Classées au 4e rang des pays les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes au cours des 20 dernières années, les Philippines sont de plus en plus exposées aux cyclones, aux inondations, aux glissements de terrain, aux sécheresses graves et aux vagues de chaleur, qui touchent jusqu'à 60 % du territoire et 74 % de ses 108 millions d'habitants. Selon le 6e rapport d'évaluation du GIEC publié en 2021, les phénomènes météorologiques extrêmes continueront à augmenter en fréquence et en intensité jusqu'à la fin du siècle.
Les conséquences de ces prévisions sur l'économie pourraient être catastrophiques, avec des pertes pouvant atteindre 35 % du PIB d'ici 2048 et un impact direct sur la disponibilité des ressources en eau par exemple, ainsi que sur les cycles de cultures et la demande en énergie (notamment pour lutter contre les épisodes de chaleur). Les populations les plus pauvres seront très probablement les plus touchées, creusant encore plus les inégalités dans le pays.
C'est dans ce contexte que le gouvernement des Philippines a affirmé son engagement sur la voie d'un développement économique durable et inclusif en soumettant en avril 2021 ses premières CDN aux Nations unies. Mais le financement des réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de ces CDN sera très dépendant de la capacité des Philippines à mobiliser des financements extérieurs.
L'adaptation au changement climatique : un axe fort pour l'AFD
Depuis l'Accord de Paris, le groupe AFD a apporté 30 milliards d'euros de financements climatiques, dont 7 milliards d'euros pour l'adaptation.
Aux Philippines, l'action climatique est au cœur des activités de l'AFD : « À travers un prêt-programme d'adaptation de 250 millions d'euros mobilisé fin 2021, le groupe AFD met en œuvre l'objectif renforcé de la France de 6 milliards d'euros de financements climat par an, dont un tiers consacré à l'adaptation », précise Laurent Klein, directeur de l'agence AFD aux Philippines.
Comment l'AFD agit-elle ? « L'un des outils puissants que nous utilisons pour ce faire est le Prêt budgétaire de politique publique (PBPP), qui vise à soutenir les réformes politiques et/ou les changements institutionnels dans un secteur ou un sous-secteur particulier, explique Laurent Klein. Il s'agit d'un instrument financier transformateur car il encourage la coordination intra et interministérielle, favorise un dialogue multipartite pour élaborer des politiques publiques durables et tire le meilleur parti d'un avantage clé de la coopération bilatérale : l'échange entre pairs. »
Aller plus loin avec un nouveau PBPP axé sur le climat
Afin d'aller encore plus loin dans l'accompagnement des Philippines dans la mise en œuvre de leur CDN, l'AFD a récemment approuvé un prêt à finalité climatique de 150 millions d'euros pour soutenir les efforts en matière d'adaptation et d'atténuation du changement climatique, dans le cadre de l'Accord de Paris.
Ce nouveau programme cible les réformes politiques et soutient le pays dans la construction de ses systèmes de planification, de financement et d'institutions afin d'intensifier l'action climatique. Il soutiendra les réformes visant à renforcer la résilience des communautés d'agriculteurs et de pêcheurs face aux impacts croissants du changement climatique et à réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce au déploiement des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et des transports bas-carbone.
« Nos programmes de développement combinent des prêts à l'appui de politiques et des prêts à l'investissement (prêts-projets) avec une assistance technique et des échanges entre pairs, offrant ainsi une solution intégrée à un pays désireux d'intensifier son action en faveur du climat », conclut le représentant de l'AFD dans le pays. À noter : ce programme a été préparé conjointement et est cofinancé avec la Banque asiatique de développement.