
Contexte
Alors que le champ de la recherche sur les infrastructures vertes et les solutions fondées sur la nature en ville se développe, le potentiel de l’agriculture urbaine dans la production de services écosystémiques reste peu exploré.
Or, au-delà des bénéfices liés à l’approvisionnement alimentaire et à la réduction de la vulnérabilité des populations urbaines, les systèmes alimentaires urbains peuvent être au cœur de politiques de développement de solutions fondées sur la nature.
Ce projet de recherche étudie les potentiels bénéfices de ces systèmes dans le périmètre de la ville de Bangalore. Cette ville indienne possède en effet un fort héritage en termes d’agriculture urbaine.
Ce projet fait partie du programme de recherche Ecopronat, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectifs
En s’appuyant sur le contexte de la ville de Bangalore, ce projet mené par l'IIHS explore comment et pourquoi les systèmes alimentaires urbains, dans les zones urbaines et péri-urbaines en développement rapide, peuvent être envisagés comme des solutions urbaines basées sur la nature qui apportent des avantages aux écosystèmes et à la société. Deux questions de recherche sont ainsi traitées :
- Quelle est la portée et les apports de l’agriculture urbaine pour les services écosystémiques (notamment de pollinisation) et le bien-être social (tel que la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour les populations les plus vulnérables) ?
- Comment mobiliser différentes combinaisons de coproduction, entre science, politique, pratique et citoyens, pour le passage à l’échelle des SFN autour des pratiques d’agriculture urbaine durable ?
Méthode
La méthodologie de recherche s’articule autour de trois grands ensembles d’études :
- Synthèse de la connaissance scientifique sur le potentiel des SFN et sur les pratiques existantes à différentes échelles, notamment dans un quartier choisi de Bangalore avec le déploiement d’interventions pilotes ;
- Incubation et renforcement des capacités : création d’un parcours d’incubation d’expérimentations sur les SFN liées à l’agriculture urbaine favorable aux pollinisateurs et à la conservation de l’eau, ainsi que le renforcement des capacités pour la formation de divers groupes de parties prenantes.
- Passage à l’échelle de l’impact à travers l’identification et l’engagement des parties prenantes, dont les responsables politiques et les décideurs au niveau de la ville, et ce dès le début du projet afin de garantir l’amplification de l’impact tout au long de celui-ci.
Résultats
Les résultats attendus de ces projets sont les suivants :
- Production de résultats académiques sur les systèmes alimentaires urbains durables dans les contextes des pays du Sud en urbanisation rapide, sur des expériences de SFN urbaines et leurs effets sur les services écosystémiques (notamment la pollinisation) ;
- Elaboration de produits de connaissances destinés aux décideurs urbains autour de l’intégration des SFN dans la planification urbaine ;
- Production de matériel de renforcement de capacités et d’enseignement sur les approches multidisciplinaires sur la durabilité urbaine.
Le projet permet également de tester des solutions fondées sur la nature visant à renforcer la résilience des systèmes alimentaires à Bangalore.
Un exemple de recherche-action : le projet PLUME
Accompagné par l’IIHS, le projet PLUME (Pollinator Linked Urban Multifunctional Ecosystems) développe des jardins à vocation alimentaire favorables aux pollinisateurs dans des espaces privés et publics, installe des infrastructures comme des hôtels à abeilles, et sensibilise les citoyens à l’importance de la biodiversité pour l’agriculture urbaine.
L’équipe du projet a notamment conçu un « kit PLUME », qui contient des graines d’espèces locales ainsi que le matériel adapté à leur semaison, et qui est complété par des outils pédagogiques et un site web.
En testant des solutions fondées sur la nature, PLUME constitue le volet de recherche-action des recherches menées par l’IIHS sur le verdissement des systèmes alimentaires urbains dans le cadre du programme de recherche Ecopronat. Il démontre comment des pratiques agricoles durables peuvent s’intégrer aux villes tout en renforçant la biodiversité et l’engagement citoyen à travers une logique de recherche-action.
Enseignements
L’équipe de recherche tend à montrer comment les solutions fondées sur la nature (SfN) peuvent répondre aux enjeux de sécurité de l'eau en ville dans le Sud global, un sujet encore peu traité dans la littérature scientifique qui reste centrée sur le Nord. À partir de discussions d’experts et d’une revue de littérature, ils identifient les spécificités de ces contextes (environnementales, socio-économiques, de gouvernance, de capacités techniques, etc.), ainsi que les obstacles et les opportunités pour mettre en œuvre ces solutions. L'objectif est de proposer des pistes concrètes pour faciliter l'adoption des SfN de façon plus efficace et plus juste dans les villes du Sud global.
Lire le papier de recherche
Les autres projets sur les SFN soutenus par ECOPRONAT
Élaborer un cadre stratégique pour les solutions fondées sur la nature en ville
En cours
2022 - 2024


Contexte
Les zones humides d’Ouganda comptent parmi les écosystèmes les plus productifs en termes de services écosystémiques d’Afrique de l’Est. Outre leurs fonctions écologiques, elles fournissent ainsi plus de 50% du revenu mensuel des populations qui en dépendent. Cependant, le taux de dégradation de ces zones humides est plus de 70 fois supérieur à leur taux de restauration. Artificialisation et croissance urbaine, habitat informel, activités agricoles, pollutions diverses ou extraction illégale de sable et d’argile : autant de causes qui contribuent à la dégradation de ces écosystèmes. De nombreux projets de restauration ont pourtant déjà été menés en Ouganda et l’ensemble des connaissances produites sur les zones humides du pays est important. Renforcer les liens entre la recherche et la mise en œuvre des politiques publiques apparaît donc essentiel pour faciliter et améliorer l’extension de la restauration durable des zones humides en Ouganda.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
L’objectif de ce projet est, à partir de deux cas d’études, de faciliter et d’améliorer le passage à l’échelle de la restauration durable des zones humides en Ouganda par :
- L’identification des contraintes institutionnelles et socio-économiques pesant sur les projets de restauration, en s’appuyant notamment sur les résultats de recherche disponibles et les leçons tirées des expériences menées en Ouganda ;
- L’analyse des effets des projets de restauration sur les écosystèmes naturels et leur durabilité ;
- Le développement d’outils pour soutenir la prise de décision ;
- Le renforcement des capacités des acteurs clés dans la restauration et la gestion des zones humides.
L’IHE Delft Institute for Water Education, en partenariat avec l’université de Makerere, le ministère de l’Eau et de l’Environnement d’Ouganda et l’ONG NatureUganda, mobilise ses vingt ans d’expérience dans la recherche en Ouganda sur les zones humides pour répondre à ces enjeux.
Méthode
Ce projet s’appuie sur l’analyse de deux zones humides ougandaises – celles de Lubigi et Rufuha, l’une urbaine et l’autre rurale – et s’articule autour de plusieurs questions de recherche pour atteindre ses objectifs :
- Comprendre les enjeux liés aux zones humides et synthétiser les connaissances et pratiques de restauration ;
- Caractériser les institutions, la gouvernance et le processus de développement de la restauration des zones humides ;
- Analyser la participation des communautés locales à la restauration des zones humides et évaluer la contribution économique de ces écosystèmes aux revenus des ménages ;
- Evaluer l’impact de la restauration sur la biodiversité des zones humides et sur fourniture de services écosystémiques ;
- Développer et tester un cadre d’indicateurs pour le suivi de la restauration des zones humides et développer des outils pour la prise de décision.
Le renforcement de la capacité des agences de mise en œuvre pour la gestion de la restauration, notamment par la communication des résultats du projet aux acteurs publics, constitue également un axe clé de la méthodologie de ce projet.
Résultats
Ce processus de recherche doit donner lieu à la production de rapports d’analyse scientifique sur les contraintes et les enjeux liés aux projets de restauration des zones humides. Des notes politiques et des produits de connaissance autour du suivi, de l’évaluation et du déploiement de la restauration écologique des zones humides sont également attendus.
Un webinaire de la série "Conversations de recherche" organisé en septembre 2024 a permis de présenter et de discuter des résultats de recherche du projet.
Voir le replay : Restaurer les zones humides en Ouganda : une approche intégrée pour des solutions durables ?
Contact :
- Julien Calas, chargée de recherche à l'AFD

Contexte
Le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Réforme agraire d’Afrique du Sud aide les personnes (ou leurs descendants) qui ont été exclues de l'économie agricole formelle en raison de leur couleur de peau et qui ont récemment commencé à s'engager dans l'agriculture commerciale avec le soutien et l'assistance de l'État. Ce vaste programme est mis en œuvre par le biais du programme de réforme agraire, dans le cadre duquel des fonds de recapitalisation et de développement (Recap) sont utilisés pour aider les bénéficiaires de la réforme agraire à créer des entreprises viables.
Toutefois, ce programme reste axé sur des modèles traditionnels de systèmes de culture et d'élevage. Le consortium de chercheurs rassemblé par l'institut SANBI suggère que le programme de réforme agraire gagnerait à intégrer le paradigme des services écosystémiques pour aider à réduire les inégalités et accroître les avantages du transfert de terres de manière plus holistique (Clements et al. 2021). Le consortium de recherche travaille à intégrer le développement des entreprises du secteur de l'économie de la faune et de la flore dans le champ d'investissement du programme Recap.
Plus spécifiquement, le projet de recherche s’intéresse à l’économie de la faune (wildlife economy), qui peut être définie comme l’élevage et l’utilisation commerciale d’animaux sauvages pour la chasse, la vente de la viande de gibier, d’animaux vivants ou l’écotourisme. Cette activité économique peut constituer une interface entre conservation et agriculture mais, bien qu’ancrée depuis de nombreuses années en Afrique du Sud, elle demeure peu étudiée. Dès lors, les décideurs publics manquent de données sur le fonctionnement de cette économie de la faune ainsi que sur ses impacts socio-économiques et environnementaux.
Le développement de connaissances et d’outils d’aide à la décision sur cette économie de la faune, avec l’appui du programme de recherche Ecopronat, constitue donc une opportunité de meilleure gestion des terres agricoles et des écosystèmes naturels au profit des bénéficiaires du programme de réforme agraire. La méthodologie d’enquête et les enseignements en Afrique du Sud seront utilisés pour des échanges avec les autorités kenyanes, qui mènent également des études sur le rôle de l’économie de la faune sauvage dans ce pays.
Ce projet fait partie du programme de recherche Ecopronat, qui soutient des recherches en faveur d'une meilleure prise en compte et d'une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
Ce projet de recherche a pour objectif de soutenir, à long terme, l’élaboration de politiques agricoles durables en Afrique et le développement de la recherche sur l’économie de la faune en Afrique du Sud et au Kenya. A travers ses travaux, le consortium de chercheurs mobilisés vise à produire des connaissances et des outils pour enclencher une transition à grande échelle : passer d’une utilisation des terres qui dégrade les écosystèmes à des entreprises d’élevage d’animaux sauvages rentables qui restaurent le capital naturel, créent des emplois et catalysent les investissements pour étendre les domaines de conservation.
Pour cela, le projet vise à :
- Développer les connaissances fondamentales sur l’économie de la faune pour faciliter son intégration dans les politiques publiques agricoles et dans les politiques publiques de biodiversité (production de données sur les modèles d’exploitation, leur viabilité, les besoins en matière d’investissement et de développement des compétences, etc.) ;
- Co-produire des outils d’aide à la décision permettant aux acteurs locaux, entreprises et pouvoirs publics d’adapter leurs politiques et investissements et de créer un impact systémique ;
- Créer une communauté de pratiques régionale pour renforcer les capacités de recherche au Sud et le développement de l’économie des espèces sauvages. Deux étudiants de master sont notamment mobilisés sur ce projet, mené par SANBI en partenariat notamment avec les universités sud-africaines de Rhodes, Stellenbosch et Nelson Mandela.
Méthode
Ce projet de recherche repose sur la construction participative de connaissances (à travers notamment des ateliers de formation) et le développement de méthodes d’enquête permettant de recueillir des données sociales, économiques et écologiques. Ces informations sont utilisées pour produire des outils d’aide à la décision par le biais d’analyses statistiques et de visualisation de données. Un outil de sélection géospatiale est notamment développé dans le cadre du projet afin d’identifier les actions et investissements à entreprendre.
La méthodologie consiste à collecter des données auprès des entreprises d'élevage d'animaux sauvages établies en Afrique du Sud et au Kenya, sur les contributions de l'industrie de la faune sauvage à la biodiversité, à la restauration des terres et au développement socio-économique. L’équipe convertira ces informations de manière à les rendre plus accessibles par le biais d'analyses statistiques et de visualisation des données, puis établira des outils d'aide à la décision pour aider les nouveaux agriculteurs émergents à créer des entreprises dans l'économie de la faune et de la flore sauvages et à étendre ainsi le domaine de l'élevage de la faune et de la flore sauvages.
Résultats
L’équipe de recherche a publié des articles scientifiques sur le fonctionnement de l’économie de la faune et sur ses impacts socio-économiques et environnementaux :
- Clements, H.S., Child, M.F., Lindeque, L. et al. Lessons from COVID-19 for wildlife ranching in a changing world, Nature Sustainability 5, 1040–1048 (2022).
- Denner, C., Clements, H. S., Child, M. F., & De Vos, A. (2024). The diverse socioeconomic contributions of wildlife ranching, Conservation Science and Practice, 6(7), e13166.
Elle a travaillé avec l’administration publique pour que ces informations puissent être utilisées par les acteurs locaux. Leurs données, issues d’enquêtes auprès d’un échantillon représentatifs d’exploitants de faune sauvage, ont alimenté les fiches d’information sur l'économie de la faune sauvage mises en ligne par le Département de l'environnement, des forêts et de la pêche d'Afrique du Sud (DFFE), accessibles sur la plateforme Biodiversity Sector Investment. Celle-ci vise à informer les citoyens et investisseurs sud-africains qui souhaitent se lancer dans ce type d’activité.
Les travaux de recherche ont aussi contribué à éclairer la prise de décision au niveau local, en lien avec la révision de la nouvelle stratégie nationale pour une économie fondée sur la biodiversité (National Biodiversity Economy Strategy) et les débats qu’elle suscite concernant l’exploitation de la biodiversité à des fins économiques.
Enfin, l’équipe a vulgarisé ses résultats dans The Conversation Africa, en analysant comment différents modèles d’exploitation de la faune peuvent contribuer au développement local et à l’inclusion des populations défavorisées.
Enseignements
Le projet de recherche a débouché sur plusieurs grands enseignements :
Les chercheurs montrent que les activités d’exploitation de la faune sauvage contribuent à des paysages plus riches en biodiversité en citant une série d’articles scientifiques évaluant les effets de ces activités en Afrique du Sud (ou d’autres pays d’Afrique australe). Certains de ces articles (listés ci-dessous) montrent, par exemple, que des activités d’exploitation de la faune sauvage présentent des densités d’animaux sauvages par hectare supérieurs à ceux que l’on trouve sur des territoires où se développent des activités d’agriculture et d’élevage conventionnelle.
- Shumba, T., De Vos, A., Biggs, R., Esler, K. J., Ament, J. M., & Clements, H. S. (2020). Effectiveness of private land conservation areas in maintaining natural land cover and biodiversity intactness. Global Ecology and Conservation, 22, e00935.
- Taylor, W. A., Child, M. F., Lindsey, P. A., Nicholson, S. K., Relton, C., & Davies-Mostert, H. T. (2021). South Africa’s private wildlife ranches protect globally significant populations of wild ungulates. Biodiversity and Conservation, 30(13), 4111-4135.
- Saayman, M., van der Merwe, P., & Saayman, A. (2018). The economic impact of trophy hunting in the South African wildlife industry. Global Ecology and Conservation, 16, e00510.
- Lindsey, P. A., Romanach, S. S., & Davies‐Mostert, H. T. (2009). The importance of conservancies for enhancing the value of game ranch land for large mammal conservation in southern Africa. Journal of Zoology, 277(2), 99-105.
L’équipe de recherche a identifié en Afrique du Sud six grands modèles économiques pour les ranchs exploitant la faune sauvage et s’est intéressée à la contribution de chaque modèle à l’emploi, à leur rentabilité et à leurs impacts socio-économiques :
- Trois modèles spécialisés : l’écotourisme ; la chasse au trophée ; l’élevage de faune sauvage ;
- Trois modèles mixtes : chasse mixte (chasse de gibier pour la consommation et chasse au trophée) ; élevage de faune sauvage et agriculture ; chasse au trophée et production de viande de gibier.
Globalement, les modèles spécialisés (en particulier chasse aux trophées et écotourisme) sont plus rentables et génèrent davantage d’emplois de qualité que les modèles mixtes ou axés sur la production (chasse de gibier, vente de gibier) :
- Du point de vue de l’emploi : les ranchs d'écotourisme emploient plus de personnes au total et par hectare, ainsi qu’une plus grande proportion de femmes et d'employés qualifiés, par rapport aux autres modèles d'élevage et à l'agriculture conventionnelle. Ceux de chasse au trophée arrive en seconde position (par hectare), bien qu'en moyenne, un tiers de ces emplois soient saisonniers. La chasse aux trophées et les modèles mixtes offrent également de nombreux avantages non salariaux aux employés.
- Du point de vue de la rentabilité : ce sont les modèles spécialisés en chasse aux trophées qui sont les plus rentables (marge bénéficiaire médiane = 33%).
Les modèles spécialisés en élevage sont moins performants que les deux autres modèles spécialisés, tant du point de vue de la rentabilité que de la contribution à l’emploi.
En revanche, les modèles spécialisés se sont montrés très peu résilients (notamment lors de la crise du Covid-19) tandis que les modèles mixtes, certes moins rentables se sont montrés beaucoup plus résilients. La volatilité du secteur de la chasse et du tourisme souligne la nécessité d’études à long terme et de politiques adaptées.
De façon générale, les ranchs spécialisés sur l’écotourisme et la chasse au trophée irriguent l’économie locale :
- Ayant des coûts d’exploitation élevés, ils achètent plus de biens et de services (que les modèles moins spécialisés) et génèrent plus d’activité autour d’eux en faisant travailler plus d’acteurs locaux.
- Les modèles spécialisés, notamment l’écotourisme, emploient plus de femmes et offrent de meilleurs salaires que l’agriculture conventionnelle. Les chercheurs sud-africains soulignent le potentiel des ranchs spécialisés pour promouvoir l’emploi des femmes et répondre aux objectifs de développement durable en matière d’équité. Par exemple, dans les ranchs axés sur l’écotourisme, plus de 2 employés sur 5 sont des femmes.
- Contrairement aux critiques sur la précarité de ces emplois, la majorité des postes sont permanents, sauf dans la chasse aux trophées, où ils sont saisonniers. En ce sens, des salaires plus élevés et une baisse de la saisonnalité de l’emploi entraînent une baisse de la précarité favorable à l’économie.
Cependant, les modèles spécialisés nécessitent de vastes terrains et des infrastructures coûteuses, ce qui constitue une barrière à l’entrée des populations sud-africaines défavorisées. A l'inverse, les modèles mixtes, plus accessibles, pourraient favoriser une meilleure inclusion sociale et des populations historiquement défavorisées dans ce secteur tout en créant des paysages plus riches en biodiversité que ceux créés par des activités d’élevage ou d’agriculture conventionnelle.
Les chercheurs recommandent de prendre en compte la diversité des modèles économiques pour mieux intégrer les activités tirant parties de l’exploitation de la faune sauvage dans les politiques de conservation et de développement économique.