Au Sénégal : pour une meilleure protection des droits et de la dignité des personnes réfugiées et de leur famille
Au Sénégal, le nombre d’arrestations pour des délits en lien avec les migrations a augmenté, mais ne s’est pas accompagné d’un renforcement de l’accès à la justice. Le manque d’avocats, d’accès à l’aide judiciaire, ou encore l’absence de représentation en cas de poursuites pour un délit peuvent entraver l’accès à la justice des personnes migrantes détenues. Les Organisations de la société civile (OSC) intervenant en prison ne sont pas non plus formées au droit des étrangers et cette question est peu documentée.
Dans ce contexte, 7 692 personnes seraient mortes ou disparues entre 2018 et 2022 sur la route des îles Canaries. Leurs familles peinent à entamer des démarches pour les rechercher, faute d’information et de procédures harmonisées, ou en raison du poids du « tabou » dans le pays.
Le projet porté par la Cimade, et mis en œuvre avec le Réseau pour la migration et le développement (Remidev) au Sénégal, vise à améliorer l’accès aux droits des migrants détenus et à mieux prendre en compte les droits des familles recherchant un proche disparu ou décédé en migration : collecte de données, élaboration d’outils de capitalisation, organisation d’ateliers d’échanges, formation des acteurs… Le projet touche une centaine de bénéficiaires directs (OSC, acteurs institutionnels du secteur prison-justice…) et 600 bénéficiaires indirects (personnes migrantes détenues et familles de personnes disparues).
Parmi les objectifs visés :
- renforcer les capacités et connaissances des partenaires de la société civile ;
- favoriser et consolider des dynamiques inter-associatives ;
- documenter les situations et pratiques ;
- sensibiliser la société civile et les acteurs spécialisés aux enjeux de chaque thématique ;
- encourager des pratiques nouvelles des acteurs qui accompagnent les personnes migrantes détenues et les familles.
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Renforcer la cohésion sociale et la résilience de la société moldave face aux défis posés par la crise ukrainienne
En Moldavie, pays le plus pauvre d’Europe, l’accueil des réfugiés ukrainiens engendre des besoins importants et exerce une pression sur les services proposés à la population, augmentant les risques de tensions entre la population hôte moldave et les réfugiés.
Le projet porté par le consortium Synergies (Solidarités international, Humanité & Inclusion, Médecins du monde), à travers des partenaires locaux, vise à améliorer l’intégration des réfugiés ukrainiens en Moldavie, en renforçant leur autonomisation et prévenant ainsi les risques de tensions sociales entre les deux communautés. Le projet vise à renforcer les capacités de huit OSC moldaves intervenant dans le secteur de la santé, l’éducation, l’emploi et l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Ce projet a pour objectifs :
- le renforcement des compétences de la société civile afin de gérer de façon plus autonome l’accueil des réfugiés ;
- le développement de capacités des services publics d’éducation, petite enfance et santé pour répondre aux besoins des populations nationales et réfugiées ;
- l’amélioration de l’accès à l’emploi des réfugiés.
« Grâce au travail de nos partenaires, nous voyons déjà les bénéfices du projet auprès des populations, explique Ana Palii, responsable de projet. Le travail de l’OSC moldave CIDSR (Center for Reproductive Health Education), par exemple, a permis de réunir enfants moldaves et ukrainiens autour de différentes excursions et activités éducatives, mais aussi de moderniser l’espace dans les lieux d’accueil, dont les toilettes pour les enfants à mobilité réduite. »
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Reviv 2 au Liban : protéger et défendre l’accès au droit des réfugiés syriens
La situation des réfugiés syriens au Liban ne cesse de se dégrader. Confrontés à des situations d’extrême pauvreté, victimes de différentes formes de discrimination, ils sont aujourd’hui préoccupés par la question du retour en Syrie.
Le projet Reviv (pour « Réfugiés, victimes, vulnérables »), dont la deuxième phase a été lancée en décembre 2022, est mis en œuvre par Forum réfugiés, le Centre libanais des droits humains (CLDH) et la Fédération de l’entraide protestante. Il entend protéger et défendre l’accès au droit des réfugiés et des personnes vulnérables au Liban.
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L’équipe du CLDH a choisi une approche pluridisciplinaire en intervenant au quotidien auprès des réfugiés dans des campements informels ou dans des centres de détention : elle leur propose un soutien social, psychologique et une aide juridique. En parallèle, son centre de réhabilitation accompagne sur un plan médical et psychologique des réfugiés victimes de torture.
Enfin, le projet Reviv se concentre sur l’engagement d’un dialogue avec les autorités et sur un suivi de la situation des droits des réfugiés dans le pays afin de rechercher des solutions durables, lutter contre les détentions arbitraires et encourager l’accès des réfugiés à la justice.