Construction du câble sous-marin Lum@link reliant Cayenne à l’Europe

En raison de la spécificité de son milieu naturel et de son isolement géographique en Amazonie sud-américaine, la Guyane est confrontée au défi majeur de l’aménagement numérique de son territoire et de son raccordement aux réseaux européens continentaux. La rareté des voies d’accès, la distance, la dispersion de l’habitat rendent difficile la couverture de la population en moyens de communications électroniques. La distance avec le continent européen rend complexe la connexion de cette région ultrapériphérique de l’Union européenne. 

La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a décidé de construire le premier câble sous-marin transatlantique permettant de connecter directement la Guyane à l’Europe. Ce projet est porté par la Société Publique Locale pour l’Aménagement Numérique de la Guyane (SPLANG), dont la CTG est actionnaire à 86,5 %. Le câble sera exploité et commercialisé par la SPLANG et opéré par Ellalink, via un marché d’exploitation-maintenance.

Le déploiement du nouveau câble sous-marin vise plusieurs objectifs. Il permettra de renforcer la connectivité numérique de la région en anticipant la fin de vie du câble Americas II, en sécurisant les transmissions de données et en augmentant la capacité de traitement des données internationales. Le câble favorisera également le développement numérique du territoire guyanais. Ce câble reliera la Guyane à Fortaleza au Brésil, avec un projet d'extension vers Belém et São Luís, positionnant la Guyane comme un hub stratégique de connectivité en Amérique du Sud. Sur le plan économique, il devrait permettre de réduire les coûts des services numériques pour les particuliers et les entreprises en Guyane, en introduisant de la concurrence dans un marché actuellement dominé par des coûts d’interconnexions internationales élevés. Enfin, ce projet renforcera la souveraineté numérique européenne en assurant un transit sécurisé des données via un câble sous contrôle européen, garantissant une protection accrue de la confidentialité des informations.

Le coût total du projet s’élève à 75,8M€, financé en partie par une subvention de l’Union Européenne de 15M€ dont le FEDER 11,5M et le CNES 3,5M (et faisant l’objet d’un préfinancement de l’AFD), une subvention CEF Gateways de l’Union Européenne de 27M€, sur fonds propres de la SPLANG à hauteur de 13,5M€ ainsi qu’à travers un prêt en dette de l’AFD à hauteur de 20M€.