Réduire la fracture sanitaire d’un pays comme le Tchad, dont les indicateurs sont parmi les plus alarmants du monde, implique une stratégie multifactorielle. L’approche Villes-santé développée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met à ce titre en évidence la corrélation des conditions de vie des ménages et leur état de santé, qu’il s’agisse d'amélioration de l'habitat, d’accès à l’eau potable ou au réseau d’assainissement. C’est pourquoi l’Agence française de développement soutient depuis 2014 le Projet santé urbaine à N’Djaména (PSUN) pour renforcer les capacités d’action de la municipalité sur les déterminants de la santé.
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« Le PSUN est défini par rapport à un constat : la qualité de soin est déficiente dans tous les arrondissements périphériques de N’Djaména, où vivent 350 000 personnes, détaille Omar Sarmadji, coordinateur du PSUN à la mairie de N’Djaména. Nous avons poussé la réflexion pour que des solutions soient trouvées pour cette frange de population qui n’a pas accès aux soins adéquats et vit dans des conditions difficiles. » En ligne de mire notamment, la planification familiale et la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
Priorité sur la santé périnatale
Financé à hauteur de 8 millions d’euros par l’AFD (via le fonds français Muskoka), le PSUN a permis d’accompagner la décentralisation et un redéploiement des services de santé de la capitale tchadienne pour les rendre accessibles aux populations environnantes. Dans cet objectif, il permet de combiner les moyens d’action des acteurs sanitaires déterminants (ministère de la Santé, hôpitaux, ONG, municipalité…) pour agir sur les leviers stratégiques.
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Maître d’ouvrage et partenaire privilégié dans la mise en œuvre du PSUN, la mairie de N’Djaména a vu renforcer sa capacité d’action sur les déterminants de la santé. Deux cliniques de planification familiale, une station d’épuration pour l’Hôpital général national de référence ou encore un nouvel étage avec une maternité pour l'hôpital Notre-Dame des apôtres (HNDA) ont déjà vu le jour. Les bâtiments délabrés de l'hôpital de Toukra ont aussi été réhabilités et équipés, pour ouvrir l’accès aux soins aux populations coupées du centre-ville par le fleuve Chari.