En République dominicaine, l’action de l’AFD ne se dément pas. Avec un montant total engagé de près de 600 millions de dollars, le Groupe a financé la construction de la ligne 2 du métro de Saint-Domingue (puis son extension à l’est), la construction du premier téléphérique urbain des Caraïbes ainsi que l’élaboration du premier Plan de mobilité urbaine durable de la capitale dominicaine. Ce document, basé sur un diagnostic précis de la mobilité, vise à construire une vision stratégique du développement de la métropole et à définir un plan d’actions en matière de mobilité pour les années à venir. Il a été élaboré par l’INTRANT (autorité nationale régulatrice des transports terrestres) avec l’appui de l’AFD et de l’Union européenne, via l’initiative MobiliseYourCity.
L’agglomération demeure toutefois confrontée à d’importants problèmes d’organisation des déplacements urbains et de congestion du réseau routier, liés notamment à une faible coordination institutionnelle et de planification urbaine.
La réforme du secteur des transports, priorité stratégique du gouvernement dominicain
Divers facteurs comme la forte croissance démographique, l’insuffisance de l’offre de transport public – à 80 % artisanal ou informel – et l’absence d’un cadre réglementaire régissant le secteur ont en effet conduit à une dégradation progressive des conditions de mobilité, de transit, de qualité de l’air et de sécurité routière.
Face à ces défis qui constituent un frein à la productivité urbaine et au développement économique du pays, le gouvernement dominicain a souhaité réformer le cadre sectoriel du secteur des transports terrestres. Il a ainsi promulgué une loi sur la mobilité urbaine, la sécurité routière et le transport de marchandises et a fait appel aux principaux acteurs de la coopération pour l’appuyer dans sa mise en œuvre.
En réponse à cette sollicitation des autorités dominicaines, un programme d’accompagnement de la mise en œuvre de la réforme du secteur des transports terrestres a été conçu grâce à un co-financement avec la Banque interaméricaine de développement. Cette initiative menée dans le cadre d’un prêt de politiques publiques, apporté sous forme d’appui budgétaire à la République dominicaine, vise une transition vers une approche plus intégrale de mobilité urbaine et un secteur de transports plus structuré, qui garantisse des déplacements sûrs, des systèmes de transport plus modernes et moins émissifs.
Un programme ambitieux de réformes
Ce programme, dont la mise en œuvre est confiée à l’INTRANT, est composé de deux phases. La première fait l’objet du crédit évoqué plus haut, la seconde s’inscrira dans la continuité de la première phase par la prolongation et la concrétisation des actions identifiées.
Le programme s’articule autour des trois piliers identifiés par la loi : la sécurité routière par des évolutions de la réglementation, la mise en place du contrôle technique des véhicules, la sensibilisation des usagers ou la formation des conducteurs ; la mobilité urbaine durable à travers le renforcement de l’efficacité du transport public, grâce à la professionnalisation des opérateurs, l’amélioration de la qualité de service et la massification du parc automobile ; et enfin le transport de marchandises via la formation des opérateurs et une coordination effective pour assurer une concurrence régulée.
Le montant alloué à la première phase du programme est de 500 millions de dollars, apportés à parts égales par la BID et l’AFD. L’AFD a également prévu d’accompagner les autorités dominicaines dans ce programme de réformes par des activités d’assistance technique avec la mise en place d’un observatoire de la mobilité urbaine durable, de l’expertise technique sur les thématiques d’efficacité énergétique et un appui à la maîtrise des risques environnementaux et sociaux du programme.
Cette assistance technique sera complétée par la mobilisation de fonds délégués de l’Union européenne à hauteur de 10 millions d’euros, permettant le renforcement de capacités et la consolidation des actions prévues dans la stratégie nationale et dans le Plan de mobilité urbaine durable de Saint-Domingue.
Enfin, une matrice de résultats de cette réforme, structurée en coordination avec l’INTRANT et la BID, permettra de mesurer l’évolution du programme et les résultats obtenus pour chaque pilier. Ce programme contribuera donc de manière concrète à améliorer la qualité de vie et les conditions d’accès aux emplois et services, à soutenir un développement économique inclusif et à réduire l’empreinte carbone du secteur des transports en République dominicaine.

Ce projet est réalisé avec le soutien de l’Union européenne