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Lancée en 2007, cette initiative de restauration écologique et de lutte contre l’insécurité alimentaire en Afrique connaît une nouvelle dynamique depuis le One Planet Summit organisé à Paris en janvier 2021. Tour d’horizon des nouveaux objectifs et acteurs de la Grande muraille verte.

Article publié pour la première fois le 17 juin 2021. Dernière modification le 8 février 2023.


chiffre 1Quels sont les objectifs de la Grande muraille verte ?

C’est l’une des initiatives phares soutenues par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Le projet de la Grande muraille verte (GMV) vise d’ici 2030 à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées en Afrique, sur une bande longue de 8 000 km au sud du Sahara allant du Sénégal à Djibouti.

Cette région fait face à de nombreuses problématiques : pauvreté, dégradation des terres du fait de l’action humaine et du changement climatique, sécheresse, perte de biodiversité, manque d’emplois ruraux décents, insécurité… Près de 13 millions de personnes y sont en situation d'insécurité alimentaire aiguë d'après  le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

 

Pour inverser la tendance, l’initiative mise sur la multiplication de projets dans ces territoires en cherchant notamment à préserver la ressource en eau, accroître la végétation, faciliter l’accès aux énergies renouvelables, soutenir une agriculture productive et durable et encourager des mesures économiques et institutionnelles en faveur d’un développement durable, d’une meilleure gouvernance, d’une plus grande stabilité et d’une sécurité accrue.

Ces actions visent notamment à restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées, à capter et stocker 250 millions de tonnes de CO2 dans la végétation d’ici 2030 et à créer 10 millions d’emplois dans les zones rurales, tout en contribuant à la sécurité alimentaire dans l’une des régions du monde les plus touchées par la malnutrition.

chiffre 2Qui est derrière l’initiative de la Grande muraille verte ?

Cette initiative panafricaine a été officiellement lancée en 2007 par l’Union africaine. À l’époque, elle prévoyait la plantation continue d’arbres sur une bande de 15 km de large de Dakar à Djibouti. La vision a été réorientée en 2013 vers un vaste programme de gestion durable des écosystèmes et d’amélioration des conditions de vie des populations rurales touchées par la dégradation des terres.

Depuis le lancement de l’initiative, près de 20 millions d’hectares de terres ont été restaurés, et 350 000 emplois créés, grâce à la mobilisation de plus de 3 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) par les partenaires internationaux.

Le One Planet Summit du 11 janvier 2021 organisé à Paris a donné un nouveau souffle à l’initiative avec la création de l'Accélérateur de la GMV (A-GMV), une plateforme de coordination multi-acteurs dont la gestion a été confiée au Secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).

Les différents partenaires se sont engagés à mobiliser près de 14 milliards d’euros de financements internationaux supplémentaires dans les 11 pays concernés d’ici 2025. Cette somme représente environ 30 % des financements nécessaires à la réalisation des ambitions de l’initiative d’ici 2030.

La GMV est aujourd’hui soutenue par de nombreux acteurs du développement, dont la Banque mondiale, l’Union européenne et le groupe Agence française de développement (AFD).

chiffre 3Quel rôle joue le groupe AFD dans cette initiative ?

Le groupe AFD finance depuis de nombreuses années des projets contribuant aux objectifs de la GMV. Ils visent notamment à promouvoir l’agroécologie et les filières agricoles durables en lien étroit avec la recherche, à contribuer au développement des territoires ruraux et à la gestion des ressources naturelles, à appuyer le pastoralisme qui constitue une activité économique essentielle pour les territoires sahéliens, ainsi qu’à promouvoir les énergies renouvelables dans la bande sahélienne.

Depuis plus de vingt ans, au Tchad, l’Agence française de développement accompagne ainsi les négociations locales pour l’implantation de points d’eau dédiés à la fois aux agriculteurs et aux éleveurs nomades, en tenant compte des besoins de chacun en termes d’éducation et de santé, et en visant la préservation des zones de biodiversité stratégiques. Huit projets ont ainsi été financés pour un investissement total de 50 millions d’euros. 

En Mauritanie, dans le cadre du projet Declic 2 Hodhs, l’AFD finance la réalisation de pare-feu manuels pour la lutte contre les feux de brousse, la réhabilitation de points d’eau pour le bétail et des aménagements de terres afin d’augmenter la production de céréales.

À Zinder et Diffa, deux régions du Niger fortement impactées par le changement climatique, le programme Pasam vise à concilier la restauration de l’environnement avec une meilleure sécurité alimentaire, notamment à travers la réhabilitation et la construction de forages et de puits pastoraux, la protection de zones de pâturages et la mise en place de systèmes de réponse aux crises alimentaires.

Au Soudan, l’Union européenne et l’AFD, en concertation avec le ministère des Finances soudanais, soutiennent un projet mis en œuvre par la Corporation nationale des forêts (FNC) visant à augmenter la production et à améliorer la qualité de la gomme arabique locale, en insistant notamment sur l'amélioration des revenus et des moyens de subsistance des producteurs. Son objectif est aussi d’accroître les opportunités économiques des jeunes et des femmes, tout en facilitant l’adaptation du secteur au changement climatique.

Le groupe AFD participe également à hauteur de 12 millions d’euros au développement des filières de protéines végétales dans quatre pays couverts par la Grande muraille verte – Sénégal, Mauritanie, Tchad, Niger – afin d’améliorer la sécurité alimentaire et prévenir les conflits dans la région. Ces projets visent notamment à restaurer des terres dégradées, augmenter la production de légumineuses, faciliter l’accès aux services agricoles de base, reconstituer des stocks, diffuser les bonnes pratiques autour de l’agroécologie et améliorer les capacités des collectivités territoriales dans la gestion durable des terres.

 

 

« Dans les projets qu’elle finance, l’AFD accorde une attention particulière aux enjeux de gouvernance des ressources naturelles. Nous soutenons les acteurs locaux dans la planification des investissements et la définition, de manière concertée et inclusive, des règles d’utilisation et de gestion des ressources naturelles : mares, zones pastorales, zones à vocation agricole, forêts », explique Sandra Rullière, responsable d’équipe projet à la division Agriculture, développement rural et biodiversité de l’AFD.

L’AFD est également à l’initiative du programme pour une Afrique rurale résiliente au changement climatique (Climate Resilience for Rural Africa) visant à renforcer l’adaptation des territoires ruraux au changement climatique, à promouvoir l’agroécologie et à gérer durablement les ressources naturelles dans les régions du Sahel, du golfe de Guinée et de la Corne de l’Afrique. Quinze pays au total sont concernés, près de 600 millions d’euros seront engagés par l’AFD dans ce cadre sur la période 2021-2025.


Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.