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Niger, électricité
La première table ronde nationale sur l’accès à l’électricité au Niger s’est tenue les 4 et 5 novembre 2020, à l’initiative du gouvernement nigérien et en collaboration étroite avec les partenaires de l’Alliance Sahel. Les différents bailleurs de fonds actifs au Niger, dont l’Agence française de développement (AFD), ont répondu à l’appel, confirmant leur forte mobilisation auprès de leurs partenaires nationaux.

Au Niger comme dans l’ensemble du Sahel, l’accès à l’électricité pour tous est un défi majeur. Dans ce contexte, la table ronde organisée à Niamey début novembre devait mobiliser les bailleurs de fonds internationaux afin de financer la Stratégie nationale d’accès à l’électricité (SNAE), adoptée en 2018 dans le pays. À travers cette stratégie ambitieuse, le gouvernement veut relever le défi de l’accès universel à l’électricité afin d’améliorer les conditions de vie des Nigériens et d’offrir de nouvelles opportunités de développement économique à sa population. Les deux jours d’échanges entre le gouvernement et les bailleurs de fonds ont ainsi permis de rappeler que, dans un pays où le taux d’accès à l’électricité atteint à peine 13 % au niveau national, les enjeux socio-économiques autour de cette problématique sont cruciaux. 

Planifier, adapter et financer

Au cours des débats de Niamey, les éléments essentiels à la réussite de la SNAE ont été rappelés, notamment la nécessité de planifier, d’adapter les instructions et de financer les projets.

L’importance de la planification a été confirmée par les différentes mesures prises par le gouvernement ces dernières années, comme l’adoption de la SNAE ou encore du Plan directeur d’accès à l’électricité (PDAE). Il a également été suggéré que le gouvernement mette régulièrement à jour cette planification afin d’offrir une meilleure visibilité aux différents partenaires techniques et financiers du Niger.


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L’adaptation des institutions a aussi été fortement évoquée du fait du changement d’échelle dans la taille des projets et dans le périmètre d’action des acteurs historiques que sont la Société nigérienne d’électricité (Nigelec) et l’Agence nationale pour l’électrification rurale (Anper). La réorganisation annoncée de la Nigelec a ainsi été accueillie par les bailleurs de fonds comme un signal positif à cet égard. 

Enfin, le gouvernement nigérien a rappelé la responsabilité de l’ensemble des bailleurs de fonds (Banque mondiale, AFD, BAD, Union européenne, BEI, BID, BOAD) dans le financement de l’accès à l’électricité, dans leur capacité à capitaliser sur leurs expériences internationales et dans la nécessité de coordonner leur action afin d’accélérer la mise en œuvre des projets. À titre d’exemple, la Nigelec peut se féliciter de la réussite du projet – financé par l’AFD et l’Union européenne – de raccordement au réseau de plus de 600 000 personnes dans les régions de Maradi, Zinder, Tahoua, Agadez et Niamey ; le nombre de connexions réalisées ayant excédé de plus de 50 % l’objectif initial.

Déjà 620 millions d’euros d’engagés pour l’accès à l’électricité

Les bailleurs de fonds (AFD, BM, BAD et UE) se sont d’ores et déjà engagés à mobiliser plus de 57 % des 1,090 milliard de dollars annoncés par la ministre de l’Énergie pour mettre en œuvre la première phase de la Stratégie nationale d’accès à l’électricité. Ce sont en priorité la Nigelec et l’Anper qui vont profiter de ces financements permettant le renforcement du réseau électrique en zones urbaines et son extension en zones rurales. En parallèle de l’extension du réseau, des solutions de mini-réseaux et de kits solaires individuels ainsi que l’appui à la montée en capacité des acteurs locaux vont également rentrer dans le périmètre de cette enveloppe.

Reste à agir concrètement, et vite. « La stratégie et les soutiens financiers existent, a ainsi rappelé dans son discours de clôture à Niamey Jean-Pierre Barral, directeur du département Transition énergétique et numérique de l’AFD. Le défi des prochaines années réside plutôt dans la mise en œuvre rapide des projets et dans l’atteinte des objectifs ambitieux fixés par le gouvernement nigérien. »