de plonger au cœur des enjeux géopolitiques et de découvrir les métiers du Quai d’Orsay et de ses opérateurs. « C’est toute une administration qui s’est mise en ordre de bataille pour aller à la rencontre des citoyens », résume Didier Le Bret, directeur de l’Académie diplomatique et consulaire. Parmi eux, le groupe AFD, avec Expertise France, Proparco et le Campus groupe AFD. Le stand du Groupe n’a pas désempli, attirant de nombreux étudiants en relations internationales venus interroger les opérateurs sur leur parcours, mais aussi comprendre le rôle des partenariats internationaux et de la solidarité internationale dans l’appareil diplomatique français.

Une diplomatie de la coopération
Grâce aux échanges et différentes conférences, la Fabrique a montré que la diplomatie ne se limite pas aux chancelleries mais se joue dans les financements, les coopérations techniques et la mise en œuvre de projets. « Nous sommes là pour opérationnaliser les priorités de la diplomatie française, en apportant une expertise technique et en mettant en œuvre des projets », explique Xavier Chambard, directeur stratégie et partenariats d’Expertise France.
De passage sur le stand de la filiale de coopération technique du groupe, Diane Sidko, cheffe de mission pour la reconstruction à la CCI franco-ukrainienne, rappelle l’importance de cette présence. Dans le contexte de guerre et de candidature à l’adhésion européenne de l’Ukraine, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a confié à Expertise France une enveloppe de 14,5 millions d’euros pour accompagner la reconstruction du pays via le programme mAIDan Ukraine. « Le développement est un pilier de la diplomatie. Le renforcement de la présence de l’AFD et d’Expertise France a changé la vision que les Ukrainiens avaient de la France. Cette diplomatie, celle de la coopération, permet d’autres liens, pas dans une logique d’assistance, mais de partenariat et de travail commun pour trouver des solutions », souligne Diane Sidko.
Cette diplomatie de terrain s’illustre aussi avec Proparco, la filiale du groupe AFD dédiée au secteur privé. Ses équipes ont pu expliquer aux visiteurs comment les synergies entre entreprises, institutions financières et acteurs publics contribuent à redynamiser les économies locales et à créer des emplois, des leviers majeurs de stabilité.
Ouvrir le débat
La Fabrique de la diplomatie était aussi l’occasion de lever le voile sur les coulisses de la solidarité internationale de la France, explique Thomas Ribémont, directeur de l’Institut d’études européennes de la Sorbonne Nouvelle, lors d’une table ronde consacrée à ce thème. Cette rencontre a replacé le débat du développement dans un contexte plus fragile, marqué par le recul de bailleurs historiques comme l’USAid, dont les financements ont été réduits sous l’administration Trump, la montée des tensions géopolitiques et l’importance des investissements solidaires et durables dans un monde en pleine reconfiguration. Pour Thomas Melonio, chef économiste de l’AFD, « Il est essentiel qu’on puisse débattre de l’intérêt de notre action avec les citoyens et l’expliquer. Nous gérons des intérêts communs, avec des co-bénéfices évidents : maîtriser les pandémies, consolider les systèmes de santé mondiaux. C’est aussi dans notre intérêt. La question des migrations ou du changement climatique relève d’abord d’enjeux locaux de développement : créer des emplois, lutter contre les effets du climat sur place, ce sont des actions qui répondent à des objectifs multiples. »
Patrick Lachaussée, directeur du pilotage et de la stratégie au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, replace enfin l’action de l’AFD dans la politique globale de la France : « Le Groupe met en œuvre des projets essentiels à notre politique de solidarité internationale. Les résultats se mesurent sur les systèmes de santé, sur la biodiversité, sur tout ce qui touche aux Objectifs de développement durable définis par l’Accord de Paris. » À la Sorbonne, la Fabrique de la diplomatie aura ainsi montré que dans un monde en crise, le développement n’est pas accessoire mais central, parce qu’il apporte des réponses concrètes aux défis globaux et qu’il incarne une diplomatie de coopération.
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