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podcast afd qarib
Initié en 2020 par l'AFD avec pour objectif de renforcer la couverture médiatique des questions sociales en Irak, en Jordanie, au Liban et en Palestine, le projet QARIB a réorienté une partie de ses fonds dans le financement de dix initiatives médiatiques au service de la circulation d'informations fiables et vérifiées sur le Covid-19.

Né en 2020 avec le soutien du Fonds Minka Paix et Résilience de l’AFD, le projet QARIB (« proche », en arabe) se fixait pour principale mission de rapprocher médias et citoyens en Irak, en Jordanie, au Liban et en Palestine et de favoriser, par une meilleure couverture journalistique des questions sociales, l'inclusion des populations vulnérables, notamment des femmes, dans la société et le débat public. Une mission rendue d’autant plus urgente durant la crise liée au Covid-19 qui nécessite, plus que d'autres, la circulation d’informations fiables, vérifiées et d’intérêt commun.

C’est pourquoi, dès la fin du mois de mars, les équipes du projet QARIB ont fait le choix de réorienter une partie de leurs fonds vers le financement d’initiatives médiatiques favorisant l’information et la prévention relatives à l’actuelle pandémie de coronavirus et ses conséquences.

« Dans le cadre d’une épidémie mondiale comme celle que nous connaissons aujourd’hui, les médias ont plus que jamais un rôle essentiel à jouer pour servir l’intérêt général et préserver la cohésion sociale », observe Paul Fargues, en charge du suivi du projet QARIB à l'agence de Beyrouth. « Informer de façon rigoureuse sur les consignes de sécurité et les gestes barrières, par exemple, permet non seulement de prévenir la propagation du virus, mais aussi de réduire le stress et les tensions, et de limiter les réactions disproportionnées. »

Analyser pour mieux lutter contre les infox

L’objectif est également de financer des projets journalistiques capables de fournir une analyse contextualisée sur les impacts que cette crise sanitaire a sur la société, au niveau de la santé bien sûr, dans sa dimension médicale et politique, mais également au niveau de l’économie, de la justice et des droits humains, de la situation des personnes les plus vulnérables, de l’éducation, de l’écologie, de la culture, de la solidarité. « Ces initiatives doivent aussi contribuer à la lutte contre les fausses informations qui sont multiples et peuvent être particulièrement dangereuses dans ce contexte », complète Paul Fargues.  

Dès le début du mois d’avril, un appel à projets a été lancé à destination de plusieurs médias de la région. Dix d’entre eux ont été sélectionnés : deux au Liban, trois en Palestine, trois en Jordanie et deux en Irak. Le mot d’ordre ayant motivé cette sélection : la diversité, tant dans le choix des sujets abordés que des supports médiatiques employés. 

Privilégier la diversité

Aux côtés des traditionnels journaux de la presse papier, on trouve ainsi des radios, des chaînes de télévision nationales mais aussi des sites d’informations indépendants. « Tout le spectre journalistique actuel, du média traditionnel au nouveau média en ligne, est représenté, de manière à pouvoir toucher une audience nombreuse et diverse, précise Paul Fargues. Chaque projet a pu disposer, pendant la crise, d’un budget allant de 5 000 à 40 000 euros pour développer des contenus spécifiquement dédiés à la lutte contre la pandémie et ses impacts sociaux. » 

Parmi les initiatives les plus originales figure, notamment, une campagne de lutte contre la désinformation menée par le média jordanien Fatabyyano. Dans la région kurde, au nord de l’Irak, l’AFD finance également une émission de radio hebdomadaire durant laquelle un médecin répond aux questions des auditeurs sur le Covid-19. Enfin, au Liban, le média d'investigation Daraj diffuse depuis début juin des articles, posts sur les réseaux sociaux et vidéos spécifiquement dédiés à l’impact de la crise sur les femmes. Un outil de sensibilisation efficace, notamment face à la hausse constatée des violences conjugales durant le confinement.