La population de la Tanzanie, le plus grand pays d'Afrique de l'Est, est l'une des plus jeunes du continent. Cependant, 80 % des Tanzaniens vivent avec moins de 2 $ par jour. L'âge légal minimum pour travailler est fixé à 14 ans et l'âge moyen des travailleurs dans les mines est de 18 ans. Malgré tout, 25 % des enfants de 5 à 7 ans travaillent…
En Tanzanie, 4,2 millions d'enfants sont encore soumis aux pires formes de travail forcé. Dans la province de Geita, le taux d'absentéisme à l'école de 96 % s'explique par le travail des enfants : mines, carrières, pêche et tâches domestiques. Dans les mines d'or, l'intoxication au mercure est généralisée et les accidents, ou pire, causés par des outils lourds ou des éboulements, sont fréquents. Les jeunes femmes sont particulièrement fragiles : une fille sur trois est victime de violence sexuelle au travail.
Protéger les enfants du travail forcé
Dans le but d'aider la Tanzanie à atteindre l'Objectif de développement durable 8.7 des Nations unies visant à mettre fin au travail des enfants d'ici 2025, l'AFD s'associe à Plan international France pour éradiquer les pires formes de travail et de violences faites aux enfants, en particulier aux filles, dans les secteurs de l’exploitation minière et de la pêche de la région de Geita.
« Le but principal de ce projet est d’éradiquer le travail des enfants, ainsi que les violences contre eux et de renforcer la protection de l’enfance et les activités économiques au sein des communautés », indique Peter Mwakabwale, directeur des programmes à Plan international Tanzania.
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Accompagner les enfants dans leur réinsertion scolaire
Grâce à cette initiative, 2 687 enfants sont sortis du travail forcé et vont maintenant à l’école. Le programme propose des services de réinsertion en dotant ces enfants des compétences nécessaires pour réaliser leur potentiel.
De plus, 464 enseignants et conseillers ont été formés aux procédures d'admission et d'inscription, garantissant un suivi précis de la fréquentation des enfants. Les écoles ont également mis en place des groupes de discussion pour parler des droits des enfants et du travail forcé.
Responsabiliser les différents secteurs
Pour traiter les causes du travail des enfants à la racine, le programme a également formé des responsables de petites entreprises d'exploitation minière et de pêche sur la législation du travail en vigueur afin qu'ils puissent adopter les meilleures pratiques et s'interdisent de recourir au travail des enfants. Au total, dans la province de Geita, 4 728 pêcheries et 5 173 petites entreprises minières ont été sensibilisées à la protection des enfants.
Promotion de l'accès à l'éducation et à la santé des jeunes filles
Les jeunes filles étant particulièrement fragiles, le programme a formé 283 professionnels de santé et 59 travailleurs santé à la santé sexuelle et reproductive. La sensibilisation des adolescentes aux Droits et à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) a ainsi augmenté de 42,1 %.
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Évolution des mentalités
Au fur et à mesure de la mise en œuvre du projet, l'objectif à long terme est de faire évoluer les comportements de la société et les mentalités concernant le travail des enfants et de la violence à leur égard en sensibilisant la population à ses effets néfastes. Plan international France travaille étroitement avec les ministères, les autorités locales et régionales, ainsi qu'avec deux partenaires locaux : Sedit (Initiatives pour le développement socio-économique en Tanzanie) et Kivulini, une ONG de défense des droits des femmes.
L'AFD et ses partenaires œuvrent pour un futur sans travail forcé et pour garantir la protection des enfants et l'accès à l'éducation.
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