Comment les vulnérabilités croisées affectent-elles l’inclusion des jeunes femmes et des hommes sur le marché du travail au Niger et leur capacité à sortir de la pauvreté ? Comment les différentes formes de moyens de subsistance, d’éducation, formation ou migration impactent-elles l’inclusion des jeunes ? Comment ces modèles varient-ils selon le genre, les générations et le lieu de résidence ? Une étude explore en profondeur l’insertion professionnelle de la jeunesse dans les régions de Tahoua et Zinder.
Contexte
Les jeunes nigériens d’aujourd’hui sont perçus comme étant moins bien lotis que leurs parents en termes de stabilité du travail et d’exposition à la pauvreté. Bien que la majorité des jeunes travaillent, il s’agit souvent d’opportunités d’emploi de type informel ou précaire. En conséquence, les jeunes travailleuses et travailleurs remodèlent leurs stratégies d'adaptation pour échapper à la pauvreté à travers des facteurs tels que des épisodes de migration, des possibilités de formation et d'apprentissage, ainsi que par le développement de réseaux sociaux, le tout combiné avec des changements et des négociations des normes de genre et générationnelles.
Objectif
Ce projet identifie les facteurs qui limitent et ceux qui améliorent l'inclusion des jeunes femmes et des hommes adultes dans le monde du travail dans les régions de Tahoua et Zinder au Niger, en se concentrant sur les trajectoires de pauvreté et les moyens de subsistance selon le genre et sur l’effet des différentes formes de formation, d'éducation et de migration expérimentées. Les chercheurs explorent les obstacles à l'inclusion des jeunes dans ces régions, en examinant comment des aspects tels que l'insécurité du revenu et les normes de genre à l'intérieur et à l'extérieur du marché du travail influencent les jeunes adultes s'engageant dans diverses activités d'emploi.
L’article principal étudie en profondeur certains facteurs dynamiques qui affectent l’inclusion des jeunes Nigériens sur les marchés du travail, via une analyse sexuée de la dynamique de la pauvreté. Il examine des domaines tels que la qualité de l'éducation, les typologies des moyens de subsistance et les changements vécus par les jeunes par rapport aux normes de genre et générationnelles. Plus précisément, en menant des analyses distinctes selon le genre, les générations et la zone de résidence, le projet vise à répondre aux questions suivantes :
- Comment les vulnérabilités croisées aux niveaux macro, méso et micro affectent-elles l’inclusion des jeunes sur les marchés du travail et leur capacité à sortir de la pauvreté sur le long terme ?
- Comment les différentes formes de formation (école formelle, éducation coranique, ONG et autres) impactent-elles l’inclusion des jeunes ?
- Comment la migration affecte-t-elle l'intégration des jeunes dans le monde du travail d'une manière propice à une sortie (durable) de la pauvreté ?
- Comment ces modèles varient-ils selon le genre, les générations et le lieu de résidence ?
Méthode
Le projet adopte une approche de recherche à méthodes mixtes, combinant une analyse quantitative avec des méthodologies qualitatives du Laboratoire d'Etudes et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL) et du Chronic Poverty Advisory Network (CPAN) à l'Oversease Development Institute (ODI). La combinaison des deux approches qualitatives est expliquée en détail dans un article méthodologique. Les travaux de terrain ont eu lieu dans les régions périurbaines et rurales de Zinder et Tahoua ainsi qu'à Niamey en 2020. Deux séries d'enquêtes de terrain comprenaient des groupes focaux, des entretiens d'histoire de vie et des entretiens avec des informateurs clés (IC), qui ont été utilisées pour analyser l'évolution de l'inclusion des jeunes dans ces régions du Niger. En outre, une dernière série d'IC a été achevée entre décembre 2020 et janvier 2021 pour approfondir la compréhension des principaux résultats du projet. La méthode quantitative utilisée repose sur une analyse de régression basée sur une enquête longitudinale représentative au niveau national pour les zones rurales et urbaines du Niger (2011 et 2014).
Résultats
Deux événements de restitution ont eu lieu les :
- 14 juin 2021 en anglais. L'événement a été animé par l'équipe ODI-CPAN avec des interventions par Andrew SHEPHERD, Lucia DA CORTA, Vidya DIWAKAR et Cecilia POGGI (AFD)
- 21 juin 2021 de 9h à 11h (CET) en français et hausa. L'événement a été animé par l'équipe de recherche du LASDEL représentée par Aïssa DIARRA (chercheure LASDEL) et Tahirou ALI BAKO (chercheur, LASDEL)
Enseignements
Lire nos publications :
- L'inclusion de la jeunesse dans les marchés du travail au Niger : moyens de subsistance et dynamiques de genre
- La jeunesse du Niger : la migration, un outil à double tranchant pour l'insertion
- La jeunesse du Niger : la scolarisation et la formation comme outils d'insertion
- La jeunesse du Niger : l'entrepreneuriat entre lutte et renégociation des normes
Contacts :
- Aïssa Diarra, socio-anthropologue et co-coordinatrice de projet, LASDEL Niger
- Andrew Shepherd, directeur CPAN et o-coordinateur de projet, ODI
- Cecilia Poggi, chargée de recherche, AFD
Mention légale UE (projet) Au Burkina Faso, malgré la croissance économique qui a été relativement forte tout au long des dix dernières années (plus de 5% en moyenne), une frange non négligeable de la population burkinabè vit en dessous du seuil de pauvreté (40% en 2014). Un tel niveau d’inégalité pose de nombreux défis qu’il est important de mieux comprendre à travers un diagnostic solide.
Contexte
Entre 2007 et 2013, le taux de croissance moyen du produit intérieur brut du Burkina Faso a été d’environ 7% en termes réels : l’une des meilleures performances économiques enregistrées en Afrique de l’Ouest. Compte tenu de la forte croissance démographique observée dans ce pays, le taux d’accroissement moyen du PIB par habitant a quant à lui augmenté de 3% au cours de cette même période. L’incidence de la pauvreté, qui était en augmentation de 1994 à 2009 (de 45 % en 1994 à 47 % en 2009), semble connaître un certain recul (40 % en 2014) mais les inégalités restent importantes.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction générale des Partenariats internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce programme de recherche sur les inégalités au Burkina Faso visait dans un premier temps à poser un diagnostic des inégalités dans ce pays. Dans un second temps, il s'est agi de mener des études scientifiques sur trois thématiques :
- les dynamiques des inégalités de la pauvreté multidimensionnelle ;
- les parcours éducatifs ;
- et le devenir des sortants du système éducatif.
L’objectif était d’examiner comment ces derniers s’intègrent plus tard dans la société et dans quelle mesure ils mettent en pratique les compétences acquises à l’école.
Les travaux ont concerné principalement les villes de Ouagadougou et de Nouna, dans l’ouest du pays.
Méthode
Le diagnostic des inégalités fera le point sur la situation au Burkina Faso à travers une revue de littérature et une analyse des données d’enquêtes nationales. Les dynamiques des inégalités de la pauvreté multidimensionnelle au Burkina Faso seront appréhendées au travers des expériences des Observatoires de Ouagadougou et de Nouna. L’analyse de l’évolution des inégalités de pauvreté multidimensionnelle dans le temps sera réalisée en milieu urbain, semi-urbain et rural, selon les caractéristiques démographiques, sociales et économiques des ménages et en fonction des dimensions de privation. Les recherches sur les parcours éducatifs et le devenir des sortants du système éducatif utiliseront les mêmes données. L’idée étant de réaliser des suivis de cohortes de sortants du système éducatif pour étudier leurs parcours et leur intégration à la société à plus long terme.
Résultats
Ces travaux de recherche ont donné lieu à des conférences et à des ateliers, ainsi qu'à différentes publications, dont les liens sont disponibles ci-dessous.
Papiers de recherche
- Etat des lieux des inégalités multi-dimensionnelles au Burkina Faso
- Les inégalités au Burkina Faso à l'aune de la pandémie de la Covid-19: quelques réflexions prospectives
- Dynamique des inégalités et de la pauvreté multi-dimensionnelle à Nouna
- Dynamique des inégalités de la pauvreté multi-dimensionnelle à Ouagadougou : données de l'Observatoire de population de Ouagadougou
Dialogue de politiques publiques
- Des politiques régionales de réduction des inégalités économiques pour réussir le pari de l’équité au Burkina Faso
- Améliorer le logement et l’accès à l’assainissement dans les quartiers informels de Ouagadougou pour réduire les inégalités
- Améliorer l’accès à l’enseignement au Burkina Faso : une condition majeure pour bénéficier du dividende démographique
Contacts :
- Linda Zanfini, chargée de recherche à l'AFD
- Rohen d'Aiglepierre, chargé de recherche à l'AFD