Partager la page
République démocratique du Congo

Avec une population de plus de 110 millions d’habitants, la République démocratique du Congo (RDC), qui partage ses frontières avec 9 pays, est le 2e plus grand pays d’Afrique et le premier pays francophone au monde. Grâce à son sous-sol très riche en minerais, la RDC affiche une croissance dynamique, proche de 7 % en 2024, mais très dépendante du cours des matières premières. Cette croissance reste cependant très peu distributive pour la population dont plus de 60 % vit sous le seuil de pauvreté. Avec un PIB de 70 Mds USD en 2024, soit environ 650 USD par habitant, la RDC fait partie des pays les moins avancés (PMA) et se classe parmi les cinq pays les plus pauvres du monde.
Contexte
La République démocratique du Congo dispose d’un riche capital naturel qui en fait un « pays solution » pour l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, mais reste confrontée à de fortes fragilités économiques et sociales. En 2020, elle se classait 175ᵉ sur 189 à l’Indice de Développement Humain, avec 73,5 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté en 2025.
Le pays fait face à des enjeux majeurs de gouvernance, liés notamment à la faiblesse des institutions, une corruption systémique et une gestion des finances publiques fragile, qui impacte le développement économique. De plus, l’économie, encore peu diversifiée, reposant principalement sur le secteur minier (un tiers du PIB), souffre d’un environnement des affaires contraignant et d’infrastructures limitées, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et l’assainissement, mais aussi dans les services essentiels de l’éducation et la santé.
Le secteur agricole, qui représente 20 % du PIB et emploie la majorité des actifs, reste sous-exploité malgré 80 millions d’hectares de terres arables, un réseau hydrographique dense et une diversité climatique propice. La RDC, considérée comme la 7ᵉ puissance agricole potentielle mondiale, ne produit pas encore assez pour nourrir sa population.
Présente en RDC depuis 1976, l’Agence Française de Développement (AFD) a suspendu ses activités entre 1991 et 2004 en raison des crises politiques, avant de revenir avec un modèle centré sur des projets subventionnés. En 2013, la signature du premier Contrat de Désendettement et Développement (C2D) de 106,4 M€ a marqué une une étape clé.
Depuis 2019, le partenariat renforcé entre la France et la RDC a permis une nette accélération des activités du Groupe AFD : signature d’un deuxième C2D de 64,9 M€ en 2019, hausse du volume de subventions (x 5 depuis 2018), reprise des prêts souverains concessionnels en 2022, ouverture d’un bureau Expertise France en 2022 et développement des activités de Proparco. Ces activités sont encadrées par un Protocole d’entente, signé en décembre 2021, visant un niveau d’engagement du Groupe de 500M€ sur la période 2022-2025. A la fin de l’année 2024, cette cible avait déjà été dépassée avec un niveau d’engagement cumulé atteignant 558M€.
Le Groupe AFD soutient la RDC dans sa volonté de promouvoir un développement économique et social inclusif et durable.
La stratégie de l’AFD pour 2022-2026 s’articule autour de cinq grands axes :
- Améliorer l’accès aux services essentiels ;
- Valoriser le capital humain et favoriser un développement territorial et économique équitable ;
- Protéger et valoriser le capital naturel ;
- Placer les jeunes et les femmes au cœur du développement du pays ;
- Renforcer le rôle, les capacités et les moyens et institutions.
Ces axes d’intervention sont renforcés par deux priorités transversales :
- Favoriser une trajectoire économique durable en adéquation avec l’Accord de Paris sur le climat ;
- Réduire les inégalités et vulnérabilités du monde du vivant.
Enfin, les interventions de l’AFD soutiennent les priorités définies dans le Plan d’Action du Gouvernement pour 2024-2028.
L'agence de l'AFD en RDC a été informée d’une vague d’appels, de messages sur Internet (notamment via les réseaux sociaux) et de courriels frauduleux usurpant son identité et celle de ses dirigeants ou collaborateurs, ainsi que le logo du groupe AFD, afin de collecter des fonds auprès de particuliers en leur promettant, en contrepartie du paiement de frais administratifs, l’octroi d’un crédit ou la promesse d'un emploi.
L’AFD appelle les professionnels et les particuliers à la plus grande vigilance et à ne pas répondre à ces sollicitations, notamment l’offre de la plateforme frauduleuse « Crédit Mutuel AFD ».
Que faire si vous êtes visé par une tentative de fraude ?
Notre approche
Le groupe AFD et la République démocratique du Congo : Promouvoir un développement économique et social inclusif et durable
Le développement passe par un accès équitable à des soins de qualité. Grande priorité de la coopération franco-congolaise, l’appui de l’AFD au secteur de la santé s’est renforcé depuis 2019, avec l signature d’une feuille de route commune de lutte contre les épidémies. Les projets visent à renforcer les systèmes de santé, améliorer la santé maternelle et infantile et accroître la surveillance épidémiologique (réseau de laboratoires), dans une approche One Health. La dimension genre est intégrée de manière transversale pour réduire durablement les inégalités.
Depuis la gratuité de l’école primaire en 2019 en RDC, l’AFD accompagne les autorités face aux défis de qualité éducative par la réforme de la formation initiale des enseignants avec, par exemple, la construction d’un Institut pilote de Formation aux métiers d’enseignement a, la construction de salles de classes ou encore l’accompagnement des départs à la retraite des enseignants.
Forte de son partenariat avec l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) depuis 2013, l’AFD soutient l’adaptation des cursus de formation aux besoins du marché du travail et soutient la formation agricole et rurale avec le projet GIFT dans la Tshopo, mené avec ENABEL pour promouvoir des pratiques durables, favoriser l’insertion et réduire les inégalités femmes-hommes.
Enfin, l’AFD intervient également dans le domaine de l’enseignement supérieur afin de moderniser les filières de formation en adéquation avec les grands projets structurants promus par le Gouvernement (secteur énergie en particulier) et de renforcer les compétences du corps professoral.
En RDC, relever les défis urbains est essentiel pour améliorer le quotidien des populations. À ce titre, l’AFD accompagne la Ville de Kinshasa avec le projet TO PETOLA (« assainissons ensemble »), qui appuie la société civile dans la pré-collecte, le tri et la réduction des déchets, tout en renforçant les capacités locales pour entretenir voiries, berges et drains. Plus de 80 000 habitants vulnérables aux inondations en bénéficient dans les quartiers N’danu, Salongo et Abattoirs. Le projet a également soutenu les structures sanitaires face au COVID-19.
Le projet Pour Elles : entrepreneuriat féminin, financé par l’AFD et mis en œuvre par Expertise France dans le cadre de Choose Africa, favorise l’autonomisation économique des femmes à Kinshasa en alliant accompagnement, accès au financement et mobilisation d’acteurs locaux afin de dynamiser un écosystème inclusif et innovant.
Pour améliorer la qualité de vie et le bien être des jeunes filles par la promotion de la pratique sportive et culturelle, le projet Pour Elles : sport et culture réhabilite à Kinshasa six terrains sportifs, soutient des espaces artistiques et renforce plus de 200 acteurs locaux, offrant à plus de 3 000 bénéficiaires des opportunités sportives et culturelles, tout en sensibilisant à la santé et à la lutte contre les violences de genre.
Enfin, à Boma, l’AFD appuie une initiative de ville durable pilote visant à réaliser infrastructures permettant :
- D’adapter la ville aux enjeux du changement climatique (inondations) ;
- De renforcer l’attractivité de Boma (voirie, eau, patrimoine, …) et son développement économique ;
- De doter les autorités de plans d’aménagement de territoires.
L’amélioration de la gouvernance financière et l’augmentation de la mobilisation des recettes intérieures (MRI) sont des enjeux cruciaux en RDC afin de donner les moyens aux autorités de financer les dépenses sociales et les investissements indispensables à l’atteinte d’une croissance plus inclusive et à la lutte contre la pauvreté. L’augmentation de la MRI constitue d’ailleurs un des trois axes prioritaires du programme conclu avec le FMI (Facilité Élargie de Crédit). C’est également l’une des priorités du partenariat entre la RDC et l’Union Européenne dans le cadre de la Team Europe Initiative « Gouvernance, Paix et Sécurité » du Programme indicatif Multiannuel (2021-2027).
La collaboration entre le Ministère des Finances et l’AFD en matière de gouvernance financière a permis de développer un programme d’appui à la mobilisation intérieure des recettes (PAMIR), financé dans le cadre des deux C2D et avec le soutien de l’Union européenne.
De manière plus générale, les projets financés par l’AFD visent à promouvoir une gouvernance financière saine et un équilibre financier des infrastructures et dispositifs appuyés.
Aux côtés du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, l’AFD intervient pour concilier protection des forêts et le développement local. Avec l’appui de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (CAFI), elle met en œuvre le Programme de Savanes et Forêts Dégradées, qui vise à promouvoir des pratiques durables de mise en valeur des terres de savanes et de forêts dégradées, afin de consolider les économies locales, maintenir les paysages forestiers et atténuer la pression sur la ressource forestière. Intervenant dans les provinces du Kwilu et de la Tshopo, ce programme permettra d’accompagner environ 4000 exploitants agricoles dans leur transition agro-écologique.
L’AFD soutient également le gouvernement de la RDC dans la gestion de son patrimoine forestier. Aux côtés du CAFI, elle soutient le Programme de Gestion Durable des Forêts, qui vise à appuyer la RDC dans l’élaboration et la mise en œuvre de sa politique forestière et contribuer ainsi à la lutte contre la déforestation.
Enfin, le projet Avenir (2023-2030), cofinancé avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), vise à assurer la sécurité alimentaire et à améliorer l’approvisionnement de la ville de Kinshasa et des quatre provinces adjacentes en denrées alimentaires locales de qualité, en agissant au niveau de la production, du stockage, des transports et de la distribution. Ciblant près de 2 millions de personnes, il vise à accroître de 30 % les revenus de 63 000 producteurs, améliorer la nutrition de 50 000 ménages, moderniser 21 marchés, réhabiliter 670 km de pistes rurales et 15 ports fluviaux pour renforcer la sécurité alimentaire, créer des emplois et lutter contre le changement climatique, tout en intégrant les enjeux genre, jeunesse, nutrition et inclusion.
L’AFD soutient les grands projets d’aménagement du territoire et de développement des infrastructures numériques, énergétiques et de transport afin de soutenir le développement économique du pays.
Ainsi, le projet Tu Tokeshayi Kabinda, cofinancé par l’AFD et la Banque Mondiale dans le cadre du programme AGREE (2022), vise à étendre l’accès à l’électricité via des mini-réseaux à Mbuji-Maï, Kananga et Kabinda, à travers un modèle de Partenariat public-privé confiant au secteur privé la construction, l’exploitation et la maintenance des infrastructures. Le projet soutient ainsi la croissance économique et agropastorale de Kabinda, améliore l’accès à une électricité durable pour plus de 250 000 habitants et accompagne les autorités dans les réformes du secteur.
L’AFD en format Team Europe avec l’Union européenne finalise actuellement l’instruction d’un projet d’approvisionnement en électricité de la ville de Kisangani visant à augmenter la production actuelle d’électricité avec la réhabilitation de la centrale de la Tshopo (20 MW) et l’ajout d’une source de production solaire de 5MWc, en favorisant l’émergence d’un modèle d’électrification basé sur le partenariat public-privé.
En lien avec l’Union européenne, l’AFD étudie également le projet routier qui s’inscrit dans la section du corridor stratégique prioritaire Global Gateway n°6 « Douala-Kribi-Kampala » (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Ouganda. Il consiste à aménager un axe de transport (route, ponts, pistes rurales, ports) qui relie Bangui en Centrafrique (RCA), Zongo en République démocratique du Congo (RDC) puis Gemena, Akula (voire Lisala sur le fleuve Congo), autour d’un linéaire total compris entre 400 et 550 km environ, connecté au réseau de transport fluvial des provinces concernées.
Enfin, le projet de transformation numérique, co-financé avec la Banque mondiale, prévoit le développement de 10 000 km de dorsale fibre optique et la formation aux compétences numériques, avec un focus sur l’inclusion des femmes, permettant à 30 millions de Congolais d’accéder à un internet de qualité et abordable, condition pour développer services numériques et innovation.
Sur le terrain
Sur le terrain
Sur le terrain


Actualités & communiqués de presse
Afrique subsaharienne : accélérer l’électrification et soutenir les énergies renouvelables
Publié le 28 janvier 2025

Chiffres clés
-
558 millions d’euros engagés par l’AFD entre 2022 et 2025, dans le cadre du Protocole d’entente signé avec la RDC
-
1240 salles de classes construites dans les provinces de Kinshasa, du Bandundu et du Bas-Congo
-
60 millions d’euros de projets en cours d'exécution par Expertise France sur les secteurs de la santé, de l'entrepreneuriat et de la sécurité