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Eau Liban
Au Liban, plus d'un million et demi de personnes ont un meilleur accès à l'eau potable grâce au projet Sepal (Services d’eau potable améliorés au Liban). Reportage à travers trois initiatives qui ont réhabilité des infrastructures vitales et renforcé la résilience du système de distribution d'eau. Ces actions ont assuré un service continu pour les populations les plus touchées par les crises.

Aujourd’hui, le Liban se remet d'un conflit meurtrier ayant entraîné en 2024 des déplacements massifs et la destruction d’infrastructures, notamment dans le Sud et la Bekaa. Bien que surnommé « le château d’eau du Proche-Orient » en raison de sa richesse en ressources hydriques, le pays reste paradoxalement confronté à des problèmes d’alimentation en eau depuis des années. Les installations vétustes, les pénuries d'électricité et surtout la crise financière de 2019 ont aggravé la situation. Le manque de diesel a par ailleurs limité le fonctionnement des stations de pompage, rendant l'approvisionnement incertain.

En 2023, l'Unicef et l'AFD, avec un financement de l’Union européenne, ont lancé un projet de réhabilitation sur 32 sites

Un atout crucial lors du conflit

Le projet a prouvé son importance lors du conflit de fin 2024. L'installation de panneaux solaires et la modernisation des stations de pompage ont assuré un approvisionnement continu. Jean Gebran, directeur de l’Établissement des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, souligne que la station de Naameh a permis d'alimenter Beyrouth, submergée de déplacés. Dans la Bekaa Nord, la demande a triplé, mais les infrastructures réhabilitées ont répondu aux besoins, affirme Paula Hawi, directrice de l’Établissement des eaux de la Bekaa. Aujourd’hui, ces stations compensent l’arrêt d'autres qui sont endommagées.

Cette initiative contribue à restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. « Quand ils reçoivent de l’eau, les citoyens reprennent confiance et paient leur abonnement, constatant que les institutions fonctionnent », affirme Jean Gebran.


Lire aussi : bilan d'activité Eau et assainissement du groupe AFD 2020-2024


Trois implantations clés
  • À Miniara, dans l'Akkar, le projet Sepal a transformé le quotidien. « Nous n’avions pas une goutte d’eau avant », explique le maire Rony Abboud. L'Unicef a foré un puits, installé un réservoir de 500 m3 et des panneaux solaires. Plus de 20 000 personnes ont accès à l’eau potable, et la pollution plastique a diminué.
  • À Bissarieh, à 45 km au sud de Beyrouth, 20 000 personnes bénéficient d’une alimentation en eau depuis la source naturelle de Brak. « Depuis quarante ans, nous rêvions d'une source indépendante, confie le maire Nazih Eid. Sans eau, pas de développement, pas de vie. »
  • Dans la plaine de la Bekaa, à Niha, l'installation de 168 panneaux solaires a divisé par trois la facture électrique de la station de pompage. « Avant, nous payions l’électricité. Aujourd’hui, nous en avons sept heures gratuites par jour », déclare le maire Marwan Maalouf.

Selon l’Unicef, Sepal est bien plus qu'une réhabilitation : il améliore le service d’eau, renforce la résilience des infrastructures et restaure la confiance envers les opérateurs publics. Intégrant des solutions durables, il permet au Liban de mieux affronter les défis futurs de l’approvisionnement en eau.


Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.