« Dans un pays comme le Gabon qui est couvert à 88 % de forêts, on ne peut ni construire des routes, des hôpitaux ou des écoles, ni faire de l'agriculture pour produire de la nourriture, sans couper la forêt », résume Marthe Mapangou. Et entre les besoins croissants des populations et l’évolution démographique, le temps presse quant à l'établissement de solutions d’exploitation qui permettent au pays de prospérer sans empêcher la forêt de se régénérer.
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Alors que le pays a choisi pour son activité économique un mécanisme de concession forestière, l’un des enjeux essentiels qu’accompagne le groupe AFD est l'aménagement durable du territoire exploité. D’une part, le Groupe accompagne les opérateurs de terrain dans la mise en place de pratiques vertueuses : grâce à la planification, des opérateurs forestiers sont encouragés à respecter le renouvellement forestier naturel, voire à le stimuler dans les zones dégradées. D’autre part, l’AFD contribue au renforcement des capacités du pays et du gouvernement pour l'aider à accomplir ses missions de contrôle, de supervision et aussi de police forestière.
Autre action déterminante que favorise l’AFD pour préserver ce bien commun forestier : le renforcement de la coopération scientifique. A l’instar des massifs du Gabon, les forêts d'Afrique centrale et du bassin du Congo sont des forêts primaires avec des écosystèmes restés intacts au fil des siècles. Il est donc indispensable de mieux comprendre leur fonctionnement pour mieux les protéger et pour ce faire, la coopération scientifique est incontournable. Pour des pays à l’expertise scientifique encore récente comme le Gabon, il s’agit d'accélérer l’acquisition de savoirs stratégiques pertinents pour faire les meilleurs choix quant à la planification durable de l’exploitation forestière.
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« La coopération scientifique avec des instituts de recherche qui ont déjà un background et un historique en termes de travaux, de recherche, de méthodologie, va être une contribution importante pour aider à améliorer la connaissance de nos écosystèmes forestiers et les cycles de reproduction de nos forêts », souligne Marthe Mapangou. Concrètement, poursuit-elle, « aujourd'hui, dans la plupart des permis forestiers qui sont utilisés, on exploite des arbres qui ont une centaine d'années en moyenne, et avec un diamètre de 90 cm au minimum ». Autres exemples : le développement de techniques d’abattage à faible impact, ou encore la maîtrise de la capacité de séquestration de carbone des forêts.
« Mais la coopération scientifique a un coût », rappelle Marthe Mapangou. C’est pourquoi les efforts du groupe AFD se portent sur la recherche de nouveaux mécanismes de financement ciblés, visant à améliorer le quotidien des populations vivant en milieu forestier, mais aussi pour participer à la dynamique de production de connaissances scientifiques, nécessaire en vue d’une gestion durable des forêts.