• logo linkedin
  • logo email
Main tirant un livre d'une étagère
Le projet Sahel Financement Recherche (SAFIRE) s’intéresse aux dynamiques récentes de la recherche dans six pays sahéliens et analyse notamment les effets des financements internationaux, devenus prépondérants, sur les systèmes de recherche de la région. Il vise à éclairer les décideurs sahéliens et les autres acteurs qui interviennent dans le financement de la recherche dans cette zone.
Contexte

Le projet de recherche SAFIRE s’inscrit dans l’étude des institutions de connaissances. Il repose sur l’hypothèse centrale que, après plusieurs décennies de sous-financement et de « désinstitutionalisation » de la recherche africaine, qui a laissé ce secteur exsangue, nous assistons aujourd’hui à une consolidation de la recherche dans les universités africaines, notamment sahéliennes.

Dans le même temps, les financements internationaux (publics et privés) prennent la relève des financements nationaux et jouent un rôle central tant dans l’identification que dans la mise en œuvre des recherches. Le projet SAFIRE s’intéresse donc spécifiquement aux liens entre ces leviers financiers internationaux, dont la croissance récente est massive, et les transformations des systèmes de recherche dans la région. 


A lire aussi : Repenser le financement international des recherches africaines


 

Objectifs

Le projet de recherche SAFIRE visait à analyser les dynamiques récentes de la recherche dans six pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad), en se concentrant sur trois domaines de compétences scientifiques : sciences sociales, agriculture et environnement, sciences de la santé.

Le projet SAFIRE a étudié les liens entre, d’une part, les leviers financiers internationaux et les modes de gouvernance de la recherche, et, d’autre part, les transformations à l’œuvre en termes de politiques de recherche, d’institutions, de réseaux –  tout en faisant aussi un focus sur les trajectoires individuelles de chercheurs et chercheuses. 

Ce projet cherchait à mieux comprendre les interactions entre les ressources individuelles et collectives, les types d’acteurs, leurs stratégies, la mise en place des réseaux et la consolidation des institutions portant la recherche scientifique, notamment dans leur dimension internationale. Les enseignements tirés du projet doivent permettre d’éclairer les décideurs sahéliens et les différentes catégories d’acteurs qui interviennent dans le financement de la recherche dans cette région. 

Méthode

Le projet s’est déroulé en deux étapes : 

  • Mesure de la production de recherche dans la région via une analyse bibliométrique

Ce travail a été effectué en collaboration avec l’Université de Leiden, et se fonde sur une analyse des publications répertoriées sur la plateforme Web of Sciences. Cela a permis d’obtenir des informations sur les institutions scientifiques et sur les carrières des chercheurs, et d’appréhender le phénomène des collaborations internationales de recherche ainsi que les effets des financements internationaux. 

  • Réalisation d’états des lieux des systèmes de recherche dans chacun des six pays sahéliens

Ce travail a été mené par des équipes nationales, sur la base d’analyses documentaires et d’enquêtes qualitatives. L’analyse des politiques nationales d’enseignement supérieur et de recherche a été complétée par celle des paysages institutionnels, approfondie à son tour à travers des monographies d’institutions. Par ailleurs, les entretiens qualitatifs auprès des acteurs locaux ont mis en regard les trajectoires individuelles et celles des institutions et systèmes de recherche. 

Résultats

Le projet SAFIRE a permis de réaliser : 

  • Un panorama de la recherche dans les six pays sahéliens considérés, à travers un examen des politiques et systèmes de recherche, ainsi que des principales institutions scientifiques (académiques et non académiques) ; 
  • Une analyse comparative entre les six pays sahéliens, aux dynamiques très spécifiques ;  
  • Un état des lieux des réseaux et partenariats scientifiques, ainsi que des financement, notamment internationaux ;  
  • Une meilleure compréhension des trajectoires des chercheurs et chercheuses (personnels appartenant à des institutions de recherche, enseignants universitaires engagés dans des activités de formation et de recherche, individus travaillant dans des laboratoires de R&D privés ou publics indépendants).  

Le projet SAFIRE a donné lieu à six rapports pays, ainsi qu’à un rapport régional issu de l’analyse bibliométrique. Trois rapports pays sont accessibles via la plateforme PASAS : 

Les autres rapports seront disponibles prochainement.

Enseignements

Il ressort du projet SAFIRE qu’au Sahel, les efforts nationaux en soutien de la recherche restent faibles, et celle-ci est en compétition avec l’enseignement supérieur pour l’attribution de ressources financières et humaines. Néanmoins, le nombre de chercheurs et d’institutions sont en hausse. 

Les activités de recherche sont très dépendantes des financements étrangers. Certaines disciplines et domaines de recherche comme la santé et l’agronomie, identifiés comme des « priorités internationales », y ont plus facilement accès et produisent davantage de publications, alors que les sciences humaines et sociales sont moins présentes dans la production de recherche. 

La forte hausse des coproductions et des consortiums internationaux indique des changements de fond dans la manière d’organiser la recherche, dont il est toutefois difficile de dire s’il s’agit de nouvelles formes de co-construction partenariale ou de liens de dépendance entre les chercheurs sahéliens et leurs homologues étrangers. Les sciences humaines et sociales semblent en partie échapper à ces transformations.

Enfin, faute d’un cadre adéquat de travail, les chercheurs privilégient des stratégies de carrière liées à la promotion individuelle au sein du système du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES), ou se tournent vers les activités de consultance, plus rémunératrices. 


En savoir plus sur l'appui de l'AFD à la recherche au Sud 


 

30/09/2019
Date de début du projet
30/06/2023
Date de fin du projet
Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad
Localisation
100 000
EUR
Montant du financement

Contacts