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Diplomatie féministe : quels résultats concrets sur le terrain ?
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Partout dans le monde, les femmes et les filles sont les premières victimes des inégalités, des crises et des violences — et elles sont aussi très souvent porteuses de solutions. À l’occasion de la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes organisée par la France les 22 et 23 octobre, focus sur quelques actions concrètes accompagnées par le groupe AFD.
À seulement cinq ans de l’échéance fixée pour les Objectifs de développement durable, le constat reste alarmant : selon Onu Femmes, il faudrait encore 300 ans pour éliminer les inégalités entre les femmes et les hommes au rythme actuel. Pourtant, investir dans l’égalité femmes-hommes n’est pas seulement une exigence morale ; c’est aussi une stratégie économique efficace. L’égalité d’accès à l’emploi pourrait par exemple accroître de 20 % le revenu mondial par habitant.
Intégrité physique, pouvoir économique et politique
Adoptée par la France en 2019, la diplomatie féministe place les droits des femmes et des filles au cœur de la politique extérieure française. Le groupe AFD incarne cette ambition sur le terrain, dans plus de 160 pays, en agissant en faveur de trois types d'autonomie :
- autonomie physique, pour garantir le droit des femmes à disposer de leur corps et à vivre libres de violences ;
- autonomie économique, pour renforcer leur capacité à générer et contrôler leurs revenus ;
- autonomie politique, pour leur permettre de participer pleinement aux décisions qui les concernent.
Un engagement tangible
En 2024, 61 % des investissements de l’AFD dans le monde (dont 80 % sont des prêts) ont contribué à la réduction des inégalités de genre et à l’autonomie des femmes et des filles.
Le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), co-piloté avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, est l’un des dispositifs emblématiques de cette diplomatie féministe : depuis 2020, il a soutenu plus de 1 400 organisations dans 75 pays.
Qu’il s’agisse d’accès à la santé, de sécurité alimentaire, de formation, d’entrepreneuriat ou d’adaptation au changement climatique, chaque projet veille à ce que le développement bénéficie équitablement à toutes et à tous.
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Renforcer les capacités des organisations féministes
Le projet Féministes en action, premier programme financé par le FSOF, a permis de renforcer près de 200 organisations dans 30 pays. Elles défendent les droits de chacune à disposer librement de son corps, à vivre une vie sexuelle épanouie, à choisir d’avoir ou de ne pas avoir des enfants, de vivre en sécurité, sans violence ni pression ; elles aident aussi les femmes à s'autonomiser économiquement. L’évaluation finale de ce projet a démontré sa capacité à soutenir des organisations de petite taille notamment, qui sont souvent éloignées des financements. Au vu de ces résultats, une deuxième phase est en préparation.
Mobiliser la finance pour l’entrepreneuriat féminin
En Égypte, l’AFD soutient depuis 2022 un programme en faveur de l’entrepreneuriat féminin, mis en œuvre avec l’agence publique MSMEDA.
Il a facilité la création ou le développement de plus de 7 000 TPME (très petites et moyennes entreprises) dirigées par des femmes, générant près de 43 000 emplois permanents.
En renforçant à la fois l’offre (accès aux aides et crédits) et la demande, le programme contribue à améliorer durablement la place des femmes dans l’économie.
Soutenir les femmes dans des situations de conflit
Vingt-cinq ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, la France et l’AFD poursuivent leur engagement pour la paix via plusieurs programmes phares :
- Le Fonds Minka pour la paix et la résilience, créé en 2017, a financé plus de 140 projets soutenant les droits des femmes et des enfants dans des contextes de crise ;
- Trois projets du FSOF, portés par Euromed Feminist Initiative, Equipop et le Fonds pour les femmes congolaises, ont renforcé 75 organisations féministes locales dans 13 pays d’Afrique et du Moyen-Orient ;
- Le projet Women Lead in Emergencies, mis en œuvre par Care France, accompagnera quant à lui près de 80 organisations de femmes au Bangladesh, en Éthiopie ou en Ukraine pour accroître leur rôle dans la prévention et la réponse aux crises.
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