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Ethiopie
Alors que la Journée mondiale des toilettes, le 19 novembre, défend l'importance de l'assainissement et l'accès à la propreté et à la sécurité de toilettes pour tous, l’Agence française de développement (AFD) finance deux projets phares en Éthiopie. Le premier permettra à 1 million de personnes de bénéficier d’un meilleur accès à l'eau dans 45 villes, et le deuxième à 2,6 millions de personnes d'utiliser des installations sanitaires améliorées et adaptées au genre.

Article publié la première fois le 18 novembre 2022. Mis à jour le 17 novembre 2023


Dans les montagnes du sud de l’Éthiopie, à 2 000 mètres d’altitude, la ville de Sodo grouille de vie. Les étals des petits vendeurs se succèdent aux côtés de cafés bondés. Pourtant, jusqu’à récemment, la majorité des 200 000 habitants de cette ville secondaire n’avait pas accès à l’eau potable. 

À l’échelle du pays, l’Éthiopie est le deuxième pays d’Afrique subsaharienne avec le taux le plus faible d’accès à l’eau potable (52 %) et fait partie des 45 pays où le taux d’assainissement est inférieur à 50 %. En lien avec les priorités du gouvernement, l’AFD a donc financé deux projets : l’un pour améliorer l’accès à l’eau dans cinq petites et moyennes villes du pays, dont Sodo, et le deuxième pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans 22 villes secondaires, en cofinancement avec la Banque mondiale.


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Eau = égalité 

Balaynesh Bergene a 60 ans. C’est avec le sourire qu’elle nous explique à quel point le raccordement à l’eau potable a changé son quotidien : « Avant, nous devions marcher quatre ou cinq kilomètres tous les jours pour aller chercher de l’eau potable à la source la plus proche. Nous en avions pour une heure aller, une heure retour. Et c’est principalement nous, les femmes, qui nous attelions à la tâche ! »

Cette contrainte pèse en effet fortement sur les femmes, à Sodo comme dans le reste du monde. « Depuis que nous sommes raccordés, c’est beaucoup plus simple. Nous avons accès à l’eau en continu, nous nous fatiguons beaucoup moins et c’est aussi beaucoup plus propre. » Elles sont huit familles d’environ six membres chacune à en bénéficier. 


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Plus pratique et moins coûteux 

Debretu Wagauehu, 40 ans, ne tarit pas non plus d’éloges sur la nouvelle source d’eau potable installée chez elle. La mère de famille et gérante d’un café a fait de nettes économies depuis que le précieux robinet a été installé « Nous n’avions pas accès à l’eau tout le temps, parfois, nous avions des coupures pendant plusieurs jours et nous étions obligés de nous approvisionner auprès de vendeurs privés, mais le coût d’un jerrican est bien supérieur. Nous avons besoin de l’eau pour tout : cuisiner, faire le café, boire… Nous sommes extrêmement soulagés d’avoir cet accès ! »

Des impacts plus larges 

Au-delà des bénéfices de l’accès à l’eau, ces installations ont également permis de créer de nombreux emplois, sur toute la chaîne de production, alors que le taux de chômage s’élève à 19 % chez les jeunes.

C’est très fier que Tegegn Ashenafin, 30 ans, nous fait la démonstration des tests de la qualité de l’eau. Niveau de chlore, pH, turbidité : tout y passe ! « J’ai toujours voulu travailler dans le secteur industriel, explique-t-il. J’ai donc fait des études de chimie industrielle, et je travaille depuis trois ans en tant que technicien de laboratoire. Je suis fier de faire ce métier et de travailler au service de la communauté ! » 


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L’accès à l’assainissement : une dignité retrouvée 

En parallèle de l’accès à l’eau, l’un des projets financés par l’AFD vise aussi à améliorer l’assainissement dans 22 villes secondaires du pays, dont Sodo fait partie. Ainsi, des latrines ont été installées, soit publiques (accessibles à tous contre une participation de 5 birr, soit 9 centimes d’euro), soit communales, gérées directement par les utilisateurs. C’est le cas des latrines créées dans un quartier précaire de la ville d’Hawassa.

Pour Tamerat Asfaw, 65 ans, ces toilettes changent tout : « Avant, nous avions un seul espace pour aller faire nos besoins, qui ne fermait pas et qui était extrêmement sale, nous nous lavions en plein air. Avec ce nouvel espace, nous avons retrouvé notre dignité, et c’est très important pour nous. » Il se réjouit également de la gestion communautaire : « Nous nous chargeons de l’entretien et de la maintenance à tour de rôle, nous sommes donc autonomes ! »