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10 ans de coopération entre les collectivités françaises et leurs homologues internationaux
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Depuis dix ans, la Facilité de financement des collectivités territoriales françaises (Ficol) permet aux villes, départements, syndicats mixtes, associations de collectivités et régions françaises de renforcer la coopération avec leurs collectivités partenaires étrangères. Ce dispositif unique favorise l’ouverture et la solidarité, mais aussi des retombées économiques pour les territoires français et le rayonnement international des savoir-faire de nos collectivités.
Depuis sa création en 2014, la Ficol a accompagné plus de soixante collectivités françaises dans leurs projets de coopération décentralisée en Afrique, Asie et Amérique Latine. Ces initiatives couvrent des domaines variés (accès à l’eau, gestion des déchets, développement urbain, adaptation au changement climatique, etc.), mais toutes partagent un objectif commun : contribuer à une « planète durable ».
Selon l’OCDE, 65 % des cibles des Objectifs de développement durable (ODD) dépendent directement de l’action territoriale. La coopération décentralisée permet ainsi de partager expériences et solutions locales face aux grands enjeux mondiaux — climat, égalité femmes-hommes, ressources, etc. Comme le souligne Anthony Berthelot, élu délégué à la coopération décentralisée de Nantes Métropole, « ces échanges permettent de s’inspirer mutuellement et d’adapter nos stratégies locales aux défis globaux. »
Trois avantages majeurs
Pour les collectivités françaises qui ont bénéficié de ce dispositif, la Ficol représente un outil stratégique et plébiscité aussi bien par les autorités locales que par les citoyens.
- Elle favorise l’innovation en offrant un cadre souple pour tester des projets pilotes et expérimenter de nouvelles solutions sociales, technologiques ou organisationnelles.
- Elle assure une proximité avec les habitants : les projets agissent souvent au « dernier kilomètre », répondant directement aux besoins locaux et complétant les politiques nationales.
- Elle permet un passage à l’échelle grâce à un effet de levier financier : avec des montants modestes, les collectivités françaises peuvent mobiliser d’autres cofinancements et réaliser des projets de plus grande envergure.
Les échanges au cœur des projets
Au-delà du financement, la Ficol encourage les partages d’expertise et l’apprentissage mutuel. Pour Marie-Pierre Bresson, adjointe au maire de Lille, « quand on travaille sur l’efficacité énergétique, ce que l’on apprend d’un autre territoire est précieux. À Lille, il faut chauffer ; à Oujda, il faut refroidir. Mais demain, Lille devra aussi s’adapter au refroidissement. »
Aller plus loin
Des projets orientés résultats
Les initiatives financées par la Ficol sont concrètes et mesurables. Jemal Keboud, maire de Kiffa en Mauritanie, témoigne : « Le projet à Kiffa co-piloté avec la métropole de Montpellier a permis notamment la réhabilitation cinq bornes fontaines fonctionnelles et cinq autres sont en cours. D’autres installations sont prévues. Cela change profondément le visage de nos quartiers. »
Selon Sandrine Faucon, directrice de la coopération internationale à Grand Angoulême, « les clés du succès sont la confiance entre collectivités et le résultat concret pour la population. Évaluer et démontrer l’impact est aujourd’hui incontournable. »
Rayonnement des territoires français
La coopération décentralisée est aussi un levier de rayonnement pour les territoires français et leurs partenaires. Universités, associations, entreprises et acteurs culturels peuvent être mobilisés pour échanger savoir-faire et expertises. La Ficol permet ainsi aux collectivités de devenir des acteurs visibles du développement à l’international, tout en valorisant le dynamisme local.
Ainsi, l’AFD soutient le projet du syndicat mixte de traitement des déchets de Vendée (Trivalis) au Liban sur la gestion des biodéchets, lui permettant d’apprendre conjointement avec son partenaire (municipalité de Zahlé) des techniques de compostage.