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Formation professionnelle Maroc
Depuis 2008, l’AFD accompagne les pouvoirs publics marocains dans le développement d’un dispositif de formation professionnelle axé sur les besoins du secteur industriel. L’évaluation du projet menée en 2021 souligne une réussite pour l’insertion professionnelle des jeunes et, plus largement, pour sa contribution à l’émergence d’un écosystème industriel au Maroc.
 
Rapport Évaluations 2023
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À la fin des années 2000, le Maroc a mené plusieurs réformes pour développer son tissu industriel et les « métiers mondiaux », tout en s’appuyant sur la formation professionnelle. Objectifs : accroître les opportunités de formation et d’insertion pour les jeunes, développer la compétitivité des entreprises de secteurs clés (automobile, aéronautique, énergies renouvelables…) et mettre à leur disposition des compétences répondant à leurs besoins. Dans ce cadre, l’AFD a soutenu entre 2008 et 2021 plusieurs projets visant notamment à mettre en place huit premiers Instituts à gestion déléguée (IGD), entièrement gérés par les professionnels. 

Un taux d’insertion professionnelle élevé

L’évaluation du projet, menée par le cabinet Baastel, fait ressortir le bon taux d’insertion professionnelle des diplômés : entre 80 et 100 % des personnes formées ont trouvé un emploi à l’issue de leur formation. Ces résultats sont supérieurs à la moyenne des centres de formation professionnelle classiques, d’environ 65 %. Cette réussite s’explique par la forte implication des branches professionnelles : les entreprises sont pleinement investies dans la gestion des IGD, orientent leurs offres de formations et les ajustent en fonction des besoins du marché. Des formations techniques directement inspirées des pratiques de terrain sont en outre dispensées par des spécialistes compétents.


Lire aussi : le rapport des évaluations 2023


Vers un véritable écosystème industriel au Maroc

Plus largement, ces instituts sont un vecteur de croissance économique. Les IGD accompagnent le développement des compétences et la création d’emplois dans des secteurs stratégiques. Par exemple, près de deux tiers des employés du secteur aéronautique ont suivi une formation qualifiante ou continue au sein de l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), l’un des huit IGD accompagnés. « L’IMA est désormais considéré comme un modèle et une référence en matière de formation professionnelle. Il contribue à l’émergence et au développement de l’industrie aéronautique, là où le Maroc n’était pas attendu », souligne Patrick Ménager, son directeur général. C’est tout un écosystème industriel qui se crée autour de ces instituts.

Un partenariat public-privé au cœur du dispositif

Les IGD reposent sur un partenariat public-privé : l’État finance les infrastructures des IGD, puis en délègue la gestion à des branches professionnelles du secteur privé. « Ce modèle permet d’allier le renforcement de la compétitivité des entreprises, le développement des compétences des jeunes et leur insertion professionnelle dans des secteurs économiques dynamiques et porteurs d’avenir », explique Florent Sassatelli, responsable du pôle Secteurs sociaux à l’agence AFD du Maroc. Cette gouvernance porte globalement ses fruits au regard du nombre de personnes formées et du taux de satisfaction des employeurs. L’autofinancement du budget de fonctionnement est par ailleurs en progression : pour l’IMA, il a notamment atteint les 60 % en 2019, contre 30 % en 2015.

Financement et redevabilité, deux chantiers pour la suite

L’enjeu reste néanmoins d’élargir le financement des instituts. Alors qu’ils devaient atteindre l’autonomie financière cinq ans après leur mise en place, les subventions sont toujours nécessaires. Cela s’explique en partie par le coût élevé d’un modèle économique qui doit assumer la gratuité des formations initiales, tout en développant la formation continue et qualifiante et les services aux entreprises. Des discussions sont en cours avec les pouvoirs publics pour proposer des solutions de financement alternatives aux IGD, comme la participation financière des collectivités territoriales. 

Autre enjeu identifié : le suivi des IGD par les pouvoirs publics, pour veiller au respect des engagements issus des conventions de gestion. Le développement d’un cadre juridique et une contractualisation des objectifs entre les IGD et l’État – qui doit assumer un investissement conséquent – permettraient notamment de renforcer la redevabilité des instituts, tout en garantissant leur indépendance.

De nouveaux instituts à venir

En décembre 2022, l’AFD a alloué un nouveau financement pour soutenir la création de deux nouveaux IGD : l’un sur les métiers des industries pharmaceutiques, l’autre sur les métiers de l’eau et de l’assainissement. En parallèle, l’Office de la formation professionnelle et de promotion du travail (qui représente 85 % de l’offre publique) accompagne le changement de gouvernance d’une partie de ses centres de formation pour impliquer davantage le secteur privé. Reconnu pour son efficacité, ce modèle d’IGD a inspiré d’autres projets d’appui à la formation professionnelle financés par l’AFD, notamment au Sénégal et à Djibouti.