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Mexique, lions de mer
Finance verte, mainstreaming... les grands enjeux autour de la nature s’accompagnent de nombreux concepts. Au moment de l’ouverture de la COP15 biodiversité organisée du 7 au 19 décembre à Montréal, en voici huit, décryptés pour les non spécialistes.

Article publié pour la première fois le 3 septembre 2021. Dernière modification le 6 décembre 2022.

1Cadre mondial pour la biodiversité post-2020

 

Lors de la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (COP15), de Montréal, les gouvernements adopteront un nouvel accord mondial en faveur de la biodiversité. Cet accord doit permettre de prendre les mesures nécessaires pour stabiliser la perte de biodiversité d’ici 2030 et la reconstituer d’ici 2050.

Précédemment, le Congrès de l’UICN de septembre 2021 a déjà constitué une étape décisive de mobilisation pour encourager la communauté internationale à s’accorder sur un texte ambitieux.

2Convergence climat-biodiversité

La protection du climat et celle de la biodiversité sont intimement liées : la nature est à la fois victime du changement climatique et actrice de son équilibre. Les scientifiques considèrent par ailleurs qu’au moins 30 % des solutions face aux effets du dérèglement climatique reposent sur la nature. 

Pourtant, seuls 2 % des volumes financiers consacrés au climat sont aujourd’hui favorables à la biodiversité. Mais les lignes bougent… De nombreux acteurs, comme la France, appellent à faire converger la défense du climat et celle de la nature dans une lutte globale pour l’avenir de la planète. Ce sera l’un des enjeux des actuelles et prochaines COP biodiversité et climat.


Lire aussi : 30 % des financements climat de l’AFD auront un co-bénéfice biodiversité d’ici 2025


3Économie pro-nature 

Afin de répondre aux enjeux environnementaux actuels, de nombreux acteurs appellent à changer de paradigme pour passer à une économie pro-nature. Celle-ci consiste à intégrer la nature comme un élément fondamental du tissu économique en préservant et restaurant par exemple les grands espaces naturels ou en optimisant les modes de production afin d’économiser les ressources naturelles… 

Une économie pro-nature est transformationnelle, elle touche à de nombreux aspects du développement : résilience, égalités, accès aux ressources, emplois, filières durables rémunératrices, promotion des femmes, bien-être.

Une chose est sûre : investir dans la nature ne doit pas être vu comme un coût mais comme un bénéfice à moyen et long terme.

Pour le groupe Agence française de développement (AFD), accompagner la transition vers une économie pro-nature suppose de mieux sélectionner les investissements au bénéfice de pratiques et initiatives favorables à la biodiversité et au climat, tous secteurs confondus.


Lire aussi : Pour un développement réconcilié avec la nature


4Mainstreaming

Rapporté à la biodiversité, le mainstreaming consiste à faire en sorte que des secteurs de l’économie et de la société prennent mieux en compte la biodiversité dans leurs activités. Dans des secteurs tels que l’agriculture, la pêche, les industries polluantes et extractives ou la finance, il vise à réduire progressivement leurs impacts sur les écosystèmes en instituant de meilleures pratiques. Autrement dit, à ce que la protection de la biodiversité devienne quelque chose de naturel.

Dans le groupe AFD, cette approche de mainstreaming repose sur trois piliers

  • l’exclusion stricte du soutien à des activités sources de déforestation, d’atteinte aux écosystèmes à haute valeur de conservation ou de surexploitation et pollution de la nature ;
  • la maîtrise renforcée des risques d’impacts sur la biodiversité de tous les financements ;
  • la mobilisation de Solutions fondées sur la nature (voir plus bas).

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5One Health / Une seule santé

One Health (Une seule santé en français) est une approche globale des politiques de santé formulée au début des années 2000 qui consiste à tenir compte de l’interdépendance entre trois champs de la santé : la santé humaine, la santé animale et celle des écosystèmes.

Il s’agit notamment de favoriser les collaborations entre professionnels de ces différents domaines, et plus largement de renouveler notre vision de la santé afin d’être plus efficace et de mieux prévenir l’émergence des pandémies.

Par le passé, plusieurs virus sont entrés en contact avec l’homme à la suite de dégradation de l’environnement : Ebola, H5N1 ou VIH. L’approche One Health a connu un regain d’intérêt lors de la pandémie de Covid-19.


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6Relance verte

Alors même qu’elle est source de solutions durables et économiquement rentables, la nature reste aujourd’hui trop largement négligée dans les plans de rétablissement et de relance mis en place par les gouvernements durant la pandémie de Covid-19. De nombreux acteurs appellent les États à davantage d’efforts pour verdir leurs plans de relance.


Lire aussi : Covid-19 : « Bouleverser la biosphère, c’est entrer dans l’imprévisible »


7Solutions fondées sur la nature

Selon la définition qu’en donne l’UICN, ce terme désigne l’ensemble des actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés afin de relever directement les défis de société. 

Les forêts capturent par exemple de grande quantité de CO2 et sont ainsi essentielles pour lutter contre le changement climatique. Les préserver est dès lors un enjeu crucial. Un standard mondial permettant de mieux identifier et rendre opérationnelles ces Solutions fondées sur la nature est actuellement en cours d’adoption.


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8Verdir la finance

C’est l’un des grands enjeux liés à la crise de la biodiversité : parvenir à verdir les acteurs de la finance internationale, c’est-à-dire faire en sorte qu’ils cessent de soutenir des projets qui nuisent aux écosystèmes mais aussi qu’ils investissent massivement pour leur préservation. 

Alors que les besoins de financement de la biodiversité mondiale sont estimés entre 722 et 967 milliards de dollars par an d’ici 2030, seuls 124 à 143 milliards de dollars y sont effectivement consacrés chaque année, soit six fois moins.

Les banques publiques de développement ont dans ce contexte un rôle essentiel à jouer : celui de mobiliser les investisseurs – notamment privés – autour de projets bénéfiques à la biodiversité, mais aussi de décourager les investissements néfastes.


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