Compétitif, le programme AFD-GDN Biodiversité et Développement a fait l’objet d’un processus de sélection rigoureux reposant sur l’excellence scientifique. Chaque lauréat va recevoir une bourse de recherche de deux ans pour mener à bien le projet sélectionné. Il bénéficiera aussi d’un mentorat scientifique.
Margaret Fafa Awushie Akwetey (Ghana)
Docteur en océanographie et limnologie, Margaret Fafa Awushie Akwetey est spécialisée dans l’écologie aquatique. Elle est chargée de cours au département des Pêches et des sciences aquatiques de l’Université de Cape Coast au Ghana. Passionnée par la santé des écosystèmes aquatiques, elle aime intervenir au bord de la mer et dans les zones humides côtières. Elle travaille actuellement à l'élaboration d'indices biotiques et d'un guide d'identification des macroinvertébrés benthiques pour l'évaluation de l'état de santé écologique des zones humides côtières au Ghana.
Son projet : L’étude vise à évaluer des moyens de subsistance sur les écosystèmes et la biodiversité du site Ramsar du complexe de la lagune de Keta (KLCRS) au Ghana. Il s’agit aussi de se pencher sur les réponses potentielles qui pourraient réduire la pression sur la biodiversité et optimiser le fonctionnement du système socio-écologique.
Lavenie Tawake (Îles Fidji)
Actuellement gestionnaire de projet environnemental à l'Institut des sciences appliquées de l'Université du Pacifique sud, Lavenie Tawake a derrière elle vingt ans d'expérience dans le secteur de l'environnement aux îles Fidji. Cela lui a notamment permis de développer, gérer et évaluer des projets de gestion des ressources naturelles avec les communautés, les parties prenantes infranationales et nationales aux Fidji, et de collaborer avec des agences de financement régionales et internationales. Elle porte un intérêt tout particulier à la gestion intégrée des côtes, l'adaptation au changement climatique, la gestion des déchets, l'intégration du genre et la résilience communautaire. Lavenie Tawake milite également pour les droits et le bien-être des autochtones.
Son projet : Les évaluations d'impact sur l'environnement aux Fidji apparaissent inefficaces et c’est là l'un des principaux problèmes liés à la perte de biodiversité par la destruction de l'habitat due aux projets de développement. Son projet entend donc évaluer et réviser des directives relatives à l'évaluation des incidences sur l'environnement pour les Fidji.
Nam Hoang Vu (Vietnam)
Professeur agrégé d'économie du développement à la faculté d'économie internationale à l'Université du commerce extérieur à Hanoï, au Vietnam, Nam Hoang Vu a obtenu son doctorat en économie en 2008 au Collège doctoral de recherche politique (National Graduate Institute for Policy Studies) à Tokyo, au Japon. Ses intérêts de recherche comprennent l'économie du développement, l’innovation des entreprises, le développement des petites et moyennes entreprises et l'environnement des affaires. Il a publié dans plusieurs revues universitaires : World Development, Journal of Economic Behavior and Organization, Journal of Comparative Economics, Journal of Development Studies...
Son projet : L’étude veut intégrer la biodiversité au sein de l'agriculture maraîchère au Vietnam par la promotion de l'adoption de pratiques à faible utilisation de pesticides chimiques.
Malalatiana Razafindrakoto (Madagascar)
Taxonomiste, spécialisée dans l’écologie des sols, Malalatiana Razafindrakoto est la première chercheuse – et aujourd’hui la seule – étudiant la taxonomie des vers de terre de Madagascar, après quelques études ponctuelles menées par Wilhelm Michaelsen en 1931. Chercheuse au Laboratoire des radioisotopes (LRI) à l'Université d'Antananarivo à Madagascar, ses sujets de prédilection sont la taxonomie des vers de terre, l'écologie des vers de terre et de la biodiversité des sols, ainsi que l'intensification des fonctions du sol en contexte tropical. À Madagascar, 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Une situation fortement liée à la faible productivité agricole. L’objectif de Malalatiana Razafindrakoto est de fournir des moyens faciles à mettre en œuvre, c’est-à-dire innovants et peu coûteux, aux petits agriculteurs malgaches. Un moyen d'améliorer leur production agricole, tout en préservant la biodiversité grâce notamment aux vers de terre.
Son projet : Le projet vise à accroître la compréhension de la capacité de la lombriculture et du lombricompost à améliorer la rizipisciculture (élevage de poissons ou de crevettes dans une rizière en même temps que la culture du riz) à petite échelle à Madagascar.
Tsyon Asfaw (Éthiopie)
Dotée d’une maîtrise en conservation et gestion de la biodiversité du Collège des forêts et des ressources naturelles de Wondo Genet (HU-WGCFNR), Tsyon Asfaw est rattachée à l'Université Hawassa, en Éthiopie. Elle a rejoint l’unité de recherche WildCRU de l’Université d'Oxford pour suivre un diplôme de troisième cycle en pratiques internationales de conservation de la faune. À cette occasion, elle a travaillé sur l’interaction entre les chiens domestiques en liberté et les loups éthiopiens dans le parc national des montagnes du Balé, en Éthiopie. Tsyon Asfaw a ensuite intégré le WildCRU en tant que chercheuse et coordinatrice de terrain. Elle est actuellement doctorante à l'Université d'Anvers et maître de conférences à HU-WGCFNR. Son projet de thèse porte sur la diversité des espèces d'oiseaux et l'association d'habitats dans les systèmes agroforestiers de Gédéo, dans le sud de l’Éthiopie.
Son projet : L’étude se concentre sur la conservation des grands carnivores dans la vallée de l'Omo, au sud-ouest de l'Éthiopie.
Deux bourses bonus interdisciplinaires
Deux autres projets ont été retenus. Ils croisent plusieurs pays et sont le fruit de concertation entre chercheurs :
- Lavenie Tawake et Margaret Fafa Awushie Akwetey mènent un projet pour renforcer la communication scientifique afin d’améliorer l'intégration de la biodiversité dans les lagunes côtières Ramsa aux Fidji et au Ghana ;
- Malalatiana Razafindrakoto et Nam Hoang Vu se penchent sur l'agroécologie pour la conservation de la biodiversité et le bien-être au Bénin, au Vietnam et à Madagascar à travers une étude comparative sur l'utilisation des vers de terre indigènes.