Zones humides de Qixian, en Chine : restaurer la nature par la nature
Dans la province au climat aride de Qixian, les zones humides de la rivière Changyuan s’étaient progressivement asséchées suite aux effets du changement climatique, engendrant la dégradation des écosystèmes. Un projet de restauration a été lancé en 2015, utilisant des solutions fondées sur la nature. Parmi elles, « un jardin filtrant utilise des plantes aquatiques pour filtrer les eaux usées de la ville et approvisionner en eau les zones humides, explique Wang Zhaoqi, responsable du projet. Les saules pleureurs le long de la rivière sont plantés de façon horizontale pour renforcer naturellement les berges. »
En cinq ans, l’état écologique des zones humides et le fonctionnement hydrologique de la rivière Changyuan ont été complètement rétablis. Un modèle pour la préservation des zones humides à travers le monde.
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Cisjordanie : une innovation qui allie traitement de l’eau et énergie verte
L’accès à l’eau potable est un enjeu majeur dans le nord de la Cisjordanie, soumis à un fort stress hydrique. Avant 2018, l’eau n’était disponible que pour 25 % de la région de Tubas et, à Tamun, l’eau n’était approvisionnée que par camion, entraînant une insalubrité de l’eau, des maladies gastriques, des processus coûteux…
Le projet Nexus Nord, financé par le groupe AFD et l’Union européenne, repose sur une approche innovante qui combine des investissements dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement et des énergies renouvelables – une interdépendance qualifiée de « nexus ».
En plus de l’extension des réseaux d’eau potable et des connexions au réseau d’assainissement, un système d’énergie renouvelable (des petites centrales solaires) a été conçu pour fonctionner de manière synchrone avec le réseau d’eau potable, dont les puits et les stations de pompage sont très énergivores. De grands panneaux solaires et des éoliennes doivent être installés à proximité des stations d’épuration et des installations d’eau pour produire l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner – pour des dépenses énergétiques proches de zéro.
Le projet a déjà grandement amélioré les conditions de vie des habitants : 20 000 personnes supplémentaires bénéficient d'un service d’alimentation en eau potable, et 3 000 personnes d'un service d’assainissement. À Tubas par exemple, le coût de la consommation d’eau a été divisé par 30. Les travaux d’assainissement ont par ailleurs un impact positif sur la qualité du milieu naturel et des ressources en eau souterraine.
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Sénégal : protection des ressources en eau de la zone de Pout
La zone de Pout, à 50 km de Dakar, abrite des ressources en eau souterraine qui fournissent 25 % de l’alimentation régionale. Les activités d’exploitation minière et d’agriculture irriguée puisent fortement dans ces nappes, qui peinent à se recharger en raison des effets du changement climatique.
Face à cette situation, le gouvernement sénégalais a initié fin 2021, en partenariat avec le programme AdaptAction du groupe AFD, un projet de protection des ressources en eau et d’amélioration de la recharge de nappes à travers des solutions fondées sur la nature.
Ces solutions visent à favoriser l’infiltration et la récupération des eaux de pluie, à optimiser les ressources en eau et à réduire les risques naturels liés à l’eau – inondations, crues, sécheresse.
- Recharge de la nappe phréatique avec réhabilitation de bassins de rétention ayant des co-bénéfices en termes de biodiversité.
- Pratiques agricoles permettant de réduire les consommations en eau et d’apporter des co-bénéfices aux productions agricoles et aux écosystèmes (apport de carbone organique, réduction d’utilisation de pesticides, développement d’écosystèmes…).
- Lutte contre l’érosion des sols et restauration des écosystèmes (reboisement, cordons pierreux, petites digues filtrantes…).