Depuis le 28 septembre 1999, l’association La Halte Père Etienne Grienenberger œuvre au service de personnes en situation de grande détresse sociale.
La Halte propose à ces personnes et familles un hébergement d’urgence avec restauration, une écoute, un diagnostic sanitaire et social ainsi qu’un accompagnement vers le logement pour leur permettre d’accéder ou de retrouver leur autonomie.
Après un appel à projet de l’ARS, l’association a été retenue le 14 décembre 2020 pour la création d’un centre de 18 « Lits d’Accueil Médicalisés (LAM) » dans le nord de l’île.
Les LAM ont été créés en tant qu’établissements médico-sociaux en 2013 afin de compléter l’offre de la chaîne de soins à apporter au public des sans-abris.
Ils sont destinés à « accueillir et héberger des personnes majeures sans domicile fixe, quelle que soit leur situation administrative, atteintes de pathologies lourdes et chroniques, irréversibles, séquellaires ou handicapantes, de pronostic plus ou moins sombre, pouvant engendrer une perte d’autonomie et ne pouvant être prises en charge dans d’autres structures ».
Inédit à La Réunion, un agrément loi Molle a été attribué à La Halte le 28 décembre 2020.
Le projet consiste en l’acquisition d’un terrain de 500m2 en ville de Saint Denis et la construction d’un immeuble adapté à l’activité prévoyant :
- 18 chambres individuelles avec des lits médicalisés, assurant l’intimité nécessaire à la vie quotidienne et des visites ;
- Une salle de restaurant pour la prise de repas confectionnés par la cuisine centrale du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) de la HPEG ;
- Une salle d’activité équipée pour recevoir les personnes à mobilité réduite ;
- Un bureau faisant office de cabinet médical et paramédical, des locaux administratifs et une salle de réunion.
L’AFD apporte un financement à hauteur de 2,5M€ sur un projet de 5,3M€ (dont foncier 500 K€), réparti en 2 lignes de prêts : PSP de 1,9M€ et un PSP-Transition de 0,6M€.
La création d’une LAM à la Réunion est un enjeu important pour l’ARS qui apporte son soutien à LHPEG pour répondre aux besoins d’une population qui :
- A souvent recours aux services hospitaliers, et tout particulièrement aux urgences générales. Sans solution de logement à la sortie, ni de relais pour la prise en charge des soins, la durée d’hospitalisation est plus longue pour le patient (la moyenne observée au sein des structures LAM aujourd’hui existantes en France est d’un an) ;
- Nécessite un accompagnement social et administratif car est en perte de droits et exclue des dispositifs pour personnes handicapées et vieillissante ;
- Concernée par une précocité et un taux de dépendance et de mortalité plus important que la population générale : le « profil type » de la personne accueillie en LAM est de sexe masculin dans 80% des cas, de moyenne d’âge 55-65 ans ; elle souffre le plus souvent d’une pathologie neurologique (démence…) ou d’un cancer à un stade avancé, associée à de nombreuses comorbidités.
- Selon une enquête de l’Agence Nationale des Solidarités Actives (ANSA), environ 10 % de la population estimée des grands précaires sont atteints de maladie. A l’échelle de La Réunion, cette population serait estimée à une centaine de personnes.
La prise en charge de ce type de public par un établissement LAM, dédié, avec des services adéquats, permet donc d’exonérer les hôpitaux ordinaires de traitements dérogatoires chronophages et nécessitant des ressources et compétences spécifiques.
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