
Contexte
Les acteurs publics ont besoin de suivre l’état de l’environnement afin d’évaluer l’efficacité de leurs actions, de prioriser des politiques et des mesures de gestion et d’établir ainsi de manière objective leur contribution à la conservation du capital naturel. Ils doivent pour cela pouvoir s’appuyer sur des standards scientifiques leur permettant de définir les seuils à partir desquels les fonctions environnementales peuvent être considérées comme soutenables. C'est l'objectif du cadre ESGAP (Environmental Sustainability Gap), un outil innovant qui évalue l’état des fonctions environnementales d’un territoire et de leur niveau de soutenabilité.
Comment fonctionne l'ESGAP ?
Pour toutes les composantes critiques du capital naturel sur le territoire concerné (qualité de l’air ou des eaux, pollutions, ressources forestières, halieutiques, etc.), cet indicateur calcule l'écart entre leur état actuel et un état qui serait soutenable (c'est-à-dire un état compatible avec un fonctionnement durable des processus nécessaires à la préservation de la vie, des activités humaines et du bien-être). Cela permet de calculer un « écart de soutenabilité environnementale », qui met en lumière le chemin à parcourir pour atteindre le stade de soutenabilité environnementale.
Cela peut ensuite servir de guide aux politiques publiques pour estimer et préserver les fonctions critiques du capital naturel d’un territoire donné. L’ESGAP a déjà été testé en Nouvelle-Calédonie, au Kenya et au Vietnam.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de recherche ECOPRONAT, à travers lequel l'AFD souhaite développer des méthodologies de d’évaluation de soutenabilité forte, c’est-à-dire adoptant des critères exigeants concernant la non-substituabilité du capital naturel par d’autres formes de capital (physique entre autres) dans un territoire ou un pays. L’AFD souhaite par ailleurs promouvoir leur utilisation dans les cadres internationaux et contribuer aux normes internationales en cours d’émergence sur le bon état écologique des écosystèmes.
Objectif
Le pilote ESGAP mené récemment au Vietnam a permis de mesurer l’état des fonctions environnementales de ce pays. Il a notamment identifié les ressources halieutiques, l’érosion des sols, la pollution de l’air et de l’eau comme étant les dimensions les plus dégradées.
Or, certaines activités économiques peuvent être à l’origine de pressions sur ces différentes fonctions environnementales, tandis que d’autres activités dépendent de leur bon fonctionnement. Pour aller plus loin, il est apparu nécessaire de développer le cadre ESGAP afin d’intégrer ces liens entre nature et économie et d’identifier quelles sont les activités humaines concernées.
Pour cela, l’équipe de recherche va tenter de relier les mesures ESGAP aux activités socio-économiques et de construire un ESGAP monétaire. Le but sera d’évaluer les risques physiques liés à certaines activités économiques sur la base de scénarios de pressions sur l’environnement (comme la rupture d’approvisionnement de certains services environnementaux essentiels, par exemple dans l’agriculture). Le développement de ces nouvelles applications du cadre ESGAP ont pour objectif de guider les décideurs politiques dans la conception de trajectoires de développement plus durables.
Méthode
Le projet de recherche est construit en deux étapes :
- Construction d'un ESGAP « monétaire » qui mesure le coût (exprimé en unités monétaires) nécessaire pour atteindre un état environnemental durable. Ce coût est considéré comme une dette écologique non payée, car il correspond au coût de la mise en œuvre de mesures efficaces que la société devrait dépenser pour atteindre un bon niveau environnemental. Il sera calculé comme un coût d’abattement, c'est-à-dire les dépenses nécessaires pour que les activités humaines au Vietnam (par exemple les activités de production et de consommation) réduisent les pressions sur l'environnement à un niveau qui n'entraîne pas de dégradation du capital naturel (ou à un niveau acceptable, si l'on considère les standards de bons états visés par l’ESGAP).
- Utilisation du cadre de modélisation développé dans la première phase pour évaluer comment différentes politiques publiques peuvent améliorer la durabilité environnementale du Vietnam en 2035 et atténuer les risques économiques liés à la perte du capital naturel du pays. D’abord, l'équipe élaborera des scénarios prospectifs afin de déterminer quelles interventions peuvent améliorer l'état écologique du Vietnam. Dans un second temps, elle évaluera dans quelle mesure les risques économiques liés à la biodiversité (en raison de la dépendance de l'économie vietnamienne à l'égard des services rendus par les écosystèmes) peuvent être atténués grâce à ces interventions.
Cette étude étant considérée comme une recherche expérimentale, les différents éléments exposés dans la proposition de recherche et les résultats intermédiaires pourront être ajustés tout au long de l’étude en fonction de différents facteurs – tels que l'accès aux données, la qualité des données, les difficultés à mettre en œuvre certains aspects de la méthodologie, ou encore des résultats non robustes ou trompeurs.
Résultats
L'équipe produira une synthèse de l'étude qui pourra être utilisée comme document de travail à des fins de communication. Le livrable final exposera la méthodologie, la base de données utilisée et les principaux résultats de l'ESGAP monétaire appliqué au Vietnam et la méthodologie d'évaluation du risque physique pour l'économie vietnamienne. Ce livrable final explorera illustrera l'intérêt de l'ESGAP pour la mise en œuvre de politiques publiques visant à atteindre un bon état des conditions environnementales et les voies de recherche futures pour relier les mesures ESGAP aux activités socio-économiques.

Contexte
Les acteurs publics ont besoin de suivre l’état de l’environnement afin d’évaluer l’efficacité de leurs actions, prioriser des politiques publiques et mesures de gestion, et établir ainsi de manière objective la façon dont elles contribuent à la conservation du capital naturel. Ils doivent pour cela pouvoir s’appuyer sur des standards scientifiques leur permettant de définir les seuils à partir desquels les fonctions environnementales peuvent être considérées comme soutenables.
Développé dans cette optique, l’ESGAP (Environmental Sustainability Gap) est un outil innovant qui évalue l’état des fonctions environnementales d’un territoire et de leur niveau de soutenabilité. Pour toutes les composantes critiques du capital naturel sur le territoire concerné (qualité de l’air ou des eaux, pollutions, ressources forestières, halieutiques, etc.), cet indicateur calcule l'écart entre leur état actuel et un état qui serait soutenable (c'est-à-dire un état compatible avec un fonctionnement durable des processus nécessaires à la préservation de la vie, des activités humaines et du bien-être). Cela permet de calculer un « écart de soutenabilité environnementale », qui met en lumière le chemin à parcourir pour atteindre le stade de soutenabilité environnementale. Cela peut ensuite servir de guide aux politiques publiques pour estimer et préserver les fonctions critiques du capital naturel d’un territoire donné. L’ESGAP a déjà été testé en Nouvelle-Calédonie, au Kenya et au Vietnam.
Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre du programme de recherche ECOPRONAT, via lequel l'AFD souhaite développer des méthodologies de d’évaluation de soutenabilité forte, c’est-à-dire adoptant des critères exigeants concernant la non-substituabilité du capital naturel par d’autres formes de capital (physique entre autres) dans un territoire ou un pays. L’AFD souhaite par ailleurs promouvoir leur utilisation dans les cadres internationaux et contribuer aux normes internationales en cours d’émergence sur le bon état écologique des écosystèmes.
Objectif
S’appuyant sur les travaux antérieurs de l’University College London (UCL) sur l’application de l’ESGAP dans les pays du Sud, ce projet mené par l'UCL vise à mettre en œuvre le cadre ESGAP en Colombie et en Afrique du Sud et à tester la pertinence de celui-ci pour susciter un dialogue de politiques publiques, dans deux pays en développement disposant déjà d’un cadre règlementaire et d’un pilotage des ressources naturelles, mais où toutes les données sur notamment la biodiversité ne sont pas toujours disponibles.
Quatre objectifs principaux sont poursuivis :
- Développer les composantes ESGAP relatives à la biodiversité et à l'état des écosystèmes qui pourraient être utilisés par les gouvernements colombien et sud-africain, et promouvoir l’utilisation d’objectifs de maintien des écosystèmes fondés sur la science ;
- Promouvoir la réflexion sur la soutenabilité forte en Colombie et en Afrique du Sud par le biais du cadre ESGAP en évaluant si les activités opérées dans ces pays se situent dans la « zone d’activité sécurisée pour la vie humaine » (safe operating space for humanity) ;
- Clarifier de quelle manière le cadre ESGAP s'aligne, complète et apporte une valeur ajoutée aux autres types d’indicateurs de durabilité existants et que les gouvernements nationaux utilisent déjà ;
- Renforcer la capacité des pays partenaires à mettre en œuvre le cadre ESGAP au-delà des activités du projet de recherche.
Méthode
Le cadre ESGAP repose sur un tableau de bord renseignant les évolutions de l’état fonctionnel de 23 composantes de l’environnement, en mettant l’accent sur les écarts qui existent entre ces évolutions et les objectifs de maintien ou d’atteinte d’un « bon état écologique ». Ces composantes couvrent les 4 grandes catégories de fonctions environnementales critiques et essentielles : la fourniture de ressources, le retraitement des pollutions, la biodiversité et la santé humaine. Les scores des vingt-trois composantes sont ensuite agrégés pour former un indicateur synthétique et un indicateur de dynamique.
La recherche dans les pays pilotes est menée par des chercheurs implantés au sein de l’Université Stellenbosch en Afrique du Sud et de l’Université nationale de Colombie.
Le renforcement des capacités comprendra la formation de quatre étudiants de troisième cycle et la sensibilisation des décideurs politiques et des autres parties prenantes pour leur permettre de s’approprier et d'utiliser l'ESGAP pour la formulation de politiques publiques.
Résultats
Les équipes de recherche produiront des articles scientifiques sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives d’indicateurs de durabilité, ainsi que sur le travail et les calculs des indicateurs ESGAP effectués dans chacun des pays, en comparant les cas de la Colombie et de l’Afrique du Sud. Un rapport spécifique sera produit sur les indicateurs de l'état de la biodiversité et des écosystèmes ainsi que l’identification des sources de données pour les deux pays étudiés.
Un webinaire de la série Conversations de recherche a présenté les résultats des articles à la communauté scientifique à la fin du projet :
De plus, un atelier international sera organisé pour présenter les complémentarités entre le cadre ESGAP et les initiatives pertinentes d'indicateurs de durabilité existantes.
Enfin, l’équipe de recherche entend produire plusieurs documents destinés aux décideurs et aux acteurs des politiques publiques :
- Un résumé de l'examen des indicateurs de la biodiversité et de l'état des écosystèmes, qui pourra être utile aux négociations se tenant lors des conférences des parties (COP) à la convention sur la diversité biologique (CDB) et pour la conception des stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) ;
- Un webinaire assorti d’un rapport de webinaire sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives internationales de reporting sur la durabilité ;
- Un résumé pour les décideurs de chaque pays partenaire sur la raison d'être de l’approche du développement en soutenabilité forte et sur la méthodologie et les indices ESGAP qui permettent de la mettre en œuvre.
Retrouvez les publications liées au projet :
- Enhancing Environmental Sustainability Through the Environmental Sustainability Gap (ESGAP) Framework in Colombia, Policy Dialogues n°67, Editions Agence française de développement, octobre 2024
Contact :
- Oskar Lecuyer, chargé de recherche à l'AFD

Contexte
Les relations entre la crise de la biodiversité et l’agriculture sont complexes. D’une part, l’expansion des systèmes agricoles et les pratiques agricoles conventionnelles menacent la biodiversité ; d’autre part, la production agricole est dépendante de cette biodiversité et des services écosystémiques qu’elle fournit.
Au Mozambique, les tensions entre objectifs de réduction de la pauvreté et de protection de la biodiversité sont fortes. L’extension des petites exploitations agricoles conduit à une fragmentation des écosystèmes naturels et représente l’une des principales sources de destruction de la biodiversité pour le pays. L’une des réponses apportées par le Mozambique à cette fragmentation est d'économiser le défrichage de nouvelles terres par le biais d’une utilisation plus intensive d’intrants, en séparant clairement les terres destinées à la protection de la nature et celles destinées à l’agriculture productive.
La conciliation du développement agricole et de la conservation par l’utilisation de techniques agricoles respectueuses de la biodiversité s’avère aujourd’hui essentielle pour assurer la durabilité des systèmes agricoles et sécuriser l’approvisionnement alimentaire de la population.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
Le projet FARSYMABI (A Farming System approach to Mainstream Biodiversity in the agricultural sector) vise à comprendre les compromis possibles et les complémentarités entre réduction de la pauvreté, sécurité alimentaire et biodiversité dans les contextes des pays en développement, où l’expansion des terres cultivées constitue une menace majeure pour la biodiversité. Ce travail permettra de comprendre comment les unités paysagères et communautaires locales fonctionnent, de quelles façons elles ont un impact sur la biodiversité et ses services écosystémiques et comment elles en tirent profit.
Cette connaissance des systèmes permettra d'identifier les leviers pour intégrer la biodiversité dans le secteur agricole. Ce projet vise en effet également à démontrer la nécessité de faire le lien entre le cadre politique national pour l’intégration de la biodiversité dans l’agriculture et le contexte socio-écologique des interventions locales réussies.
Le projet mobilise une équipe pluridisciplinaire de dix chercheurs portugais et mozambicains : deux chercheurs de l’Observatoire du milieu rural (OMR), deux de l’université Eduardo Mondlane, un de l’université Lúrio et cinq de l’Institut supérieur d’agronomie de Lisbonne (dont un doctorant). Par ailleurs, dix-huit personnes (chercheurs et étudiants) sont impliquées dans les activités de collecte de données.
Méthode
L’approche méthodologique se divise en trois étapes :
- Priorités, analyse et cartographie au niveau national : l'objectif est de dresser un tableau général, au niveau national, des effets des systèmes agricoles sur la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la conservation de la biodiversité; ainsi que de mieux comprendre les conflits et les complémentarités entre ces trois objectifs.
- Priorités, analyse et recherche sur des interventions locales, prenant en considération le contexte : cinq études de cas réalisées au niveau local couvrent les principaux gradients socio-écologiques du Mozambique qui devraient être pris en compte dans l’élaboration d’une stratégie nationale intégrant la biodiversité dans les politiques agricoles.
- Lien entre les initiatives locales et le cadre national pour l’intégration de la biodiversité dans l’agriculture : cette étape vise à croiser les résultats de la première et de la deuxième étape, afin d'aider à intégrer la biodiversité aux politiques agricoles en prenant en compte les relations conflictuelles et les complémentarités entre les objectifs de pauvreté, de sécurité alimentaire et de biodiversité.
Ce projet de recherche mobilise des disciplines scientifiques de manière transdisciplinaire, telles que la socio-économie de l’agriculture, l’écologie, l’agronomie ou encore les sciences de la durabilité. Les travaux se traduisent notamment par la production d’une cartographie des régions caractérisées par des conditions biophysiques et socio-économiques similaires (composition des systèmes agricoles, mosaïques de paysage, niveaux de pauvreté, d'insécurité alimentaire et de biodiversité, etc.).
Les parties prenantes (décideurs et contributeurs aux politiques publiques au niveau central, organisation paysannes, organisations de protection de l’environnement, acteurs locaux) sont de plus mobilisées tout au long du travail de recherche et leurs connaissances, perceptions et préférences intégrées aux analyses produites. Cette implication des parties prenantes a pour finalité la co-construction des politiques d’intégration de la biodiversité dans l’agriculture.
Résultats
Les principaux résultats attendus de ce projet sont les suivants :
- Production d’un policy paper présentant le cadre de référence régional et les lignes directrices pour l’intégration de la biodiversité dans chaque région ;
- Evaluation de la transférabilité des cas de réussite locale dans et entre les régions ;
- Identification des conditions politiques au niveau national permettant la mise en œuvre d’interventions locales ;
- Evaluation comparative de différents outils d'action publique ;
- Elaboration d’un outil de simulation basé sur les systèmes agricoles qui permettra aux décideurs politiques d’évaluer ex ante les impacts des politiques alternatives sur les objectifs de réduction de la pauvreté, d’augmentation de la sécurité alimentaire et d’amélioration de la biodiversité et des services écosystémiques.
Télécharger la publication de l'OMR : Le mainstreaming de la biodiversité, un défi pour la conservation de la biodiversité au Mozambique (disponible aussi en portugais)
Enseignements
La production des données cartographiques à l’échelle locale permet d’alimenter l’élaboration des politiques publiques agricoles et d’aménagement du territoire à l’échelle nationale. De plus, le croisement de ces données locales avec des démarches participatives (organisation notamment d’ateliers avec les producteurs et mise en commun des options de politiques publiques) contribue à l’élaboration de politiques plus transversales.
Le projet a contribué à la formation de jeunes étudiants et de techniciens locaux concernant la réalisation d’enquêtes à l’aide de tablettes et l’utilisation du programme Open Data Kit. Le projet a aussi contribué à l’échange de connaissances entre les chercheurs membres du projet et les guides de terrain concernant l’identification des oiseaux et des espèces végétales.
En savoir plus sur les résultats du projet de recherche : farsymabi.webnode.pt
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Contexte
Selon un rapport de l’OCDE de 2021, les deux tiers des villes africaines sont exposés à un risque « extrême » de chocs liés au climat et à l’eau. Les événements climatiques violents, les vagues de chaleurs et les sécheresses figurent ainsi en tête des risques encourus par les zones urbaines. L’urbanisation rapide, le développement non durable et la dégradation des écosystèmes naturels exacerbent ces risques.
Les solutions fondées sur la nature (SFN), actions qui s’appuient sur les écosystèmes naturels et les services qu’ils fournissent aux activités humaines, permettent de relever ces défis urbains, tout en apportant simultanément des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité. Toutefois, elles ne sont encore que peu intégrées dans les processus de planification urbaine et dans les outils d’aide à la décision à disposition des urbanistes. Le manque de connaissances, de données et d’expérimentations sur les solutions fondées sur la nature freinent donc leur adoption et leur déploiement.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
L’objectif de ce projet de recherche est de permettre, à travers la construction d’un cadre stratégique, le déploiement et le passage à l’échelle des solutions fondées sur la nature (SFN), en particulier pour faire face aux risques liés à l’eau et à la chaleur. L’enjeu est d’améliorer la résilience écologique des villes en les aidant à identifier les risques auxquels elles doivent se préparer, à évaluer le potentiel des SFN pour y répondre et à élaborer des stratégies de mise en œuvre et de financement de ces SFN dans le cadre du processus de planification urbaine.
Une méthodologie d’évaluation du potentiel lié aux SFN, à la fois rapide, efficace et pratique, sera ainsi mise à disposition des villes d’Addis-Abeba et de Kigali, qui sont les deux villes pilotes de ce projet de recherche. Le projet est mené par WRI, en partenariat avec le service de développement urbain d’Addis-Abeba, l’Institut éthiopien d’architecture et l’Association des jeunes professionnels de l’eau du Rwanda. Cette méthodologie a vocation à être adoptée par d’autres centres urbains pour permettre une plus large appropriation et mobilisation des SFN en ville.
Méthode
La construction de ce cadre stratégique pour les SFN présente plusieurs points d’intérêt sur le plan méthodologique :
- Identification des risques d’inondation, d’îlots de chaleur, d’approvisionnement en eau et du potentiel de biodiversité des villes par la production de cartes composites et la mobilisation de données satellites ;
- Construction participative du cadre stratégique via des ateliers de travail avec les parties prenantes des deux villes pour valider les zones prioritaires d’intervention et identifier les SFN les plus adaptées aux problématiques de chaque zone.
Résultats
Développé par l'équipe de recherche de WRI en collaboration avec les villes d'Addis-Abeba et de Kigali, le cadre stratégique sur les solutions fondées sur la nature (SFN) peut aider les villes à sélectionner et à mettre en œuvre des SFN appropriées. En intégrant des ensembles de données disponibles à l'échelle mondiale avec des données locales, il permet d'identifier les zones d'une ville donnée qui sont vulnérables aux inondations et aux chaleurs extrêmes, ainsi que les possibilités d'étendre les espaces verts urbains et de créer des corridors écologiques.
Pour une mise en œuvre réussie, la collaboration entre les autorités publiques, les experts techniques et les responsables locaux est essentielle. Ce cadre permet de générer rapidement des cartes à l'échelle de la ville afin d'identifier les zones prioritaires. Après validation par les parties prenantes de la ville, les experts de terrain jouent alors un rôle essentiel dans la conception de SFN efficaces, adaptés aux conditions locales.
Bien qu'il présente des limites au niveau du détail des données, le cadre constitue un point de départ solide pour construire des villes durables. Un guide complémentaire fournit des informations techniques sur les SFN utilisables, ainsi que des études de cas. Ce guide associé au cadre stratégique est téléchargeable ci-dessous (en anglais) :
Un webinaire de la série Conversations de recherche a été organisé pour présenter les résultats du projet et le projet a débouché sur une série d'enseignements, synthétisés dans un policy brief accessible ci-dessous.
Enseignements
Le projet de recherche a débouché sur une série d’enseignements pour faciliter le déploiement des solutions fondées sur la nature (SFN), prenant en compte les besoins spécifiques des villes. Ces enseignements mettent en lumière le potentiel de la nature dans la planification de la résilience urbaine et l’action climatique :
- Pour renforcer la sensibilisation et l’intégration institutionnelle :
- Mettre en place des processus multi-acteurs pour favoriser la concertation et la priorisation des SFN identifiées.
- S’appuyer sur des exemples concrets pour faciliter la compréhension et l’adhésion.
- Pour améliorer la disponibilité des données pour la planification :
- Croiser données locales et globales pour procéder à des analyses multirisques (inondations, îlots de chaleur, etc.).
- Encourager la science citoyenne pour enrichir et valider les données, et les prendre en compte dans la prise de décision.
- Pour mieux coordonner les phases de planification et de mise en œuvre :
- Créer des instances de gouvernance dédiées (comme un comité municipal) pour coordonner les multiples services techniques impliqués et mobiliser les financements.
- Élaborer des référentiels communs (normes, guides…) pour renforcer le soutien politique et citoyen.
- Pour sécuriser des financements sur le long terme :
- Intégrer les SFN dans les programmes d’investissement urbains existants.
- Promouvoir les partenariats public-privé et utiliser des cadres d’évaluation multi-bénéfices pour démontrer leur valeur sur le long terme.
- Pour adapter les solutions au contexte local et assurer le suivi :
- Lancer des projets pilotes avec des dispositifs de suivi pour évaluer les impacts concrets.
- Intégrer les dimensions de genre, d’équité et d’inclusion dès la phase de sélection d’une SfN.