
Contexte
Les zones humides d’Ouganda comptent parmi les écosystèmes les plus productifs en termes de services écosystémiques d’Afrique de l’Est. Outre leurs fonctions écologiques, elles fournissent ainsi plus de 50% du revenu mensuel des populations qui en dépendent. Cependant, le taux de dégradation de ces zones humides est plus de 70 fois supérieur à leur taux de restauration. Artificialisation et croissance urbaine, habitat informel, activités agricoles, pollutions diverses ou extraction illégale de sable et d’argile : autant de causes qui contribuent à la dégradation de ces écosystèmes. De nombreux projets de restauration ont pourtant déjà été menés en Ouganda et l’ensemble des connaissances produites sur les zones humides du pays est important. Renforcer les liens entre la recherche et la mise en œuvre des politiques publiques apparaît donc essentiel pour faciliter et améliorer l’extension de la restauration durable des zones humides en Ouganda.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
L’objectif de ce projet est, à partir de deux cas d’études, de faciliter et d’améliorer le passage à l’échelle de la restauration durable des zones humides en Ouganda par :
- L’identification des contraintes institutionnelles et socio-économiques pesant sur les projets de restauration, en s’appuyant notamment sur les résultats de recherche disponibles et les leçons tirées des expériences menées en Ouganda ;
- L’analyse des effets des projets de restauration sur les écosystèmes naturels et leur durabilité ;
- Le développement d’outils pour soutenir la prise de décision ;
- Le renforcement des capacités des acteurs clés dans la restauration et la gestion des zones humides.
L’IHE Delft Institute for Water Education, en partenariat avec l’université de Makerere, le ministère de l’Eau et de l’Environnement d’Ouganda et l’ONG NatureUganda, mobilise ses vingt ans d’expérience dans la recherche en Ouganda sur les zones humides pour répondre à ces enjeux.
Méthode
Ce projet s’appuie sur l’analyse de deux zones humides ougandaises – celles de Lubigi et Rufuha, l’une urbaine et l’autre rurale – et s’articule autour de plusieurs questions de recherche pour atteindre ses objectifs :
- Comprendre les enjeux liés aux zones humides et synthétiser les connaissances et pratiques de restauration ;
- Caractériser les institutions, la gouvernance et le processus de développement de la restauration des zones humides ;
- Analyser la participation des communautés locales à la restauration des zones humides et évaluer la contribution économique de ces écosystèmes aux revenus des ménages ;
- Evaluer l’impact de la restauration sur la biodiversité des zones humides et sur fourniture de services écosystémiques ;
- Développer et tester un cadre d’indicateurs pour le suivi de la restauration des zones humides et développer des outils pour la prise de décision.
Le renforcement de la capacité des agences de mise en œuvre pour la gestion de la restauration, notamment par la communication des résultats du projet aux acteurs publics, constitue également un axe clé de la méthodologie de ce projet.
Résultats
Ce processus de recherche doit donner lieu à la production de rapports d’analyse scientifique sur les contraintes et les enjeux liés aux projets de restauration des zones humides. Des notes politiques et des produits de connaissance autour du suivi, de l’évaluation et du déploiement de la restauration écologique des zones humides sont également attendus.
Un webinaire de la série "Conversations de recherche" organisé en septembre 2024 a permis de présenter et de discuter des résultats de recherche du projet.
Voir le replay : Restaurer les zones humides en Ouganda : une approche intégrée pour des solutions durables ?
Contact :
- Julien Calas, chargée de recherche à l'AFD

Contexte
Les acteurs publics ont besoin de suivre l’état de l’environnement afin d’évaluer l’efficacité de leurs actions, de prioriser des politiques et des mesures de gestion et d’établir ainsi de manière objective leur contribution à la conservation du capital naturel. Ils doivent pour cela pouvoir s’appuyer sur des standards scientifiques leur permettant de définir les seuils à partir desquels les fonctions environnementales peuvent être considérées comme soutenables. C'est l'objectif du cadre ESGAP (Environmental Sustainability Gap), un outil innovant qui évalue l’état des fonctions environnementales d’un territoire et de leur niveau de soutenabilité.
Comment fonctionne l'ESGAP ?
Pour toutes les composantes critiques du capital naturel sur le territoire concerné (qualité de l’air ou des eaux, pollutions, ressources forestières, halieutiques, etc.), cet indicateur calcule l'écart entre leur état actuel et un état qui serait soutenable (c'est-à-dire un état compatible avec un fonctionnement durable des processus nécessaires à la préservation de la vie, des activités humaines et du bien-être). Cela permet de calculer un « écart de soutenabilité environnementale », qui met en lumière le chemin à parcourir pour atteindre le stade de soutenabilité environnementale.
Cela peut ensuite servir de guide aux politiques publiques pour estimer et préserver les fonctions critiques du capital naturel d’un territoire donné. L’ESGAP a déjà été testé en Nouvelle-Calédonie, au Kenya et au Vietnam.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de recherche ECOPRONAT, à travers lequel l'AFD souhaite développer des méthodologies de d’évaluation de soutenabilité forte, c’est-à-dire adoptant des critères exigeants concernant la non-substituabilité du capital naturel par d’autres formes de capital (physique entre autres) dans un territoire ou un pays. L’AFD souhaite par ailleurs promouvoir leur utilisation dans les cadres internationaux et contribuer aux normes internationales en cours d’émergence sur le bon état écologique des écosystèmes.
Objectif
Le pilote ESGAP mené récemment au Vietnam a permis de mesurer l’état des fonctions environnementales de ce pays. Il a notamment identifié les ressources halieutiques, l’érosion des sols, la pollution de l’air et de l’eau comme étant les dimensions les plus dégradées.
Or, certaines activités économiques peuvent être à l’origine de pressions sur ces différentes fonctions environnementales, tandis que d’autres activités dépendent de leur bon fonctionnement. Pour aller plus loin, il est apparu nécessaire de développer le cadre ESGAP afin d’intégrer ces liens entre nature et économie et d’identifier quelles sont les activités humaines concernées.
Pour cela, l’équipe de recherche va tenter de relier les mesures ESGAP aux activités socio-économiques et de construire un ESGAP monétaire. Le but sera d’évaluer les risques physiques liés à certaines activités économiques sur la base de scénarios de pressions sur l’environnement (comme la rupture d’approvisionnement de certains services environnementaux essentiels, par exemple dans l’agriculture). Le développement de ces nouvelles applications du cadre ESGAP ont pour objectif de guider les décideurs politiques dans la conception de trajectoires de développement plus durables.
Méthode
Le projet de recherche est construit en deux étapes :
- Construction d'un ESGAP « monétaire » qui mesure le coût (exprimé en unités monétaires) nécessaire pour atteindre un état environnemental durable. Ce coût est considéré comme une dette écologique non payée, car il correspond au coût de la mise en œuvre de mesures efficaces que la société devrait dépenser pour atteindre un bon niveau environnemental. Il sera calculé comme un coût d’abattement, c'est-à-dire les dépenses nécessaires pour que les activités humaines au Vietnam (par exemple les activités de production et de consommation) réduisent les pressions sur l'environnement à un niveau qui n'entraîne pas de dégradation du capital naturel (ou à un niveau acceptable, si l'on considère les standards de bons états visés par l’ESGAP).
- Utilisation du cadre de modélisation développé dans la première phase pour évaluer comment différentes politiques publiques peuvent améliorer la durabilité environnementale du Vietnam en 2035 et atténuer les risques économiques liés à la perte du capital naturel du pays. D’abord, l'équipe élaborera des scénarios prospectifs afin de déterminer quelles interventions peuvent améliorer l'état écologique du Vietnam. Dans un second temps, elle évaluera dans quelle mesure les risques économiques liés à la biodiversité (en raison de la dépendance de l'économie vietnamienne à l'égard des services rendus par les écosystèmes) peuvent être atténués grâce à ces interventions.
Cette étude étant considérée comme une recherche expérimentale, les différents éléments exposés dans la proposition de recherche et les résultats intermédiaires pourront être ajustés tout au long de l’étude en fonction de différents facteurs – tels que l'accès aux données, la qualité des données, les difficultés à mettre en œuvre certains aspects de la méthodologie, ou encore des résultats non robustes ou trompeurs.
Résultats
L'équipe produira une synthèse de l'étude qui pourra être utilisée comme document de travail à des fins de communication. Le livrable final exposera la méthodologie, la base de données utilisée et les principaux résultats de l'ESGAP monétaire appliqué au Vietnam et la méthodologie d'évaluation du risque physique pour l'économie vietnamienne. Ce livrable final explorera illustrera l'intérêt de l'ESGAP pour la mise en œuvre de politiques publiques visant à atteindre un bon état des conditions environnementales et les voies de recherche futures pour relier les mesures ESGAP aux activités socio-économiques.

Contexte
Les acteurs publics ont besoin de suivre l’état de l’environnement afin d’évaluer l’efficacité de leurs actions, prioriser des politiques publiques et mesures de gestion, et établir ainsi de manière objective la façon dont elles contribuent à la conservation du capital naturel. Ils doivent pour cela pouvoir s’appuyer sur des standards scientifiques leur permettant de définir les seuils à partir desquels les fonctions environnementales peuvent être considérées comme soutenables.
Développé dans cette optique, l’ESGAP (Environmental Sustainability Gap) est un outil innovant qui évalue l’état des fonctions environnementales d’un territoire et de leur niveau de soutenabilité. Pour toutes les composantes critiques du capital naturel sur le territoire concerné (qualité de l’air ou des eaux, pollutions, ressources forestières, halieutiques, etc.), cet indicateur calcule l'écart entre leur état actuel et un état qui serait soutenable (c'est-à-dire un état compatible avec un fonctionnement durable des processus nécessaires à la préservation de la vie, des activités humaines et du bien-être). Cela permet de calculer un « écart de soutenabilité environnementale », qui met en lumière le chemin à parcourir pour atteindre le stade de soutenabilité environnementale. Cela peut ensuite servir de guide aux politiques publiques pour estimer et préserver les fonctions critiques du capital naturel d’un territoire donné. L’ESGAP a déjà été testé en Nouvelle-Calédonie, au Kenya et au Vietnam.
Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre du programme de recherche ECOPRONAT, via lequel l'AFD souhaite développer des méthodologies de d’évaluation de soutenabilité forte, c’est-à-dire adoptant des critères exigeants concernant la non-substituabilité du capital naturel par d’autres formes de capital (physique entre autres) dans un territoire ou un pays. L’AFD souhaite par ailleurs promouvoir leur utilisation dans les cadres internationaux et contribuer aux normes internationales en cours d’émergence sur le bon état écologique des écosystèmes.
Objectif
S’appuyant sur les travaux antérieurs de l’University College London (UCL) sur l’application de l’ESGAP dans les pays du Sud, ce projet mené par l'UCL vise à mettre en œuvre le cadre ESGAP en Colombie et en Afrique du Sud et à tester la pertinence de celui-ci pour susciter un dialogue de politiques publiques, dans deux pays en développement disposant déjà d’un cadre règlementaire et d’un pilotage des ressources naturelles, mais où toutes les données sur notamment la biodiversité ne sont pas toujours disponibles.
Quatre objectifs principaux sont poursuivis :
- Développer les composantes ESGAP relatives à la biodiversité et à l'état des écosystèmes qui pourraient être utilisés par les gouvernements colombien et sud-africain, et promouvoir l’utilisation d’objectifs de maintien des écosystèmes fondés sur la science ;
- Promouvoir la réflexion sur la soutenabilité forte en Colombie et en Afrique du Sud par le biais du cadre ESGAP en évaluant si les activités opérées dans ces pays se situent dans la « zone d’activité sécurisée pour la vie humaine » (safe operating space for humanity) ;
- Clarifier de quelle manière le cadre ESGAP s'aligne, complète et apporte une valeur ajoutée aux autres types d’indicateurs de durabilité existants et que les gouvernements nationaux utilisent déjà ;
- Renforcer la capacité des pays partenaires à mettre en œuvre le cadre ESGAP au-delà des activités du projet de recherche.
Méthode
Le cadre ESGAP repose sur un tableau de bord renseignant les évolutions de l’état fonctionnel de 23 composantes de l’environnement, en mettant l’accent sur les écarts qui existent entre ces évolutions et les objectifs de maintien ou d’atteinte d’un « bon état écologique ». Ces composantes couvrent les 4 grandes catégories de fonctions environnementales critiques et essentielles : la fourniture de ressources, le retraitement des pollutions, la biodiversité et la santé humaine. Les scores des vingt-trois composantes sont ensuite agrégés pour former un indicateur synthétique et un indicateur de dynamique.
La recherche dans les pays pilotes est menée par des chercheurs implantés au sein de l’Université Stellenbosch en Afrique du Sud et de l’Université nationale de Colombie.
Le renforcement des capacités comprendra la formation de quatre étudiants de troisième cycle et la sensibilisation des décideurs politiques et des autres parties prenantes pour leur permettre de s’approprier et d'utiliser l'ESGAP pour la formulation de politiques publiques.
Résultats
Les équipes de recherche produiront des articles scientifiques sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives d’indicateurs de durabilité, ainsi que sur le travail et les calculs des indicateurs ESGAP effectués dans chacun des pays, en comparant les cas de la Colombie et de l’Afrique du Sud. Un rapport spécifique sera produit sur les indicateurs de l'état de la biodiversité et des écosystèmes ainsi que l’identification des sources de données pour les deux pays étudiés.
Un webinaire de la série Conversations de recherche a présenté les résultats des articles à la communauté scientifique à la fin du projet :
De plus, un atelier international sera organisé pour présenter les complémentarités entre le cadre ESGAP et les initiatives pertinentes d'indicateurs de durabilité existantes.
Enfin, l’équipe de recherche entend produire plusieurs documents destinés aux décideurs et aux acteurs des politiques publiques :
- Un résumé de l'examen des indicateurs de la biodiversité et de l'état des écosystèmes, qui pourra être utile aux négociations se tenant lors des conférences des parties (COP) à la convention sur la diversité biologique (CDB) et pour la conception des stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) ;
- Un webinaire assorti d’un rapport de webinaire sur la relation entre le cadre ESGAP et d'autres initiatives internationales de reporting sur la durabilité ;
- Un résumé pour les décideurs de chaque pays partenaire sur la raison d'être de l’approche du développement en soutenabilité forte et sur la méthodologie et les indices ESGAP qui permettent de la mettre en œuvre.
Retrouvez les publications liées au projet :
- Enhancing Environmental Sustainability Through the Environmental Sustainability Gap (ESGAP) Framework in Colombia, Policy Dialogues n°67, Editions Agence française de développement, octobre 2024
Contact :
- Oskar Lecuyer, chargé de recherche à l'AFD

Contexte
Selon un rapport de l’OCDE de 2021, les deux tiers des villes africaines sont exposés à un risque « extrême » de chocs liés au climat et à l’eau. Les événements climatiques violents, les vagues de chaleurs et les sécheresses figurent ainsi en tête des risques encourus par les zones urbaines. L’urbanisation rapide, le développement non durable et la dégradation des écosystèmes naturels exacerbent ces risques.
Les solutions fondées sur la nature (SFN), actions qui s’appuient sur les écosystèmes naturels et les services qu’ils fournissent aux activités humaines, permettent de relever ces défis urbains, tout en apportant simultanément des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité. Toutefois, elles ne sont encore que peu intégrées dans les processus de planification urbaine et dans les outils d’aide à la décision à disposition des urbanistes. Le manque de connaissances, de données et d’expérimentations sur les solutions fondées sur la nature freinent donc leur adoption et leur déploiement.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des recherches sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectif
L’objectif de ce projet de recherche est de permettre, à travers la construction d’un cadre stratégique, le déploiement et le passage à l’échelle des solutions fondées sur la nature (SFN), en particulier pour faire face aux risques liés à l’eau et à la chaleur. L’enjeu est d’améliorer la résilience écologique des villes en les aidant à identifier les risques auxquels elles doivent se préparer, à évaluer le potentiel des SFN pour y répondre et à élaborer des stratégies de mise en œuvre et de financement de ces SFN dans le cadre du processus de planification urbaine.
Une méthodologie d’évaluation du potentiel lié aux SFN, à la fois rapide, efficace et pratique, sera ainsi mise à disposition des villes d’Addis-Abeba et de Kigali, qui sont les deux villes pilotes de ce projet de recherche. Le projet est mené par WRI, en partenariat avec le service de développement urbain d’Addis-Abeba, l’Institut éthiopien d’architecture et l’Association des jeunes professionnels de l’eau du Rwanda. Cette méthodologie a vocation à être adoptée par d’autres centres urbains pour permettre une plus large appropriation et mobilisation des SFN en ville.
Méthode
La construction de ce cadre stratégique pour les SFN présente plusieurs points d’intérêt sur le plan méthodologique :
- Identification des risques d’inondation, d’îlots de chaleur, d’approvisionnement en eau et du potentiel de biodiversité des villes par la production de cartes composites et la mobilisation de données satellites ;
- Construction participative du cadre stratégique via des ateliers de travail avec les parties prenantes des deux villes pour valider les zones prioritaires d’intervention et identifier les SFN les plus adaptées aux problématiques de chaque zone.
Résultats
Développé par l'équipe de recherche de WRI en collaboration avec les villes d'Addis-Abeba et de Kigali, le cadre stratégique sur les solutions fondées sur la nature (SFN) peut aider les villes à sélectionner et à mettre en œuvre des SFN appropriées. En intégrant des ensembles de données disponibles à l'échelle mondiale avec des données locales, il permet d'identifier les zones d'une ville donnée qui sont vulnérables aux inondations et aux chaleurs extrêmes, ainsi que les possibilités d'étendre les espaces verts urbains et de créer des corridors écologiques.
Pour une mise en œuvre réussie, la collaboration entre les autorités publiques, les experts techniques et les responsables locaux est essentielle. Ce cadre permet de générer rapidement des cartes à l'échelle de la ville afin d'identifier les zones prioritaires. Après validation par les parties prenantes de la ville, les experts de terrain jouent alors un rôle essentiel dans la conception de SFN efficaces, adaptés aux conditions locales.
Bien qu'il présente des limites au niveau du détail des données, le cadre constitue un point de départ solide pour construire des villes durables. Un guide complémentaire fournit des informations techniques sur les SFN utilisables, ainsi que des études de cas. Ce guide associé au cadre stratégique est téléchargeable ci-dessous (en anglais) :
Un webinaire de la série Conversations de recherche a été organisé pour présenter les résultats du projet et le projet a débouché sur une série d'enseignements, synthétisés dans un policy brief accessible ci-dessous.
Enseignements
Le projet de recherche a débouché sur une série d’enseignements pour faciliter le déploiement des solutions fondées sur la nature (SFN), prenant en compte les besoins spécifiques des villes. Ces enseignements mettent en lumière le potentiel de la nature dans la planification de la résilience urbaine et l’action climatique :
- Pour renforcer la sensibilisation et l’intégration institutionnelle :
- Mettre en place des processus multi-acteurs pour favoriser la concertation et la priorisation des SFN identifiées.
- S’appuyer sur des exemples concrets pour faciliter la compréhension et l’adhésion.
- Pour améliorer la disponibilité des données pour la planification :
- Croiser données locales et globales pour procéder à des analyses multirisques (inondations, îlots de chaleur, etc.).
- Encourager la science citoyenne pour enrichir et valider les données, et les prendre en compte dans la prise de décision.
- Pour mieux coordonner les phases de planification et de mise en œuvre :
- Créer des instances de gouvernance dédiées (comme un comité municipal) pour coordonner les multiples services techniques impliqués et mobiliser les financements.
- Élaborer des référentiels communs (normes, guides…) pour renforcer le soutien politique et citoyen.
- Pour sécuriser des financements sur le long terme :
- Intégrer les SFN dans les programmes d’investissement urbains existants.
- Promouvoir les partenariats public-privé et utiliser des cadres d’évaluation multi-bénéfices pour démontrer leur valeur sur le long terme.
- Pour adapter les solutions au contexte local et assurer le suivi :
- Lancer des projets pilotes avec des dispositifs de suivi pour évaluer les impacts concrets.
- Intégrer les dimensions de genre, d’équité et d’inclusion dès la phase de sélection d’une SfN.
Aller plus loin
Les autres projets sur les SFN soutenus par ECOPRONAT

Contexte
L’Amérique latine est la deuxième région la plus urbanisée de la planète, 81% de sa population y étant concentrée. Cette forte urbanisation, sa rapide progression et la faiblesse des politiques de planification urbaine affectent des zones à haute valeur écologique et environnementale. Pourtant, les écosystèmes naturels peuvent être source de solutions pour les acteurs de la conception et de l’aménagement urbain, en particulier pour répondre aux risques générés ou exacerbés par le changement climatique.
Comprendre les solutions fondées sur la nature (SFN), étudier leurs conditions de mises en œuvre et analyser leur intégration dans les politiques publiques s’avère donc nécessaire pour garantir l’habitabilité des villes à long terme. Si les SFN et infrastructures vertes sont encore récentes dans le paysage urbain, des initiatives sont déployées depuis plusieurs années et constituent une source de données privilégiée à exploiter.
Ce projet fait partie du programme de recherche ECOPRONAT, qui soutient des travaux de recherche sur une meilleure prise en compte et une plus grande intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans des secteurs économiques-clés.
Objectifs
Le projet ENSLAC (Enabling Nature based Solutions in Latin American Cities) vise à analyser les mécanismes qui permettent le passage à l’échelle de la mise en œuvre des SFN dans les villes d’Amérique latine, en s’appuyant sur 15 études de cas au Pérou, en Colombie et en Equateur. Cette démarche de recherche vise à :
- Analyser les enjeux de la restauration écologique pour la gestion des risques liés aux impacts du changement climatiques en milieu urbain ;
- Comprendre les leviers d’utilisation des SFN comme outil de planification et de développement du territoire urbain ;
- Identifier les processus temporels, techniques, culturels, politiques, sociaux, financiers et coopératifs qui ont permis la réalisation de projets à grande échelle basés sur les SFN ;
- Evaluer l’influence des stratégies et politiques nationales ou supranationales sur le développement des SFN ;
- Diffuser les connaissances acquises en privilégiant les formats et canaux pouvant être utilisés pour la formation professionnelle des acteurs du développement.
Pour cela, Yes Innovation, entreprise basée à Quito en Equateur, travaille de concert avec l’Institut Humboldt pour la recherche sur les ressources biologiques, institution liée au ministère de l’Environnement de Colombie, et Periferia Territorios Vivos, organisation péruvienne spécialisée dans l’urbanisme avec une approche écologique.
Méthode
Ce projet de recherche mobilise deux outils d’analyse (en fonction des études de cas et des données de terrain disponibles) :
- Analyse temporelle et spatiale connue sous le nom de BA/CI, qui fait référence à une analyse Avant/Après et Conservation/Intervention.
- Analyse comparative entre les études de cas sur les SFN et des cas référents de caractéristiques comparables mais sans mise en œuvre de SFN.
Résultats
Ce projet de recherche vise à :
- Comprendre les mécanismes qui permettent le passage à l’échelle des solutions fondées sur la nature comme outil de planification urbaine et péri-urbaine ;
- Identifier des leviers de réplicabilité des ces SFN pour les villes d’Amérique latine ;
- Produire des supports de formation à destination des acteurs du développement urbain.
Un webinaire de la série Conversations de recherche, disponible en replay, a permis de présenter les résultats du projet de recherche.
Aller plus loin
Les autres projets sur les SFN soutenus par ECOPRONAT
Élaborer un cadre stratégique pour les solutions fondées sur la nature en ville
En cours
2022 - 2024
