Mali

Au regard de l’évolution de la situation politique et sécuritaire, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères français a annoncé le 16 novembre 2022 l’arrêt de l’aide publique au développement de la France au Mali. L’AFD a donc suspendu l’ensemble de ses activités dans ce pays en novembre 2022.
 
Pour en savoir plus, consulter le site du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Face à la croissance démographique, faciliter l’accès de tous à une eau potable devient un enjeu crucial. C’est pourquoi l’AFD est intervenue aussi bien dans la capitale Bamako qu’en milieu rural. Nos interventions ont porté sur deux volets : l’assainissement et la gestion de l’eau. 

En dix ans, nos projets ont été nombreux : adduction en eau potable dans 18 communes de la région de Mopti et Kayes, construction des stations d’épuration et de traitement à Kabala, en amont de Bamako, création de deux sociétés publiques de gestion de la ressource hydrique.
 

La société publique EDM gère la production et la distribution de l’électricité au Mali et achète de l’énergie à la Côte d’Ivoire. Elle est déficitaire, ce qui génère des tensions de trésorerie et ralentit les investissements nécessaires dans un secteur dont la demande croît de 10 % par an. Le gouvernement malien a souhaité engager des réformes de fond pour étendre les réseaux de transport et de distribution, augmenter la production d’énergie et alimenter les zones rurales en électricité.

Pour soutenir cette ambition, l’AFD a financé par exemple la construction du barrage hydroélectrique de Manantali, sur un affluent du fleuve Sénégal. Ce barrage constitue aujourd’hui la principale source d’approvisionnement d’énergie renouvelable du Mali. Elle a également développé des réseaux hybrides solaires-thermiques pour électrifier les communes rurales, et a soutenu l'optimisation de l’interconnexion des réseaux malien, sénégalais, mauritanien et guinéen.

Au regard de la démographie malienne et de sa jeune population, l’éducation a constitué une priorité pour le développement du Mali. Des progrès ont été faits dans les années 2000 mais la crise politique de 2012 est venue y mettre un frein. Un grand nombre d’écoles ont ainsi dû fermer leurs portes dans le nord et le centre du pays.

L’AFD s'est mobilisée pour renouer avec un enseignement de qualité et étendre l'accès à l'éducation, notamment pour les filles, les enfants semi-nomades et les plus pauvres. En 2013, nous avons lancé la construction de cinq lycées et amélioré l’offre scolaire dans les régions du nord (Gao). Nous avons également financé la formation professionnelle dans les métiers du BTP et du secteur agricole (construction de deux centres de formation à Ségou et à Sikasso).

Pilier de l’économie malienne, le secteur agricole emploie près de 80 % de la population. Si la culture de céréales est excédentaire, la production agricole continue à être entravée par des facteurs environnementaux peu favorables (pluies insuffisantes, pauvreté et fragilité des sols). La transformation des produits agricoles destinés à l’exportation est par ailleurs rendue difficile par le faible niveau de développement et l’enclavement du pays.

L’AFD est intervenue pour structurer les filières agricoles. Elle a ainsi accompagné une gestion concertée et soutenable des ressources naturelles dans les régions de Ségou et de Tombouctou, renforcé la sécurité alimentaire dans les périmètres irrigués autour du fleuve Niger mais aussi promu des pratiques agricoles durables auprès des exploitations familiales qui cultivent le coton et améliorent la transformation des produits agricoles.

Pour renforcer les investissements dans le monde rural, nous avons également soutenu l’accès aux services financiers (crédits, microfinance), par exemple avec la création de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) en 1981.

Afin de créer des emplois de qualité et de former les futurs salariés du secteur industriel, l’AFD a accompagné les entreprises via des outils financiers dédiés : crédits aux banques locales, mécanisme de partage des risques (Ariz), financements de Proparco, microfinance et soutien aux investissements productifs issus de la diaspora malienne.

L’accord pour la paix et la réconciliation a été signé en 2015. À la suite de ce succès diplomatique, l’AFD est intervenue dans les régions du nord du Mali avec un périmètre d’action multiple : éducation, santé, eau, énergie, agriculture familiale et pastorale, développement local, gouvernance.

L'AFD a alors agi selon les principes de la décentralisation, un outil politique identifié comme un facteur de réussite majeur dans la mise en application des programmes, et un vecteur de résorption des fragilités du pays.