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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique au Congrès mondial de l'UICN à Marseille
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’État français et l’Agence française de développement entretiennent des liens forts matérialisés par des partenariats successifs depuis 2005. Un nouvel accord doit être conclu pour la période 2021-2024.

Une relation de confiance guidée par un engagement partagé pour la protection de la biodiversité : voilà ce qui lie la France et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’association internationale de référence sur la biodiversité.

Son Congrès mondial de la nature, qui réunit du 3 au 11 septembre à Marseille, en ligne et sur place, plus de 1 400 membres gouvernementaux et non gouvernementaux issus de 140 pays, joue un rôle moteur en matière de biodiversité sur le plan international.


Lire aussi : 8 mots clés pour comprendre le Congrès mondial de la nature de l’UICN


« Savoir si la nature va bien ou mal, c’est à l’UICN que nous le devons, rappelle Naïg Cozannet, qui coordonne le programme de mainstreaming de la biodiversité à l’Agence française de développement (AFD). Grâce à son réseau d’experts scientifiques réunis en commissions, elle a été la première à fournir à la communauté internationale des outils permettant de suivre la dégradation du vivant de manière consensuelle : la liste rouge des espèces menacées, aujourd’hui élargie aux écosystèmes, la liste verte des aires protégées, ainsi que le standard des solutions fondées sur la nature. Tous les acteurs s’appuient aujourd’hui sur ces normes. »

Un partenariat durable

Les liens entre la France et l’UICN ne datent pas d’hier : l’association a en effet été fondée en 1948 à Fontainebleau, en Seine-et-Marne. « De nombreuses personnalités et experts français engagés pour la conservation de la nature se sont impliqués dans l’activité de l’association. La France a toujours contribué au développement de l’UICN », relève Naïg Cozannet. L’Hexagone est d’ailleurs le deuxième pays représenté au sein de l’organisme en termes de membres.


Voir aussi : Rémy Rioux, directeur général de l'AFD, au Congrès mondial de la nature de l'UICN : « La question financière est centrale »


C’est en 2005 que les deux parties franchissent une étape majeure et officialisent leurs rapports à travers la signature d’un partenariat de quatre ans, toujours renouvelé par la suite. Cet accord associera l’Agence française de développement à partir de 2009. Sur cette période, courant alors jusqu’en 2012, la contribution française aux actions de l’UICN s’élève à 8 millions d’euros. Elle ne cessera depuis de prendre de l’ampleur, passant à 8,8 millions entre 2017 et 2020.

Solutions fondées sur la nature

« Ce partenariat est monté en puissance au fil du temps et il apporte de vraies plus-values. Il existe notamment un fort intérêt commun entre les partenaires sur différents sujets comme par exemple la préservation des océans, l’agro-écologie ou le développement des solutions fondées sur la nature », souligne Charles Bonhomme, conseiller stratégie et développement à l’UICN. La France, à travers l’AFD et les membres français de l’UICN, a en effet contribué à l’émergence du standard international pour les solutions fondées sur la nature lancé en 2020, et qui fait désormais référence au niveau mondial.


Voir aussi : Chine : les solutions fondées sur la nature pour rétablir le patrimoine écologique


À quelques semaines de rendez-vous cruciaux pour l’avenir de la planète, comme la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (organisée en ligne en octobre puis en Chine en 2022) et la COP26 sur le climat (du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, en Écosse), Charles Bonhomme rappelle que « l’UICN aide la France à se faire entendre dans ces instances internationales, notamment au travers des recommandations politiques et stratégiques issues des travaux de l’Union lors du vote des motions. »

Un nouveau partenariat pour bientôt

Un nouveau partenariat doit bientôt être conclu pour la période 2021-2024. Il se composera d’une contribution de la France aux activités de l’UICN, via une subvention venant en appui à son programme Nature 2030, le financement de plusieurs grands programmes thématiques et la mise à disposition d’experts issus de plusieurs ministères et de l’AFD.

Ces ressources contribueront notamment à la gestion durable des aires marines protégées, à l’intégration de pratiques agro-écologiques dans les actions de restauration des terres, à la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature, ainsi qu'au lancement du nouveau projet de l'IUCN Academy.

En parallèle, la France, à travers l’AFD, poursuit également son soutien direct à des projets pilotés par l’UICN. À l’image de l’initiative pour la résilience dans le Pacifique, qui accompagne plusieurs États insulaires dans la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature en faveur de la biodiversité et de l’adaptation au changement climatique.