
Contexte
Le nombre de réfugiés syriens était estimé à 1,2 million de personnes en novembre 2015 selon le recensement officiel jordanien de la population, ce qui correspond à 10% à 12% de la population. Environ 660 000 d’entre eux sont enregistrés comme « demandeurs d’asile » par le UNHCR. Leur nombre diminue cependant depuis 2015, probablement en raison des migrations, notamment de retour vers leur pays d’origine.
Plus de 90% des réfugiés syriens ne souhaitent pas vivre de façon permanente dans les trois camps de réfugiés gérés par l’ONU au nord de la Jordanie. Ils s’installent donc dans les villes ou dans les espaces ruraux environnants, louant des appartements et vivant souvent dans des conditions de logement inadéquates. Leur principale motivation est l’accès à l’emploi.
Cet afflux de population dans les villes a un impact sur le logement, les services, les activités, les revenus et la distribution des ressources entre les citadins. Les inégalités au sein de la population jordanienne, en particulier entre les Jordaniens et les étrangers (1,7 millions d’étrangers vivent en Jordanie) peuvent être accrues.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par l'Union européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectifs
La première partie de l’étude porte sur les dynamiques des inégalités économiques entre ménages à Amman et Irbid, en utilisant les études sur le marché du travail jordanien de 2010 et 2016 (Jordan Labor Market Panel Survey) et les données sur les revenus et les dépenses des ménages (Household Expenditure and Income Survey, HEIS) 2013 et 2016.
La seconde partie de l’étude traite des inégalités de logement entre habitants de Amman et Irbid. Cette partie s’intéresse à la fois au coût du logement (dépenses pour les ménages) et au logement comme source de revenus (mise en location, vente…).
Méthode
Les indicateurs d’inégalités utilisés seront nombreux : le coefficient de Gini, mais aussi l’indice Atkinson et le ratio P90/P10, par exemple.
Les données proviendront :
- des études sur le marché du travail jordanien de 2010 et 2016 (Jordan Labor Market Panel Survey) ;
- des recensements de la population 2004 et 2015 (Jordanian Department of Statistics) ;
- des données sur les revenus et dépenses des ménages (Household Expenditure and Income Survey, HEIS) 2013 et 2016 ;
- des données du PNUD sur les inégalités socioéconomiques en Jordanie ;
- des données du UNHCR.
L’équipe de recherche est composée, côte jordanien, de deux économistes, d’une géographe et d’une sociologue ; et du côté de l’AFD, d’une économiste et d’une urbaniste.
Equipe
- Irène Salenson, chargée de recherche, AFD
- Abdel Baset Athamneh, responsable du département d’économie de l’université de Yarmouk
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Contexte
Depuis la fin de l’apartheid, les gouvernements sud-africains successifs ont mis l’accent sur une politique de logement social très volontariste, en construisant notamment 2,7 millions de logements pour les classes défavorisées. Cependant, diverses sources estiment que les besoins en logements abordables s’élèvent encore à 2 millions de logements (cela concernerait 12 millions de personnes, soit près d’un quart de la population sud-africaine). Par ailleurs, la construction de ces millions de logements n’a pas permis la disparition des bidonvilles, qui continuent de s’étendre dans les grandes villes sud-africaines. Enfin, la plupart des logements sociaux ont été établis en périphérie lointaine des agglomérations, ce qui ne permet pas aux bénéficiaires d’accéder aux zones d’emploi et aux services, et contribue à favoriser le maintien de la ségrégation raciale et sociale.
Les tendances les plus récentes encouragent le secteur privé à participer à la construction, ou à la réhabilitation, de logements abordables.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Comprendre l’impact de projets comme les « Integrated Housing Developments » (des projets visant à favoriser la mixité sociale), ou les projets de logement dit "social" dans les grandes villes sud-africaines (Johannesbourg, Le Cap, Durban), c’est l’objectif de ce projet de recherche. D’autres outils visant favorisant l’inclusion sociale sont également étudiés, comme les réglementations et incitations fiscale encourageant la production de logement abordable par le secteur privé, etc.
Dans le cadre de cette étude, nous interrogeons à la fois la question de la réduction des inégalités économiques et la question des échelles des inégalités : échelle du quartier, du district, ou métropolitaine ?
Il s’agit également de définir les déterminants et les obstacles pour la production de logement social et abordable : modèle économique, soutien public, investissement privé, cadre réglementaire, difficultés de mise en œuvre, etc.
Méthode
Ce projet de recherche prend pour cas d’études plusieurs projets de production de logements subventionnés, dans trois grandes villes sud-africaines (Le Cap, Johannesbourg et Durban).
Plusieurs indicateurs socioéconomiques sont utilisés pour évaluer les inégalités.
Des séries de données sur l’offre et la demande de logement sont constituées, depuis les années 2000 jusqu’en 2018. L’étude recherche les données les plus désagrégées possibles, afin d’identifier des tendances infra-urbaines de ségrégation, d’inclusion et d’exclusion.
Le rôle des différentes sources de revenus est analysé, notamment les revenus et dépenses relatives au logement, en les croisant avec le coefficient de Gini sur les inégalités.
Une composante de l’étude est également qualitative : elle porte sur les modalités de production et de réglementation du logement abordable en Afrique du Sud.
Résultats
Vous trouverez les papiers de recherche liés à ce projet ci-dessous :
- Social housing and upward mobility in South Africa
- The role of social housing in reducing inequality in South African cities
Vous trouverez les policy briefs liés à ce projet ci-dessous :
Contacts :
- Irène Salenson, chargée de recherche à l’AFD
- Ivan Turok, directeur exécutif de la division sur la performance économique et le développement du Human Science Research Council