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Annick Girardin Indonésie AFD océans biodiversité
La visite de la ministre de la Mer Annick Girardin en Indonésie met en lumière l’avancée de plusieurs projets financés par l’Agence française de développement en faveur d’une gestion durable de la mer et des activités qui en dépendent dans l’archipel.

L’Indonésie est le plus grand archipel au monde. Elle possède un vaste territoire maritime composé de plus de 17 000 îles et de l'une des plus vastes zones économiques exclusives. Son territoire représente aussi l’un des réservoirs les plus importants de biodiversité marine et terrestre de la planète.

En visite en Indonésie du 6 au 11 juin, notamment pendant la Journée mondiale des océans du 8, la ministre de la Mer Annick Girardin a rappelé que l’économie « bleue » était essentielle pour ce pays dont les mers occupent les trois quarts du territoire, abritent une biodiversité unique et offrent un emploi direct ou indirect à plus de 25 millions d’Indonésiens. Les services rendus par les écosystèmes marins et côtiers aux populations sont cependant menacés par la pêche illégale, le dérèglement climatique, l’érosion côtière et les différentes formes de pollution.

Mieux connaître et surveiller les océans

Pour faire face à ces enjeux, l’AFD a établi depuis plus de dix ans un dialogue avec les autorités indonésiennes et répond aux différents besoins de financement et d’expertise exprimés, en mobilisant la palette d’outils à sa disposition pour un montant total de près de 500 millions d’euros.

L’un des axes d’intervention de l’AFD en Indonésie vise à appuyer le gouvernement indonésien à mieux connaître et surveiller ses océans et ses ressources. Plusieurs outils sont ainsi mobilisés : cartographie des fonds marins, évaluations des ressources exploitées, mesure de l’impact des pollutions sur la biodiversité ou étude du risque sismique.

 

 

La convention de prêt du projet KRisNa (89 millions d’euros) a été signée à l’occasion de cette visite ministérielle. Mené par l’Institut indonésien des sciences (LIPI), il consiste à acquérir et réhabiliter des bateaux de recherche océanographique, à renforcer les capacités des gestionnaires et opérateurs de cette flotte, ainsi qu’à soutenir les équipes de recherche, afin d’améliorer la qualité et les performances de la recherche océanographique nationale.

Des « éco ports »

Un autre axe d’intervention de l’AFD est la gestion durable des ressources halieutiques et la mise à niveau des infrastructures et services portuaires associés. La visite de la ministre de la Mer a été l’occasion de signer une lettre d’intention sur le projet Eco-fishing ports qui permettra de moderniser plusieurs ports de pêche indonésiens dans une démarche d’écocertification.

Ce projet vise à améliorer la traçabilité des captures et l’acquisition de données fiables, bases d’une gestion durable des ressources halieutiques. Il devrait également conduire à une augmentation de la qualité des produits débarqués, et donc de leurs prix de vente, permettant ainsi d’assurer de meilleurs revenus aux pêcheurs et à leurs familles. Une gestion des ports de pêche plus inclusive et prenant en compte les enjeux environnementaux et climatiques fait également partie des objectifs.

Suivi des débris marins

Annick Girardin a également participé au lancement de balises Argos à l’embouchure de la rivière Cisadane, au nord de la capitale Jakarta. Ces balises doivent permettre de suivre le parcours en mer des débris plastiques qui y sont déversés depuis la côte, pour pouvoir modéliser leurs flux à plus large échelle. Ce projet, subventionné à hauteur de 500 000 euros par l’AFD, est mené dans le cadre d’un partenariat entre l’Institut de recherche pour le développement (IRD), la société Collecte localisation satellites (CLS) et le ministère indonésien des Pêches.


Lire aussi : « Biodiversité en Indonésie : l’enjeu des débris marins »


La visite de la ministre sera suivie d'ici quelques semaines par le lancement d’un concours de bande dessinée sur le thème des débris marins organisé avec la banque de développement indonésienne PTSMI : « Ensemble contre la pollution plastique ». Des dessinateurs indonésiens de 18 à 25 ans seront invités à mettre en scène la pollution plastique dans leur pays et les actions du quotidien permettant de la réduire, afin de sensibiliser la jeunesse à ces enjeux.