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Seuls deux tiers des 30 000 habitants de la ville d’Abalak, au Niger, ont accès à l’eau courante. Grâce à la Facilité de financement des collectivités territoriales françaises (Ficol), l’Agence française de développement et la commune de Grabels, dans l’Hérault, aident la Société de patrimoine des eaux du Niger à renouveler et étendre ce réseau.

Onzième pays le plus pauvre du monde, le Niger est largement désertique. L’accès à l’eau potable est donc l’un des enjeux majeurs pour sa stabilité et son développement. Située dans l’ouest du pays, une région sous tension, la ville d’Abalak fait face à une croissance démographique considérable. Dans ces conditions, le réseau d'adduction d’eau courante nécessite une modernisation urgente, sous peine de voir la situation se dégrader rapidement localement. Et c’est de Grabels, une commune de moins de 8 000 habitants située dans l’Hérault, que viendra le soutien attendu.


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« La relation qui lie les élus de Grabels et Abalak est ancienne : le maire vient nous rendre visite tous les ans, raconte Kathy Kretz adjointe au maire de Grabels, très investie dans le projet. À l'origine, l'action de Grabels visait à développer les capacités éducatives au sein des villages touaregs voisins d'Abalak. Puis notre maire a acquis une expertise sur la gestion de l'eau dans l'Hérault, que le maire d'Abalak a souhaité voir transmise à sa ville. En effet, la moitié des habitants n'a pas encore accès à l'eau courante. Pour faire face à l'ampleur du chantier et relever ce défis, nous avons sollicité ensuite les fonds de l'Agence française de développement. »

Une démarche représentative de l'action internationale des collectivités territoriales, une spécificité française. Et c’est pour accompagner cette vocation que le groupe Agence française de développement (AFD) a mis en place dès 2014 la Facilité de financement des collectivités territoriales françaises (Ficol). Cet outil permet à l’AFD de financer directement des projets qui sont initiés, puis mis en œuvre par les collectivités territoriales françaises, comme celui de la commune héraultaise à Abalak. Cette stratégie s’appuie sur le constat que plus les décisions de financement sont prises à un niveau local, plus elles sont efficaces.

« C’est avant tout une longue relation entre Grabels et Abalak et le volontarisme des équipes municipales qui a débouché sur ce partenariat, détaille Gaëlle Narayanassamy, chargée de mission internationalisation des territoires à l’Agence française de développement. L’AFD n’intervient qu’en soutien : ce n’est pas un contexte où il y a une entité aidante et une entité bénéficiaire. Cette formule de coopération décentralisée entre deux collectivités permet de construire une relation sur un pied d’égalité, avec des échanges entre pairs et des leviers d’apprentissage réciproques. Il y a d’ailleurs une très forte demande pour ce type de partenariat direct : le groupe AFD a décidé pour y faire facd’augmenter ses capacités de 9 millions d’euros par an à 11 millions. »

Sur le terrain, la maîtrise d’ouvrage est assurée conjointement par les deux collectivités locales, Grabels et Abalak, qui pilotent et coordonnent les activités du projet. Lorsqu’il sera achevé, les ouvrages seront rétrocédés à la Société de patrimoine des eaux du Niger (Spen). En plus d’un meilleur accès à l’eau, la ville d’Abalak disposera d’instances de gouvernance du réseau, intégrant la société civile et prenant en considération les notions de genre. En effet la société civile, et particulièrement les femmes et les jeunes, seront le fer de lance de la préservation de la ressource aquifère ; ils bénéficient à ce titre d’un programme d'information, d'éducation et de communication concernant l'hygiène, l'assainissement et la préservation de l’eau.


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