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Mangla Hydroelectric Dam
Le Pakistan, soumis à une demande croissante en énergie et dépendant de l’importation de combustibles fossiles, commence à exploiter son potentiel hydroélectrique. À l’occasion de la Journée internationale des énergies propres, voici plusieurs projets d’hydroélectricité soutenus par l’AFD et ses partenaires.

Depuis des dizaines d’années, le Pakistan dépend pour sa production d’énergie de l’importation de combustibles fossiles, qui non seulement sont de plus en plus onéreux, mais également polluent et menacent la santé des habitants.
Le pays, avec sa forte croissance démographique et son urbanisation rapide, connaît par ailleurs une explosion de la demande en électricité, à l’origine de ce que certains observateurs qualifient de crise énergétique. La fourniture d’électricité n’est pas fiable et les coupures peuvent durer plusieurs heures.

À la recherche d’alternatives vertes

Pour trouver des alternatives plus propres, qui représentent pour l’instant moins d’un tiers de son mix énergétique, le Pakistan a commencé à construire et à réhabiliter des centrales hydroélectriques, surtout dans les régions montagneuses du nord du pays, non loin des frontières avec l’Afghanistan et la Chine.
Alors que le pays ne produisait que quelques milliers de mégawatts dans les années 1950, il a renforcé ses capacités et peut aujourd’hui produire plus de 10 000 mégawatts, soit la consommation annuelle d'environ 10 millions de foyers.
 
« Cependant, 16 % seulement de notre potentiel hydroélectrique est exploité actuellement », explique Shah Jahan Mirza, directeur général du Conseil de l’énergie et des infrastructures privées du ministère pakistanais de l’Énergie, dans la préface du rapport Hydropower Resources of Pakistan (Ressources hydroélectriques du Pakistan), publié en 2022. « Si nous arrivons à exploiter comme il se doit tout ce potentiel, nous pourrons répondre à la demande croissante en électricité du Pakistan de manière rentable, mais aussi jouer un rôle essentiel dans la décarbonation du système électrique. »


En savoir plus : Développer les ressources hydroélectriques du Pakistan


Réhabiliter la centrale hydroélectrique de Mangla

L’énorme potentiel hydroélectrique du Pakistan, estimé à environ 60 000 mégawatts, repose sur ses nombreux fleuves, exploités avec des barrages. L’AFD soutient le Pakistan depuis 2006, 62 % de ses financements étant directement dédiés au développement des énergies vertes.

Parmi ces initiatives : la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Mangla, l’une des plus grandes du pays, qui date de 1967. Ce projet, qui devrait s’achever en 2027, a permis d’augmenter les capacités énergétiques de la centrale et de réduire les émissions. Cette réhabilitation va également réduire la dépendance du pays aux énergies importées et diminuer les coûts qui pèsent sur l’économie pakistanaise. En outre, le projet bénéficie « des dernières technologies et des systèmes de contrôle les plus modernes », comme l’explique Karim Nawaz, ingénieur en chef et directeur du projet.


En savoir plus : Développer les compétences en hydroélectricité à Mangla


La formation pour un développement à long terme

L’AFD a également soutenu la création d’un nouveau centre de formation au sein de l’Institut de formation aux métiers de l’hydroélectricité de Mangla (HPTI). Son objectif : former certains habitants à la mise en œuvre de projets hydroélectriques et à l’entretien de la centrale à long terme. La Facilité d’investissement pour l’Asie de l’UE a accordé un financement de 2,5 millions d’euros qui servira à renforcer les compétences au sein du HPTI et profitera à 500 personnes tous les ans : professionnels du secteur, étudiants, stagiaires du secteur privé…
« J’ai eu la chance de suivre une formation avec des professionnels expérimentés et d’apprendre de leurs expériences », explique Aqsa Ali, passée par le HPTI. Elle ajoute que ces formations permettent à plus de femmes de travailler dans le secteur. 


Lire aussi : Tanzanie : une centrale hydroélectrique pour renforcer le réseau et les énergies renouvelables


Des partenariats pour faciliter le remplacement progressif des combustibles fossiles

D’autres projets sont en cours afin d’accélérer la transition vers des énergies plus vertes. Parmi eux : la construction de la centrale hydroélectrique de Keyal Khwar, cofinancée par l’AFD, la KfW et la Wapda (Water and Power Development Authority), autorité pakistanaise chargée des infrastructures liées à eau et l’énergie. L’objectif de ce projet est de remplacer plusieurs centrales thermiques, d’éviter l'émission de 182 000 tonnes de CO2 et d’améliorer l’accès à l’électricité de 600 000 personnes d’ici 2028.
Des travaux ont également été lancés en 2023 afin de développer le réseau électrique dans la province du Pendjab, en partie grâce au financement de l’AFD, en collaboration avec la National Transmission and Despatch Company (Société nationale chargée du transport et de la distribution de l’électricité). 

La réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Warsak contribuera aussi à une électrification propre et fiable, surtout pour l’industrie. Ce projet, financé en partie par l’AFD, la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Union européenne, permettra la réparation et la réhabilitation des équipements vétustes afin de doper l'importante production d’énergie, d’améliorer les services pour environ 2 millions de personnes et d’éviter l’émission de 280 000 tonnes de CO2 tous les ans.

Les coupures de courant et la distribution peu fiable de l’électricité font perdre chaque année au pays 2 à 3 % de taux de croissance de son PIB. Ces différentes initiatives permettront donc de doper non seulement la production d’énergie propre, mais aussi la croissance économique.


Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.