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COP 28 simulation étudiants pédagogie AFD
À l'occasion de la COP28 de Dubaï, plusieurs collèges et lycées français à l'étranger organisent des simulations de négociations en s'appuyant sur l'accompagnement du groupe AFD.

En parallèle de la COP28 de Dubaï, à Dakar, Tananarive, Tunis ou encore Beyrouth, des collégiens et lycéens se sont glissés dans la peau des négociateurs le temps d’une simulation. Une COP des jeunes pour tout comprendre à la COP28. Du 11 au 13 décembre, des jeunes de plusieurs établissements français à l’étranger ont recréé les échanges internationaux sur le climat et réfléchi ensemble pour trouver un consensus sur la sortie des énergies fossiles, le nucléaire, l’alimentation et toute autre mesure de lutte contre le réchauffement climatique. « Lors de ces simulations, les élèves prennent conscience des enjeux des négociations internationales. Ils découvrent la diversité des acteurs, les ONG, les scientifiques, mais aussi les différences de positions entre les pays en fonction de leurs capacités économiques et de leur vulnérabilité face au changement climatique », assure Stéphanie Beney, responsable de projet Éducation à la citoyenneté et solidarité internationale à l’AFD.

Accompagnés par leur professeur pendant toute l’année scolaire, les élèves ont préparé ce travail collaboratif grâce au kit pédagogique réalisé par le groupe AFD. Testé dans de nombreuses classes en France, le premier kit pédagogique centré sur la biodiversité, réalisé en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJ), l’Office français pour la biodiversité et l'association Landestini, avait été lancé en septembre 2021. Face à son succès, une nouvelle ressource pédagogique, centrée cette fois-ci sur le climat, a été lancée en anticipation de la COP28. Issu d’une collaboration entre l’AFD, le MENJ et l’Office for Climate Education, ce deuxième kit couvre les aspects scientifiques, les mécanismes de négociations et l'engagement pour le climat.

Les élèves bénéficient également de fiches « acteurs » pour mieux se mettre dans la peau des différentes délégations actrices des COP. Au Sénégal, c’est une COP inter-établissements qui a eu lieu le 11 décembre, avec la participation de 200 élèves. Afin d'accompagner au mieux les enseignants, l’équipe AFD en charge de la sensibilisation, du plaidoyer et de l’éducation leur a proposé une série de webinaires de formation et peut répondre à leurs questions pendant toute la durée du projet. 


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Une pédagogie active aux multiples vertus

Pour Stéphanie Beney, ces exercices vont au-delà de la sensibilisation autour du climat : « Participer à une simulation de COP est un jeu de rôle interdisciplinaire pendant lequel les élèves mobilisent différentes compétences, prennent la parole et apprennent à travailler en groupe. Ce cadre devient un espace collaboratif dans lequel ils acquièrent de nombreuses connaissances et découvrent leur potentiel », détaille-t-elle. Amady Mbaye, élève de 4ème, et membre de la délégation de la Banque mondiale lors de la simulation du 11 décembre au Sénégal, en témoigne : « c’est comme un jeu grandeur nature, mais on apprend aussi beaucoup de choses ». 

Dans une étude qui analyse les effets de l’éducation au changement climatique sur les facultés intellectuelles, les attitudes et comportements des élèves et de leur entourage à travers le monde, plusieurs chercheurs de l’Université de Rosario en Colombie notent que « l’éducation au changement climatique fondée sur des pédagogies innovantes et critiques peut aider la prochaine génération à s'autonomiser et à devenir des gardiens informés et proactifs de l'environnement, comblant ainsi le fossé entre la connaissance et le comportement qui persiste dans la lutte contre le changement climatique. » Dans cette même étude financée par le groupe AFD et publiée en novembre 2023, les chercheurs pointent également l’importance de l’adaptation des pédagogies et contenus éducatifs aux contextes locaux. 

Ainsi, lors des simulations de COP, des agents du groupe AFD sont aussi mobilisés pour expliquer les spécificités du pays où vivent les étudiants. Par exemple, lors de son intervention à la simulation de COP au collège protestant français de Beyrouth, Reem Kaed Bey, chargée de mission AFD, a insisté sur le contexte de crise économique et politique qui relègue au second plan les enjeux environnementaux, tout en rappelant les initiatives individuelles et privées, telles que l'installation de systèmes solaires photovoltaïques. « Nous avons rappelé les défis spécifiques au Liban, comme l’absence de politiques environnementales exacerbant les défis, notamment la dépendance aux combustibles fossiles et l'absence de stratégies durables pour les transports et la gestion des ressources. Nous aimerions aussi faire prendre conscience aux jeunes de l’importance de leur engagement individuel pour initier des changements significatifs dans le pays », souligne Narimane Nehmeh, référente communication à l'agence AFD de Beyrouth. 


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Une COP, et après

S’il est difficile de mesurer l’impact des différentes pédagogies sur le comportement réel de chacun, pour Stéphanie Beney, ces simulations de COP donnent aux élèves l’envie d’agir : « À la fin des simulations que nous avons faites en France, les groupes demandaient toujours "Et maintenant, que fait-on ?" », témoigne-t-elle. Une volonté d’action qui permet aussi de lutter contre l’anxiété qui peut être liée à la prise de conscience du changement climatique et de ses causes, comme le souligne l’étude de l’Université de Rosario. « Ces apprentissages tendent à susciter des émotions négatives chez les écoliers (peur, colère, tristesse, impuissance…), mais certaines approches permettent de modérer cet effet : des leçons sur les solutions au changement climatique, en positionnant les élèves comme des acteurs capables d'influencer leur famille et leur communauté », analysent les auteurs.

Ainsi, à la fin des COP, un temps d’échange et de débriefing permettra à la fois de montrer les solutions d’atténuation et d’adaptation mises en œuvre par différents acteurs, tels que le groupe AFD, mais aussi les actions individuelles. « Nous leur conseillons alors d’aller vers des solutions qu’ils peuvent appliquer à leur niveau, comme sensibiliser leurs parents ou camarades à une consommation responsable, ou encore alerter leur collectivité sur le plan climat pour une ville plus durable », souligne Stéphanie Beney. Face aux nombreux bénéfices de ces simulations, cette dernière espère que davantage d’établissements utiliseront et s’empareront de ces kits pédagogiques : « Il n’est pas toujours évident pour les enseignants de trouver le temps d'animer ces programmes, mais on aimerait qu’à terme, outre les établissements français, les collèges et lycées de différents pays les utilisent comme ressource pédagogique », conclut-elle.  


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