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Vue aérienne de Lagos
Les zones côtières du golfe de Guinée sont particulièrement exposées à la hausse du niveau marin causé par le changement climatique. Cependant, pour évaluer correctement les risques pour les populations et les écosystèmes, il est indispensable de tenir compte d’un éventuel enfoncement progressif du sol lui-même. Le programme de recherche ENGULF a pour objectif de quantifier et comprendre les moteurs de ce phénomène, notamment dans les mégapoles et deltas de la région.
Contexte

Densément peuplé et de faible élévation, le littoral du golfe de Guinée est particulièrement exposé à l’érosion et à la hausse du niveau marin. Les zones côtières de cette région expérimentent déjà des taux d’érosion alarmants, avec un recul du trait de côte de 1 à 15 mètres par an, un phénomène principalement dû aux activités humaines. La question de la vulnérabilité à moyen et long terme face à la hausse du niveau marin causée par le changement climatique est cependant assez peu étudiée dans la région.

Par ailleurs, afin d’évaluer correctement les risques associés à la montée des eaux, il est indispensable de tenir compte des éventuels mouvements du sol lui-même. Lorsque le sol s’enfonce progressivement, on parle de subsidence. C’est un phénomène important à l’échelle mondiale, notamment dans les mégapoles côtières et les deltas : 51 à 70% de la montée des eaux expérimentée actuellement par les populations côtières serait en réalité causée par la subsidence. Le phénomène peut atteindre plusieurs centimètres par an dans certaines zones, mais reste globalement sous-quantifié, y compris dans le golfe de Guinée. 


A lire sur The ConversationMontée des eaux et affaissement des sols, une double menace pour les régions côtières du golfe de Guinée ?


 

Objectifs

Le programme de recherche ENGULF a pour objectif de mieux évaluer l’exposition des zones côtières du golfe de Guinée à la montée relative du niveau marin, c’est-à-dire la combinaison de la hausse absolue causée par le changement climatique et de la perte d’altitude causée par la subsidence. Il s’agit donc de quantifier les taux de subsidence actuels, pour l’ensemble du littoral de la Côte d’Ivoire au Nigéria, et d’en comprendre les causes afin de pouvoir réaliser des projections pour les prochaines décennies.

ENGULF cherchera également à sensibiliser à cette problématique à la fois les chercheurs locaux et les décideurs, afin qu’elle soit prise en compte dans les projets d’adaptation ou de gestion du littoral.

Méthode

Un premier groupe de travail se consacrera à l’évaluation des taux de subsidence actuels pour l’ensemble du littoral grâce à l’analyse de mesures satellitaires sur plusieurs années. Les résultats permettront de réaliser une première cartographie des zones qui pourraient être submergées dans les prochaines décennies, en s’appuyant sur des données d’altitude également issues de mesures satellites.

Un deuxième groupe travaillera spécifiquement sur le cas de la ville de Lagos, pour laquelle des analyses plus approfondies seront effectuées afin de comprendre les causes de la subsidence dans cette zone. Un modèle numérique permettant de simuler les processus à l’œuvre sera construit afin de réaliser des projections de la subsidence future selon différents scénarios. L’approche développée pour Lagos sera ensuite étendue à 3 ou 4 autres zones identifiées par le premier groupe de travail comme particulièrement exposées à la montée des eaux, grandes villes côtières ou deltas.

En parallèle, des événements de diffusion et partage des connaissances seront organisés régulièrement tout au long du projet afin de construire une communauté d’intérêt régionale autour de la problématique de la hausse relative du niveau marin.

  • Revoir le webinaire Conversation de recherche (novembre 2023)

 

Résultats

Les principaux résultats attendus sont des publications scientifiques, des bases de données accessibles en ligne et des rapports pour décideurs.

Ils permettront d’alimenter les études de faisabilité et les plans d’adaptation face à la montée des eaux. Ils permettront en particulier de mieux anticiper les risques associés à la hausse relative du niveau marin donc de mieux calibrer les mesures de protections, mais également d’anticiper si certaines zones naturelles pourraient à terme ne plus pouvoir remplir leur rôle de protection.

La compréhension des causes de la subsidence permettra également d’identifier les leviers d’action publique autour desquels des projets d’investissement devraient se développer pour atténuer le phénomène.

Enfin, le programme de recherche ENGULF permettra également d’amorcer et/ou de nourrir des dialogues de politique publique autour de la vulnérabilité côtière, favorisant ainsi l’émergence de projets d’adaptation. 


Consulter les papiers de recherche publiés (en anglais) :

Enseignements
15/04/2022
Date de début du projet
15/04/2024
Date de fin du projet
2 ans
Durée du programme
Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria, Togo
Localisation
200 000
EUR
Montant du financement

Contact :