La recherche dont les résultats sont ici présentés de manière synthétique a pour point de départ une série de questionnements sur l’évolution récente des pays du Maghreb et la place des sociétés civiles dans cette transformation : Pourquoi de tels événements se sont-ils répandus comme une traînée de poudre en 2011 ? Que signifient-ils dans l’évolution de chacun des pays concernés et de la volonté des citoyens de voir changer les choses ? Qu’est-ce qui a changé depuis ? De quelles manières ? Comment appréhender ce que révèle les situations économique et politique d’un côté, inscrites dans un temps court de l’histoire, et ce qui se passe de manière plus profonde, dans les sociétés de chacun des pays ? Sans réponse à plusieurs des questions posées, et ce malgré une littérature et des éclairages passionnants des spécialistes de cette région, il y a eu le désir d’aller « ailleurs », et d’approfondir les connaissances du Maghreb, à partir d’un travail d’investigation centré sur des dynamiques socio-économiques encore insuffisamment étudiées à ce jour, des dynamiques susceptibles d’éclairer « autrement » les évolutions profondes, mais aussi les soubresauts les plus récents d’une histoire des sociétés civiles qui cherchent à prendre en main leur destin.
Démarré en septembre 2017, la recherche, pilotée par l’université d’Aix-Marseille au travers du laboratoire LIEU – EA889, en partenariat avec l’AFD et la CDC, s’est fixée pour objectif de comprendre la manière dont les sociétés civiles s'organisent, développent des initiatives dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la gestion locale des problématiques environnementales et/ou de la protection sociale et interagissent ou pas, avec les structures étatiques et les acteurs de la coopération internationale à l’échelle de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Pour ce faire, il a fallu revisiter l’histoire desdites sociétés civiles dans chaque pays, pour mieux comprendre la situation actuelle. Il a fallu également apprécier les formes d’aide qui lui sont apportées, qu’elles relèvent des pouvoirs publics ou des acteurs de la coopération internationale, pour mieux situer leur capacité d’initiative et d’autonomisation. Et enfin, se pencher sur l’observation d’un certain nombre d’expériences pour tenter de comprendre les changements sociaux, culturels et économiques en cours.
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