Tchad

La problématique du sous-emploi se pose avec acuité pour la jeunesse tchadienne (les moins de 25 ans), qui représente 70 % d’une population en forte progression, augmentant significativement le nombre de Tchadiens à éduquer, former et insérer dans le tissu économique local. Le nombre de jeunes accédant au marché du travail est passé de 140 000 par an en 2012 à près de 210 000 en 2020. Pourtant, la formation professionnelle reste faiblement développée au Tchad, qui ne dispose pas d’établissements de formation en nombre et en qualité suffisants. 

L’objectif d’une meilleure adéquation éducation-formation-emploi s’inscrit au cœur de l’intervention de l’AFD :

• Accès et qualité de l’offre éducative : l’AFD contribue à l’amélioration des conditions d’apprentissage, au renforcement des capacités des acteurs de la chaîne éducative ainsi qu’à la promotion d’approches pédagogiques innovantes renforçant notamment les capacités des centres d’éducation de base non-formelle.
• L’entrepreneuriat, l’insertion et la formation professionnelle sont soutenus via l’accompagnement de la La Maison de la Petite Entreprise, dispositif unique d’accompagnement à l’entrepreneuriat au Tchad, et du Fonds national d’appui à la formation professionnelle, ainsi qu’à travers le soutien aux actions mises en œuvre par des ONG.

Les défis du monde rural sont multiples au Tchad. Les systèmes de production extensifs, le changement climatique, les tensions entre agriculteurs et éleveurs ou encore une gestion non durable des ressources naturelles créent autant de pressions sur un système alimentaire déjà fragile, sur la sécurité et la santé des populations ainsi que sur les écosystèmes du pays. L’AFD tente de répondre à ces défis croisés en finançant des projets sur des secteurs complémentaires :

• Soutien au développement d’une filière semencière de qualité et aménagement de nouvelles terres agricoles à travers la mise en place d’infrastructures hydro-agricoles pour améliorer la sécurité alimentaire.
• Développement de solutions pour moderniser les systèmes extensifs par l’aménagement de mares et puits pastoraux, de couloirs de transhumance, ou encore des projets-pilote d’éducation ou de santé en milieu nomade.
• Appui à la résilience socio-économique en renforçant la gouvernance locale et en améliorant les moyens d’existence des populations vulnérables à travers une approche territoriale intégrée.
• Appui à la conservation et à la protection de 276 000 hectares d’écosystèmes riches et fragiles à travers la gestion d’un complexe d’aires protégées incluant un parc national à Binder-Léré.

L’amélioration de la qualité de vie des populations est une priorité du groupe AFD au Tchad. Celle-ci passe notamment par le renforcement de l’accès aux services de base permettant d’inclure les plus vulnérables.

Pour favoriser l'accès à l’eau et l’assainissement, l’AFD contribue au renforcement du réseau d’eau potable de la ville de N’Djamena, au développement de la résilience urbaine face aux changements climatiques grâce au financement de projets d’infrastructures de lutte contre les inondations et de gestion durable des déchets, ainsi qu’au renforcement des capacités des acteurs locaux en charge des services urbains (N’Djamena, Moundou)

En matière de santé, notre action vise à améliorer l’accès aux soins, notamment en terme de santé maternelle, infantile et de la reproduction, contribuant ainsi à l’autonomisation des femmes (via la formation des personnels de santé, l’équipement ou la réhabilitation de centres de santé, l’accès à la planification familiale et l’appui à la mise en place de la couverture santé universelle). 

Une paix durable et pourvoyeuse de prospérité suppose un renforcement des capacités des acteurs et des institutions, tant au niveau central que local, nécessairement complété par des actions volontaristes d’atténuation des tensions et des conflits constatés à des degrés divers sur l’ensemble du territoire tchadien. L’AFD, porte-parole de l’Alliance Sahel, soutient à cette fin le développement durable et équilibré des territoires par la mise en œuvre de l’approche territoriale intégrée (ATI).

Nous finançons ainsi :

• le renforcement de la gouvernance dans toute sa diversité : de la transparence des finances publiques au soutien à une radio vectrice de paix dans la région du Lac ;
• un portefeuille significatif de projets multiservices axés sur la gouvernance locale et la résilience des populations vulnérables dans des bassins de crise (province du Lac) et de fragilité (bande sahélienne, provinces du Nord, ainsi que les régions frontalières de l’Est et du Sud) en mobilisant le Fonds Paix et résilience Minka 

L’objectif est de favoriser, par nos financements et outils, une approche inclusive et participative dans la planification et la gestion des investissements et des services publics essentiels pour restaurer le contrat social, promouvoir le respect des droits humains et l’instauration d’un État moderne, conforme au « Tchad que nous voulons ».