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Troupeau d'éléphants dans le sud-ouest du Tchad
Au Tchad, l’Agence française de développement et l’Union européenne soutiennent l’ONG Noé dans la gestion du complexe d’aires protégées de Binder-Léré. Un projet qui illustre l’action du groupe AFD en matière de protection de l’environnement alors que s’ouvre à Marseille le Congrès mondial de la nature de l'UICN.

La préservation de la biodiversité fait partie des Objectifs de développement durable (ODD) énoncés par l’ONU en 2015 et constitue de facto l’un des secteurs d’intervention privilégiés de l’Agence française de développement (AFD). Au Tchad, c’est par la création d’aires protégées dont la gestion est confiée à des organisations spécialisées que se traduit cette ambition.


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Protéger les espaces naturels de l’activité humaine

La pression anthropique exercée sur les espaces naturels a très souvent pour conséquences la diminution des superficies d’écosystèmes caractéristiques, la perte du couvert végétal vital permettant de lutter contre les changements climatiques et la diminution des populations de faune. Une des solutions pour endiguer ces phénomènes réside en la création d’aires protégées, aujourd’hui reconnues comme un outil efficace de gestion territoriale.

Le complexe de Binder-Léré, localisé dans le sud-ouest du Tchad sur une superficie de 1 350 km², consiste en une mosaïque de savanes, de forêts galeries, de rivières, de plaines alluviales et de lacs qui font de cet espace l’un des plus diversifiés du pays.

Cette zone humide d'importance internationale abrite de nombreuses espèces emblématiques dont l’éléphant, le lamantin, l’hippopotame, la girafe du Kordofan, le léopard et bien d’autres encore. Il fournit en outre des services environnementaux essentiels comme des zones de pâturage et des ressources halieutiques.

Un trésor national dont l’État tchadien a décidé de renforcer le statut de protection en transformant le cœur du complexe en parc national, avant d’en déléguer la gestion à l’ONG Noé.

Girafes dans l'aire protégée de Binder-Léré au Tchad

Girafes dans l'aire protégée de Binder-Léré au Tchad | © Jaime Diaz / AFD

 

Déléguer la gestion des aires protégées pour maximiser leurs impacts environnementaux

Pour limiter la dégradation de la biodiversité, un réseau d’aires protégées bien gérées sur le long terme est indispensable. Cependant, ces espaces ne peuvent avoir un impact significatif sur la préservation du vivant que s’ils sont pris en charge efficacement. Autorités nationales, bailleurs de fonds et ONG ont donc développé des modèles de partenariats où les gouvernements s'appuient sur ces organisations non gouvernementales pour assumer la responsabilité de la gestion des aires protégées.

C’est le cas du partenariat signé entre le ministère de l’Environnement et de la Pêche tchadien et l’ONG Noé, spécialisée dans ce type de missions et œuvrant sur des problématiques similaires dans plusieurs pays d’Afrique.


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Avec 8 millions d’euros attribués au projet par l’AFD et l’Union européenne sur une période de cinq ans (2021-2025), l’objectif est ici de protéger le patrimoine naturel et de l’intégrer au développement socio-économique de la région. Noé entend ainsi faire bénéficier les communautés limitrophes de l’exploitation durable des ressources locales.

Signature du partenariat entre la République du Tchad et l’ONG Noé pour la gestion du complexe d’aires protégées de Binder-Léré
Signature du partenariat entre la République du Tchad et l’ONG Noé pour la gestion du complexe d’aires protégées de Binder-Léré | © Noé

 

Pour ce faire, l'organisation s’engage à mettre en place des infrastructures et des équipements, organiser la surveillance du parc, restaurer les populations animales, coordonner la recherche et le suivi scientifique, mettre en place des activités génératrices de revenus et des filières naturelles.

On estime aujourd’hui qu’environ 70 000 personnes bénéficieront des retombées de ce partenariat. Un projet ambitieux donc et qui, loin de distinguer développement humain et protection de l’environnement, veut intégrer les populations locales dans les processus de préservation du vivant.


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