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L’AFD accompagne un programme d’amélioration des quartiers précaires (Kisip1)
Au Kenya, l’Agence française de développement (AFD), aux côtés de la Banque mondiale, a accompagné un programme d’amélioration des quartiers précaires (Kisip1) qui a bénéficié à plus de 1,3 million de personnes. Pour prolonger ces efforts, une deuxième phase du projet a été lancée ainsi qu’un pilote destiné à soutenir et encourager les initiatives communautaires. Rencontre sur place avec les bénéficiaires.

Les rues de Kayole Soweto, un quartier défavorisé de l’est de Nairobi, débordent de vie : de part et d’autre de la rue principale, des échoppes s’étendent à perte de vue. Pourtant, il y a une dizaine d’années encore, ce quartier était complètement reclus.

« Ici on est dans la capitale, mais avant on avait l’impression d’être à la campagne tellement les infrastructures étaient peu développées, explique Luci Njeri Murungi, habitante du quartier depuis 1991. Nous devions enlever nos chaussures pour aller d’un point A à un point B en saison des pluies car il y avait trop de boue. Si quelqu’un était malade ou blessé, les véhicules avaient beaucoup de mal à venir l'évacuer. »

De 2011 à 2019, le projet Kisip, financé par l’AFD et la Banque mondiale dans 80 quartiers précaires de 14 comtés, dont celui-ci, a permis de changer la donne. De nombreux aménagements ont été financés : routes, systèmes de drainage, accès à l’eau, éclairage…

Un quartier complètement transformé 

Dans le quartier de Kayole Soweto, plusieurs sortes d’installations ont été effectuées dans le cadre du projet : des routes mais aussi des éclairages et des systèmes d’évacuation des eaux. Bien qu’elles soient en usage depuis cinq ans au moment de notre visite, les habitants ne tarissent pas d’éloges sur ce que ces infrastructures leur ont apporté sur le long terme. À la manière d’un cercle vertueux : « Depuis que les routes sont praticables, de nouveaux bureaux sont venus s'installer ici, puis des supermarchés et de nouveaux immeubles. Cela attire de nouvelles personnes, permet aux petits commerçants d’avoir plus de clientèle, et in fine accroît les revenus et les investissements », explique Humphrey M. Muhia, 72 ans. 

Une vision que confirme Joyce Muthoni, qui tient une petite échoppe sur le bord de la route. « Avec l’éclairage public, le quartier est plus sûr et nous pouvons aussi travailler après la tombée de la nuit, en faisant des roulements. Depuis, notre chiffre d’affaires augmente ! » 

Enfin, ce projet a bénéficié à la jeunesse, comme l’explique Françis Mbici, représentant du groupe de jeunes du quartier : « Les jeunes, hommes comme femmes, ont été recrutés pour travailler sur les chantiers. Ils ont pu y développer leurs compétences, et avec cette expérience trouvent maintenant plus facilement du travail. »

Poursuivre ces efforts, avec et pour les communautés

Mais il reste beaucoup à faire. Certains mentionnent par exemple les 25 km de route qui n’ont pas pu être intégrés dans la phase 1, d’autres l’absence de maternité à proximité. 

Pour répondre à ces besoins, qui coïncident également avec l’augmentation de la fréquentation de la zone, une nouvelle phase du projet a récemment été lancée : Kisip2. Comme sur la phase 1, cette seconde étape visera à améliorer les conditions de vie de plus d’1,2 million d’habitants dans 154 quartiers précaires au Kenya, en finançant des infrastructures (routes, drainage, pistes de collecte d'eau et d'assainissement, gestion des déchets solides, éclairage public) et en améliorant la sécurité foncière par la délivrance de titres de propriété. Ce programme est cofinancé par l’AFD à hauteur de 45 M€, la Banque mondiale (130 M€) et l’Union européenne, qui a délégué 5 M€ en subventions à l’AFD. 

Dans le cadre de ce projet, un pilote, l'Urban Fabric Initiative (UFI) sera développé. « Concrètement, les habitants et les communautés pourront proposer et concevoir les projets qu’ils souhaitent voir mis en œuvre en collaboration étroite avec les autorités, leur permettant à la fois de s’approprier leur quartier, mais aussi de participer activement à la prise de décision, détaille Anthea Manasseh, directrice adjointe de l’AFD au Kenya. Cette visite sur le terrain à leur rencontre a attesté de leur enthousiasme et de leur appréciation positive des impacts du projet Kisip. »