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Inondations
Au Sénégal, au Cameroun et en Mauritanie, le groupe AFD accompagne des projets portés par des ONG pour mieux gérer le risque d’inondation. Olivier Gilard, responsable d’équipe projet à la division Eau et assainissement de l’AFD, donne son point de vue sur les solutions déployées sur le terrain.

Quelles sont les causes et les conséquences des inondations en Afrique subsaharienne ? 

Les inondations ont toujours existé et existeront toujours, malgré les efforts menés pour s’en prémunir, en raison de la variabilité naturelle de la météorologie (les aléas). Le deuxième facteur qui explique les inondations dans cette région est l’augmentation de la population et des zones urbaines – elles génèrent leurs propres contraintes d’inondation du fait de l’imperméabilisation des surfaces bâties. Et le troisième facteur est le changement climatique, qui pourrait modifier les caractéristiques hydrométéorologiques et renforcer le risque d’inondation.


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Les conséquences des inondations vont du déplacement de personnes à, malheureusement, la mortalité, en passant par les répercussions sociales et économiques lorsque les habitations sont touchées.

Pour une meilleure gestion des inondations, un aménagement du territoire adapté est nécessaire en laissant la place au cheminement de l’eau, afin qu’il n’y ait pas systématiquement des dégâts sur les infrastructures ou les habitats.

 

Pourquoi mobiliser les ONG sur ce sujet

Les ONG ont une proximité avec le terrain et les populations locales plus grande que les acteurs institutionnels. Faire appel à des ONG permet notamment de tester des innovations, en ayant une réflexion très locale sur les solutions à mettre en place. Par exemple, le Fonds d’amélioration de l’habitat, mis en œuvre par l’ONG sénégalaise urbaSEN et la Fédération Sénégalaise des Habitants (FSH), avec l’appui d'urbaMonde, ainsi que le Gret au Sénégal, est très innovant. Avec son système de financement original géré par une organisation locale (des prêts sont accordés aux habitants à un taux d’intérêt très bas pour financer des aménagements privatifs visant à se prémunir du risque inondation), ce fonds montre bien qu’en complément des solutions hydrauliques classiques, on peut avoir une approche socio-économique qui permet de réduire la vulnérabilité aux inondations. Cette vulnérabilité est un facteur très important et peu traité, l’attention étant souvent centrée sur l’aléa.


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Quel est l’intérêt de travailler avec les communautés ?  

L’objectif est là aussi d’appliquer de façon très locale les différentes démarches visant à réduire le risque d’inondation, afin que les habitants se les approprient. Une réglementation qui interdirait par exemple de s’installer dans une zone donnée, sans explication, serait insuffisante. En impliquant les habitants dans les projets, ils sont mieux sensibilisés aux problématiques d’inondation, réagissent mieux en cas d’événement particulier et entretiennent mieux les infrastructures mises en œuvre.