Une hausse notable. C’est ce qu’ont connu les émissions obligataires estampillées « Objectifs de développement durable » (ODD) du groupe AFD entre 2020 et 2021, passant de 3 à 3,6 milliards d’euros.
Les émissions obligataires ODD correspondent à des emprunts sur les marchés financiers. C’est de cette manière que le groupe AFD, deuxième emprunteur du secteur public français avant la crise sanitaire due au Covid-19, constitue la majeure partie de ses ressources annuelles. Une partie de ces emprunts est réalisée sous un format « thématique ». C’est le cas des emprunts climat et durables, qui représentent 48 % des emprunts réalisés l’an passé.
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« En 2014, l’AFD a été la première banque publique française à émettre des obligations climat. En 2020, pour mettre en cohérence nos engagements 100 % Accord de Paris et 100 % Lien social avec notre présence sur les marchés, nous avons mis en place un cadre d’émissions obligataires alignées sur les Objectifs de développement durable », rappelle Bokar Chérif, directeur financier du groupe AFD.
Des émissions au service des grandes transitions
Les fonds ainsi levés doivent être affectés en respectant le cadre des émissions obligataires ODD rédigé en 2020 et revu par l’agence V.E (Moody’s ESG Solutions). Les prêts éligibles doivent notamment répondre à l’une des six transitions du groupe AFD (démographique et sociale, économique et financière, territoriale et écologique…) et afficher des interactions entre ODD positives ou neutres. Ce processus de sélection se base sur un outil clé et innovant de l’AFD dans son système d’évaluation, analyse et avis développement durable.
« Cet outil permet d’évaluer et de maîtriser les risques environnementaux et sociaux. Par ce biais, le Groupe met en place des procédures visant à identifier, prévenir ou minimiser les dommages environnementaux et sociaux, ou bien les éventuelles atteintes aux droits humains susceptibles de résulter des projets financés », précise Bokar Chérif.
« Les institutions financières, les banques et les investisseurs sont demandeurs de placements responsables. Or, l’offre est aujourd’hui inférieure à cette demande. Pour le groupe AFD, qui finance et accompagne les transitions dans l’ensemble des territoires où il intervient pour un monde plus juste et durable, ces émissions permettent d’emprunter à un taux réduit », observe Samia Ben Mebarek, responsable adjointe de la division Financements et opérations de marchés à l’AFD.
Contribution aux Objectifs de développement durable de l’ONU
Comme le prévoient les piliers des Green and Social Bond Principles régissant ces emprunts obligataires, le groupe AFD a publié son reporting 2021 des émissions obligataires ODD. Parmi les cinq objectifs auxquels celles-ci contribuent le plus figurent l’éducation de qualité (ODD 4), le travail décent et la croissance économique (ODD 8), la lutte contre les changements climatiques (ODD 13), la paix, la justice et les institutions efficaces (ODD 16), ainsi que les partenariats pour la réalisation de ces objectifs (ODD 17).
Le montant des 595 prêts actuellement délivrés par le groupe AFD grâce à ces ressources a atteint fin 2021 un total de 18,4 milliards d’euros, dont 13,5 milliards de prêts durables et 4,9 milliards de prêts climat. À titre d’exemple, 149 de ces prêts soutiennent le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans le monde, évitant l’émission de 14 750 tonnes de CO2 par an et permettant un accès aux services d’électricité (ou une amélioration) pour 72 millions de personnes.
« Ce reporting est l’occasion de montrer que les projets écologiques que nous soutenons ont aussi des impacts sociaux, souligne Samia Ben Mebarek. Nous ne distinguons pas les deux lors de nos émissions obligataires puisqu’en tant que banque de développement, lorsque nous instruisons des projets, c’est bien ces deux aspects que nous mettons en jeu. »