Bogota, Colombie
Bogota
Colombie

Contexte
La Colombie, pays fortement dépendant de ses exportations de combustibles fossiles, se mobilise pour mener à bien sa transition bas-carbone et atteindre les objectifs de sa contribution déterminée au niveau national (CDN), définis lors de l'Accord de Paris.
C’est dans cette optique que l'Agence française de développement (AFD) a accompagné les autorités de Colombie via l’adaptation du modèle macroéconomique GEMMES à la situation colombienne. L’objectif : identifier les vulnérabilités et les opportunités macroéconomiques à long terme liées à la transition énergétique de la Colombie, et à ses effets dans un contexte mondial de transition bas-carbone. Ce projet de recherche a débouché sur un ouvrage collectif présentant les conclusions scientifiques et les recommandations de politiques publiques tirées du projet GEMMES Colombie.
Cependant, si la modélisation macroéconomique est essentielle pour comprendre les conséquences des décisions politiques et des déséquilibres macroéconomiques face aux transitions, il est également nécessaire d'intégrer les aspects comportementaux qui sous-tendent la prise de décision et les stratégies des acteurs de la transition bas carbone en Colombie.
En savoir plus sur la modélisation macroéconomique au service des transitions écologiques à l’AFD
Objectif
Sur la base des résultats empiriques reflétés dans les scénarios du modèle GEMMES, ce projet consiste à développer un jeu de stratégie pour une exploration collective des scénarios futurs. En plus des aspects économiques et financiers, il permet d’aborder la transition énergétique en intégrant les aspects sociaux, climatiques et, dans une moindre mesure liés à la biodiversité.
Ce processus de modélisation participative a pour but de faciliter le dialogue entre les acteurs clés de la transition en Colombie (ministères, banque centrale, entrepreneurs, chercheurs…), afin qu’ils puissent anticiper et se préparer aux impacts macroéconomiques à court, moyen et long terme que pourrait générer la transition bas-carbone.
Pour ce faire, le jeu de stratégie Powershift propose de :
- Familiariser les acteurs des transitions avec les sujets macroéconomiques liés aux transitions, pour qu’ils s’approprient ces sujets ;
- Identifier les « schémas mentaux » de chaque catégorie d’acteurs au sujet de la transition énergétique, afin de mieux éclairer les tensions et les synergies qui émergent et faire évoluer les représentations mentales.
Ce projet vise ainsi à renforcer le dialogue interministériel et intersectoriel de haut niveau et, par extension, de renforcer la coordination entre les acteurs (y compris le secteur privé) en faveur de l'engagement environnemental de la Colombie.
Pour en savoir plus, télécharger la plaquette de présentation du projet (en espagnol)
Méthode
Le design, la modélisation et la mise en œuvre du jeu de stratégie repose sur la méthodologie dite ComMod, initialement développée par le CIRAD pour animer des processus pluri-acteurs et aider à l'action et la prise de décision collective.
Le processus comprend des ateliers de modélisation avec des parties prenantes, des sessions de crash-test et des ateliers de jeu avec des décideurs. Les étapes clés incluent la conceptualisation, la validation et l'exploration des scénarios. Une évaluation ex ante et ex post des positions des parties prenantes permet de mesurer l'impact de l’initiative.
Des ateliers de restitution seront organisés avec les décideurs politiques pour une intégration efficace des conclusions dans les politiques publiques.
Résultats
Le projet a abouti à la création d’un jeu de stratégie validé et qui commence à être utilisé par les contreparties colombiennes pour explorer les scénarios de transition énergétique. A ce jour, six sessions de crash-test et de jeu se sont tenues, réunissant une cinquantaine d’acteurs publics et privés de la transition énergétique et plus de vingt institutions différentes dont des universités colombiennes, des ministères (Finances, Environnement, Travail, Plan), la banque centrale, des centres de recherche, des acteurs de la coopération internationale, des ONG, des associations d’entrepreneurs, et des cabinets de conseil.
Les résultats futurs incluront des rapports de synthèse des ateliers, un papier de recherche, des recommandations politiques, et des supports de médiation. Les enseignements seront partagés à travers des ateliers de restitution avec les partenaires colombiens.
En savoir plus :
- Synthèse des ateliers de juin 2024 (en anglais)
- Synthèse des ateliers de septembre 2024 (en anglais)
Enseignements
Les retours des participants aux sessions indiquent une meilleure compréhension des effets de la transition énergétique sur l'économie réelle d'un pays fortement dépendant des exportations d'hydrocarbures, ainsi qu'une sensibilisation accrue aux défis associés.
Les principaux commentaires font ressortir :
- Création d’un espace pédagogique propice au dialogue : les sessions ont permis d'établir des contacts avec des acteurs avec lesquels le contact n'était pas établi auparavant.
- Flexibilité et adaptabilité : l’outil a démontré sa capacité à s'adapter à différents publics, ce qui en fait un atout précieux pour diverses audiences.
- Prise de conscience des dynamiques complexes : les participants ont mieux compris la complexité des dynamiques inhérentes à la transition énergétique et l'importance de la recherche dans ce domaine.
- Mise en lumière des dynamiques comportementales : les sessions ont révélé que l’action collective organisée émerge principalement en réponse à des urgences ou des problématiques communes.
- Défi de la vision holistique : il a été souligné que développer une vision complète de la transition énergétique et des stratégies des acteurs est particulièrement difficile en raison de la complexité du sujet.
Les prochaines sessions de jeu incluront la participation de parlementaires et de vice-ministres.
Contacts :
- Annabelle Moreau Santos, chargée de médiation scientifique, AFD
- Antoine Godin, responsable de la cellule de modélisation macroéconomique GEMMES, AFD
- Audrey Perraud, chargée de recherche, AFD
- Julien Calas, agronome et chargé de recherche biodiversité, AFD

Contexte
En Colombie, l’industrie du pétrole et du charbon est une importante source de recettes fiscales, en particulier les redevances. Le Sistema General de Regalías (ou Système général de participations, SGP) a été mis en place pour organiser le transfert de ces redevances – qui proviennent de l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables – du ministère des Finances et du Crédit Public aux entités territoriales. Ces ressources financent la fourniture de services d’éducation, de santé, d’eau potable et d’assainissement de base, à la fois dans le régime d’usage général et sur la base d’allocations spéciales, dans les différentes régions du pays. Ce mécanisme vise à assurer une répartition équitable des revenus, ce qui est essentiel dans la mesure où les inégalités spatiales en termes d’accès aux services sont encore importantes en Colombie – comme le montre le diagnostic multidimensionnel des inégalités réalisé avec le soutien de l’AFD. Par exemple, alors que dans les zones urbaines, le taux de couverture de l’enseignement secondaire est proche de 100%, il est de 50% dans les zones rurales.
La Stratégie de surveillance, de suivi et de contrôle des ressources du SGP est un outil de politique publique piloté par le ministère des Finances et du Crédit Public visant à exercer un contrôle sur la gestion des ressources transférées. Cette stratégie, mise en œuvre depuis près de 15 ans, identifie les alertes et les cas de non-conformité dans le but d'assurer la continuité, la couverture et la qualité de la fourniture des services publics. Cela vise à prévenir et à atténuer les risques liés à la prestation de services sociaux en Colombie, ce qui est essentiel pour la construction de l’équité dans tout le pays, ainsi que pour éviter l’accroissement des écarts territoriaux en matière de capacités institutionnelles des gouvernements locaux et de fourniture de services sociaux à toutes les populations, quel que soit leur lieu de vie.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Extension de la Facilité de recherche sur les inégalités. Coordonnée par l’AFD et financée par la Commission européenne, l’Extension contribuera à l’élaboration de politiques publiques visant la réduction des inégalités dans quatre pays : Afrique du Sud, Mexique, Colombie et Indonésie sur la période 2021-2025.
Ce travail s’inscrit également dans le cadre du dialogue entre l’AFD et les autorités colombiennes sur la réforme fiscale et la réduction des inégalités spatiales.
Objectif
Ce projet de recherche vise à produire des recommandations dans le but d’analyser et de renforcer le rôle de l’outil SGP – « la Stratégie » – en tant que mécanisme permettant de combler les écarts territoriaux en matière de capacité institutionnelle à fournir des services sociaux.
Deux objectifs de recherche ont été identifiés, l’un dans le domaine du diagnostic, l’autre dans le domaine des recommandations :
- Identifier les réalisations, les limites et les défis de la mise en œuvre de la Stratégie pour combler les écarts territoriaux dans les capacités institutionnelles des entités territoriales et dans la fourniture de services sociaux essentiels ;
- Formuler des recommandations pour renforcer la Stratégie dans son rôle d’assistance institutionnelle pour combler les écarts territoriaux.
Méthode
Le projet se concentrera sur les secteurs qui reçoivent le plus de ressources du SGP, qui présentent le plus de risques dans leur fourniture et qui sont les plus pertinents en tant que services sociaux essentiels :
- L’éducation;
- La santé;
- L’eau potable et l’assainissement de base;
- Les réserves autochtones.
La méthodologie de recherche sera mixte et comprendra :
- Un examen des documents au niveau du ministère des Finances et du Crédit Public et des entités territoriales sélectionnées comme étude de cas;
- Une analyse secondaire des données;
- Des entretiens approfondis avec un sous-échantillon des entités territoriales sélectionnées.
Résultats
Vous trouverez ci-dessous les différents documents de recherche relatifs à ce projet :
En cours
Contacto:
- Anda David, AFD
Contact :
- Anda David, chargée de recherche à l’AFD

Contexte
Les acteurs publics ont besoin de suivre l’état de l’environnement afin d’évaluer l’efficacité de leurs actions, prioriser des politiques publiques et mesures de gestion, et établir ainsi de manière objective la façon dont elles contribuent à la conservation du capital naturel. Ils doivent pour cela pouvoir s’appuyer sur des standards scientifiques leur permettant de définir les seuils à partir desquels les fonctions environnementales peuvent être considérées comme soutenables.
Développé dans cette optique, l’ESGAP (Environmental Sustainability Gap) est un outil innovant qui évalue l’état des fonctions environnementales d’un territoire et de leur niveau de soutenabilité. Pour toutes les composantes critiques du capital naturel sur le territoire concerné (qualité de l’air ou des eaux, pollutions, ressources forestières, halieutiques, etc.), cet indicateur calcule l'écart entre leur état actuel et un état qui serait soutenable (c'est-à-dire un état compatible avec un fonctionnement durable des processus nécessaires à la préservation de la vie, des activités humaines et du bien-être). Cela permet de calculer un « écart de soutenabilité environnementale », qui met en lumière le chemin à parcourir pour atteindre le stade de soutenabilité environnementale. Cela peut ensuite servir de guide aux politiques publiques pour estimer et préserver les fonctions critiques du capital naturel d’un territoire donné. L’ESGAP a déjà été testé en Nouvelle-Calédonie, au Kenya et au Vietnam.
Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre du programme de recherche ECOPRONAT, via lequel l'AFD souhaite développer des méthodologies de d’évaluation de soutenabilité forte, c’est-à-dire adoptant des critères exigeants concernant la non-substituabilité du capital naturel par d’autres formes de capital (physique entre autres) dans un territoire ou un pays. L’AFD souhaite par ailleurs promouvoir leur utilisation dans les cadres internationaux et contribuer aux normes internationales en cours d’émergence sur le bon état écologique des écosystèmes.
Objectif
S’appuyant sur les travaux antérieurs de l’University College London (UCL) sur l’application de l’ESGAP dans les pays du Sud, ce projet mené par l'UCL vise à mettre en œuvre le cadre ESGAP en Colombie et en Afrique du Sud et à tester la pertinence de celui-ci pour susciter un dialogue de politiques publiques, dans deux pays en développement disposant déjà d’un cadre règlementaire et d’un pilotage des ressources naturelles, mais où toutes les données sur notamment la biodiversité ne sont pas toujours disponibles.
Quatre objectifs principaux sont poursuivis :
- Développer les composantes ESGAP relatives à la biodiversité et à l'état des écosystèmes qui pourraient être utilisés par les gouvernements colombien et sud-africain, et promouvoir l’utilisation d’objectifs de maintien des écosystèmes fondés sur la science ;
- Promouvoir la réflexion sur la soutenabilité forte en Colombie et en Afrique du Sud par le biais du cadre ESGAP en évaluant si les activités opérées dans ces pays se situent dans la « zone d’activité sécurisée pour la vie humaine » (safe operating space for humanity) ;
- Clarifier de quelle manière le cadre ESGAP s'aligne, complète et apporte une valeur ajoutée aux autres types d’indicateurs de durabilité existants et que les gouvernements nationaux utilisent déjà ;
- Renforcer la capacité des pays partenaires à mettre en œuvre le cadre ESGAP au-delà des activités du projet de recherche.
Méthode
Le cadre ESGAP repose sur un tableau de bord renseignant les évolutions de l’état fonctionnel de 23 composantes de l’environnement, en mettant l’accent sur les écarts qui existent entre ces évolutions et les objectifs de maintien ou d’atteinte d’un « bon état écologique ». Ces composantes couvrent les 4 grandes catégories de fonctions environnementales critiques et essentielles : la fourniture de ressources, le retraitement des pollutions, la biodiversité et la santé humaine. Les scores des vingt-trois composantes sont ensuite agrégés pour former un indicateur synthétique et un indicateur de dynamique.
La recherche dans les pays pilotes est menée par des chercheurs implantés au sein de l’Université Stellenbosch en Afrique du Sud et de l’Université nationale de Colombie.
Le renforcement des capacités comprendra la formation de quatre étudiants de troisième cycle et la sensibilisation des décideurs politiques et des autres parties prenantes pour leur permettre de s’approprier et d'utiliser l'ESGAP pour la formulation de politiques publiques.
Résultats
Les équipes de recherche produiront des articles scientifiques sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives d’indicateurs de durabilité, ainsi que sur le travail et les calculs des indicateurs ESGAP effectués dans chacun des pays, en comparant les cas de la Colombie et de l’Afrique du Sud. Un rapport spécifique sera produit sur les indicateurs de l'état de la biodiversité et des écosystèmes ainsi que l’identification des sources de données pour les deux pays étudiés.
Un webinaire de la série Conversations de recherche a présenté les résultats des articles à la communauté scientifique à la fin du projet :
De plus, un atelier international sera organisé pour présenter les complémentarités entre le cadre ESGAP et les initiatives pertinentes d'indicateurs de durabilité existantes.
Enfin, l’équipe de recherche entend produire plusieurs documents destinés aux décideurs et aux acteurs des politiques publiques :
- Un résumé de l'examen des indicateurs de la biodiversité et de l'état des écosystèmes, qui pourra être utile aux négociations se tenant lors des conférences des parties (COP) à la convention sur la diversité biologique (CDB) et pour la conception des stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) ;
- Un webinaire assorti d’un rapport de webinaire sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives internationales de reporting sur la durabilité ;
- Un résumé pour les décideurs de chaque pays partenaire sur la raison d'être de l’approche du développement en soutenabilité forte et sur la méthodologie et les indices ESGAP qui permettent de la mettre en œuvre.
Retrouvez les publications liées au projet :
- Enhancing Environmental Sustainability Through the Environmental Sustainability Gap (ESGAP) Framework in Colombia, Policy Dialogues n°67, Editions Agence française de développement, octobre 2024
Contact :
- Oskar Lecuyer, chargé de recherche à l'AFD

Contexte
En Colombie, le DANE - l'institut national de statistique - a fait de grands progrès ces dernières années dans la collecte et la disponibilité des données afin d'analyser et de mieux comprendre la réalité du pays. Plusieurs études ont été réalisées avec certaines de ces données, mais, depuis plusieurs années, il n'y a pas eu une analyse exhaustive des inégalités au niveau national utilisant plusieurs bases de données pour obtenir une image complète de la situation du pays.
Depuis mi-2021, l'AFD travaille main dans la main avec le DANE et Fedesarrollo pour réaliser un "diagnostic multidimensionnel sur les inégalités", basé sur une méthodologie innovante (créée par l'AFD). Celle-ci permet d'avoir une vision complète de la situation du pays en couvrant un large éventail d'aspects (santé, éducation, revenus, etc.) sous le prisme des inégalités, et en utilisant différents indicateurs et bases de données.
L’Extension en Colombie, comme dans d'autres pays, vise à produire des analyses, des méthodologies et des statistiques qui permettent de comprendre l'état des inégalités dans le pays, la dynamique et les interrelations avec les différents domaines, secteurs et régions de l'économie. L'objectif de ce projet est donc de fournir des données robustes et actualisées qui déboucheront sur des données probantes pour la construction de politiques publiques, mais aussi d'identifier les domaines dans lesquels la collecte de données peut être améliorée, et ceux dans lesquels la recherche peut être approfondie pour mieux comprendre le contexte et soutenir la construction de politiques publiques visant à la réduction des inégalités.
Ce projet s'inscrit dans un contexte où les inégalités acquièrent une pertinence cruciale dans la politique publique du gouvernement actuel et dans les accords adoptés par celui-ci dans le cadre de l'agenda 2030, ainsi que dans son entrée dans l'OCDE.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Extension de la Facilité de recherche sur les inégalités. Coordonnée par l’AFD et financée par la Commission européenne, l’Extension contribuera à l’élaboration de politiques publiques visant la réduction des inégalités dans quatre pays : Afrique du Sud, Mexique, Colombie et Indonésie sur la période 2021-2025.
Objectif
Ce projet vise à soutenir et à renforcer la production de statistiques nationales sur les inégalités, en favorisant les échanges et l'interopérabilité entre DANE et d'autres institutions nationales et internationales.
Plus précisément, les objectifs sont de :
- Mettre en œuvre la méthodologie du diagnostic multidimensionnel sur les inégalités et créer le premier diagnostic national sur les inégalités en Colombie. Pour cela, l'AFD travaille main dans la main avec Fedesarrollo et en étroite collaboration avec le DANE.
- Accompagner les équipes techniques du DANE dans la production, la mise à jour et l'amélioration des statistiques sur les inégalités basées sur la méthodologie du diagnostic des inégalités. Ces données seront utilisées pour suivre dans le temps l'évolution des indicateurs considérés comme pertinents. Par ailleurs, et en fonction des données collectées, il sera possible d’aller plus loin en opérant des analyses qui intègrent des éléments liés au changement climatique et à l'environnement.
- Accompagner les équipes techniques du DANE dans la mise en place de nouvelles méthodologies et initiatives pour obtenir des statistiques permettant une meilleure compréhension de la distribution des revenus des individus et des ménages dans le pays. À cette fin, l'organisation d'ateliers et de séminaires est prévue pour partager les expériences et établir des pratiques qui permettent d'obtenir des données de haute qualité pour la prise de décision.
Résultats
Retrouvez ci-dessous les différents documents de recherche liés à ce projet :
- Diagnostic multidimensionnel sur les inégalités en Colombie (disponible en version anglaise et espagnole)
- Infographie sur les inégalités en Colombie
Autres contenus :
- Replay du lancement du diagnostic multidimensionnel sur les inégalités en Colombie (enregistrement du séminaire disponible en espagnol) :
Contacto:
- Anda David, responsable de investigación, AFD
Contact :
- Anda David, chargée de recherche à l'AFD

Contexte
La réduction les inégalités de revenus et des inégalités d’autres dimensions du bien-être est au cœur de l’Objectif de développement durable 10 (ODD10). Les agences de coopération multilatérales et bilatérales ont dirigé leurs efforts vers la promotion de la bonne gouvernance, du développement humain et économique, du combat contre la faim et enfin, de la réduction des inégalités.
L’augmentation des financements d’initiatives axées sur la réduction des inégalités s’accompagne d’une nécessité de suivre les progrès accomplis dans le cadre de l’ODD 10, mais surtout d’évaluer la contribution des acteurs du développement à la réalisation de cet objectif. Cependant, mesurer les impacts distributifs des projets de coopération au développement est une tâche difficile en raison d’une myriade de facteurs : les effets des politiques de redistribution nationales, la structure des marchés du travail et d’autres facteurs, tels que les institutions, qui peuvent avoir un impact sur les inégalités. La méthodologie développée par Morabito et al. permet d’analyser l’impact potentiel des projets de développement sur la réduction des inégalités en examinant principalement dans quelle mesure ces projets profitent de manière disproportionnée aux plus vulnérables grâce à une combinaison d’outils analytiques (un tableau de bord (scoreboard), une analyse statistique des projets de développement basée sur l’Equity Tool et une analyse d’incidence fiscale).
Cette méthodologie a d’abord été testée sur trois projets de développement financés par l’AFD au Cameroun, en Colombie et en Tunisie dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités.
Ce projet s’inscrivait dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Une seconde phase du projet de recherche a été lancée en 2022 dans le but d’étendre la phase initiale, de tester une nouvelle fois la validité de la méthodologie en ce qui concerne le revenu et d’autres formes de dimensions du bien-être et afin d’élaborer les lignes directrices pour la création d’un « marqueur inégalité ».
Objectif
La phase initiale du projet visait à piloter l’application de la méthodologie développée par les chercheurs sur trois projets financés par l’AFD :
- Un programme d’appui à l’amélioration de l’habitat urbain en Tunisie,
- Un programme axé sur le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises au Cameroun,
- Une opération d’appui budgétaire visant à soutenir une réforme du secteur de la santé en Colombie.
L’objectif était de tester la méthodologie afin de déterminer la pertinence des informations qu’elle fournit et, sur la base de ces résultats, de revoir et d’ajuster la méthodologie elle-même.
La seconde phase du projet visait à :
- Élaborer les lignes directrices pour la création d’un « marqueur inégalité » pour la coopération au développement ;
- Tester une version améliorée de la méthodologie sur quatre programmes de développement de l’AFD et de l’UE:
- Un programme promouvant un accès durable à l’électricité pour les populations rurales pauvres non desservies au Bénin;
- Un programme visant à améliorer la santé et les conditions de vie des habitants du district rural d’Isingiro (Ouganda) et de ses camps de réfugiés;
- Un programme facilitant le commerce entre l’Éthiopie et Djibouti et permettant aux entreprises et aux producteurs, ainsi qu’aux populations les plus vulnérables, de bénéficier de ces améliorations;
- Un programme contribuant à l’adaptation des communautés au changement climatique au Vietnam.
Méthode
L’étude initiale a permis de déterminer si les bénéficiaires des programmes des trois interventions sélectionnées appartenaient aux 40 % les plus pauvres de la distribution des revenus, grâce à un ensemble d’outils d’analyse :
- Premièrement, un tableau de bord (scoreboard) qui évalue si la réduction des inégalités est un objectif central des programmes de développement;
- Deuxièmement, l’Equity Tool, qui permet d’évaluer la position des bénéficiaires directs au sein de la distribution nationale (urbaine ou rurale) des revenus;
- Troisièmement, le Commitment for Equity Tool, qui permet d’estimer l’impact distributif de l’appui budgétaire général ou sectoriel.
Les étapes méthodologiques de la seconde phase du projet de recherche étaient les suivantes :
- Affiner et améliorer les marqueurs d’inégalité et le tableau de bord pour fournir des repères et des indicateurs clairs, alignés sur les approches d’évaluation utilisées par la Commission européenne, afin d’évaluer si les interventions de développement se concentrent sur les 40% des individus ou des ménages les plus pauvres, ou sur les groupes vulnérables ciblés par des politiques de développement spécifiques.
- Élargir la portée du questionnaire Equity Tool pour inclure des questions qui englobent la répartition des bénéficiaires des projets parmi les groupes vulnérables (femmes, minorités ethniques, religieuses, etc.).
- Appliquer la méthodologie révisée aux quatre études de cas.
Résultats
Résultats de la première phase du projet :
Dans l’ensemble, les résultats soulignent l’importance de mettre en place un ciblage en faveur des plus pauvres lors de la conception des projets de développement qui visent explicitement (ou implicitement) la réduction des inégalités dans les pays partenaires. Le principal atout de la méthodologie est qu’elle permet d’évaluer la portée potentielle des interventions pour les 40 % les plus pauvres de la distribution des revenus. Les informations fournies à travers cette méthodologie s’avèrent essentielles pour affiner les politiques publiques avant leur mise en œuvre afin de maximiser leur impact redistributif.
Vous trouverez le papier de recherche lié à ce projet ci-dessous (en anglais) :
The distributional impacts of development cooperation projects
Résultats de la deuxième phase du projet :
La deuxième phase de ce projet a permis :
- L’élaboration de lignes directrices pour la mise en œuvre de la méthodologie, qui ont été utilisées pour développer le marqueur inégalité de la Commission européenne (Inequality Marker). Le I-Marker évalue si, et dans quelle mesure, la réduction des inégalités est un objectif d’intervention de développement. À cette fin, un ensemble de critères a été élaboré pour déterminer si : - I-0 : La réduction des inégalités n’est pas ciblée; - I-1 : La réduction des inégalités est un objectif significatif; - I-2 : La réduction des inégalités est l’objectif principal. Le I-Marker se concentre sur les personnes, les ménages ou les groupes les moins favorisés (les plus pauvres) ou les plus défavorisés sur le plan socioéconomique. Pour en savoir plus, regardez la vidéo sur le Inequality Marker.
- L’élaboration d’un rapport sur le testing de la méthodologie sur les quatre études de cas (disponible prochainement).
Enseignements
Ce projet a souligné l’importance d’identifier les bénéficiaires directs et indirects des projets, mais aussi, plus largement, d’obtenir une compréhension complète des interventions de développement, qui sont ici analysées sous l’angle de leurs objectifs et de leurs conditionnalités.
Tout aussi importante est la participation des partie-prenantes dans la communication de leurs objectifs, de la portée et des limites des études. Dans certains cas, l’inclusion d’une composante qualitative au travers d’interviews, de consultations ou éventuellement de missions de terrain, peut être nécessaire pour assurer la réussite de la mise en œuvre et l’achèvement des études.
Contact :