L’égalité entre les femmes et les hommes est un défi majeur pour la communauté internationale. Elle est aussi un axe stratégique pour le groupe AFD. Principalement à travers l’engagement 100 % lien social, qui priorise les sujets sociaux et la lutte contre les inégalités, notamment entre les femmes et les hommes. Mais aussi par une démarche volontaire qui a consisté à intégrer à partir de 2014 la question du genre dans l'ensemble des programmes et projets accompagnés.
L'égalité entre les femmes et les hommes étant l'une des grandes causes du quinquennat, la France s’est ainsi dotée en 2018 d’une stratégie internationale. En 2019, la présidence française du G7 a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité et, en 2020, la France s’est portée candidate pour co-organiser et accueillir le forum Génération égalité qui se tiendra à Paris du 7 au 10 juillet prochain.
L’AFD au service d’une diplomatie féministe
En mars 2019, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa définissaient dans une tribune les grandes orientations d’une « diplomatie féministe » dont la France devait être le porte-drapeau.
De fait, toutes les actions entreprises par l’AFD visent désormais l’inclusion et la réduction des inégalités – et tout particulièrement celles entre les sexes. Pour améliorer la condition des filles et des femmes dans le monde, l’AFD intervient sur de nombreuses thématiques : la lutte contre les violences basées sur le genre ; le respect du droit à disposer de son corps ; l’accès à la santé, notamment sexuelle et reproductive, et à l’éducation ; la promotion de l’indépendance économique des travailleuses.
Sur des terrains de crise ou de post-crise, elle travaille également à mettre en œuvre la résolution « Femmes, paix et sécurité » de l’ONU. Enfin, l’objectif d’égalité entre les sexes est articulé à deux sujets devenus incontournables ces dernières années : les changements climatiques et l’innovation technologique.
Conformément à cette feuille de route, l’année 2019 a vu une augmentation significative de projets intégrant le genre et le passage à l’échelle d’un nombre significatif d’entre eux.
Des moyens financiers à la hauteur des ambitions
L’ampleur de la stratégie déployée ces deux dernières années se mesure également en chiffres :
- 4 milliards d'euros investis dans des projets qui, selon la grille élaborée par l’OCDE, font de l’aide à l’égalité femmes-hommes soit un objectif significatif soit leur objectif principal
- parmi ces 4 milliards, 500 millions d’euros ont été alloués à des projets dans lesquels l’égalité de genre est l’objectif numéro un, la moitié étant concentrée sur le continent africain
- à travers son aide aux ONG, l’AFD finance chaque année environ 10 millions d’euros de projets en faveur de l’égalité entre les sexes.
À l’horizon 2022, cette implication devrait poursuivre son augmentation pour atteindre 700 millions d’euros annuels sur des projets à objectifs principaux et 50 % en volume d’engagements financiers sur des projets ayant une composante liée à l’égalité des sexes.
Par ailleurs, l’AFD souhaite développer de nouveaux modes de faire, en travaillant davantage avec des acteurs non étatiques tels que les organisations de la société civile (OSC). Elle vient ainsi de lancer, via Expertise France, un appel à projet de 5,5 millions d’euros pour l’égalité femmes-hommes au Sahel. L’objectif est de financer des initiatives innovantes dont les OSC sahéliennes seront les bénéficiaires finales sur les thématiques liées à l’accès à l’éducation et à la santé sexuelle et reproductive, la lutte contre les violences basées sur le genre, et le développement de l’autonomie économique des femmes et des filles.
Prochain rendez-vous international : le forum Génération égalité
L’ONU organisait il y a 25 ans de cela à Pékin la 4e Conférence mondiale sur les femmes qui aboutissait à un traitement novateur des sujets d’égalité de genre. C’est là que se met en place la méthodologie dite du gender mainstreaming, visant à faire du genre un concept transversal pour élaborer les politiques publiques.
En mai et juillet prochain, à l’occasion de la commémoration des 25 ans de cette conférence de Pékin, l’ONU Femmes organise le forum Génération égalité. Les objectifs de cet événement co-organisé à Mexico (mai) et Paris (juillet) sont de faire le point sur les avancées et reculs des droits des femmes, mais aussi de remobiliser sur la question une grande diversité d’acteurs : États, organisations internationales, sociétés civiles, secteur privé, acteurs philanthropiques, ainsi que les mouvements de jeunesse.
Les coalitions d’acteurs sont invitées à élaborer des propositions concrètes sur six grandes thématiques :
- droits, santé sexuelle et reproductive, et liberté de disposer de son corps
- justice économique et égalité des droits économiques
- lutte contre les violences faites aux femmes, dont le cyberharcèlement
- genre et climat
- accès et participation des femmes à l’innovation technologique
- mouvements féministes et leadership des femmes
Une illustration supplémentaire de l’importance de faire du genre un marqueur transverse à tous les domaines.