Pour augmenter sa production d’énergie, la Tanzanie, qui bénéficie d’excellentes ressources solaires, éoliennes et hydrauliques, accélère la diversification de son offre énergétique. À l’horizon 2025, l’opérateur national d’électricité Tanesco table sur un mix de production d’énergies renouvelables et conventionnelles de 40/60, dans un contexte de demande galopante (entre 6 et 10 % de besoins supplémentaires par an ces dernières années).
Des programmes de financement essentiels
Pour accompagner la Tanzanie, deux projets innovants ont bénéficié d’études de faisabilité et d’impact environnemental financées conjointement par l’UE et l’AFD, via les facilités (programmes de financement) African Renewable Energy Scale Up (ARE Scale up) et Sustainable Energy for All (SE4ALL).
Pour Céline Robert, directrice de l’AFD en Tanzanie, « ces facilités permettent de financer des études sur des thématiques clés, mais aussi d’engager, dès les premières phases du projet, un dialogue avec l’UE. Dans le cas du barrage de Kakono, ce dialogue a permis de mobiliser une subvention de 36 millions d’euros de l’UE, destinée à appuyer Tanesco dans la mise en œuvre du plan de gestion environnemental et social. Étant donné l’ampleur du projet, il aurait été beaucoup plus compliqué pour l’AFD de s’y engager sans l’appui de l’UE. »
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Concrètement, la centrale hydroélectrique de 87,5 MW de Kakono devrait alimenter environ 4 millions de personnes via une énergie à moindre coût, et ainsi soutenir une croissance économique dans cette région de l’extrême nord-est de la Tanzanie. Grâce à la production 24h/24 d’une énergie renouvelable, elle permettra d’éviter l’émission de 214 000 tonnes de CO2 par an par rapport aux émissions des centrales diesel existantes, tout en améliorant la stabilité et la fiabilité du réseau électrique local.
Transformer les défis en opportunités
Le second projet, plus ambitieux encore, est celui de la première centrale solaire de taille industrielle du pays à Shinyanga, dans la région Nord. Sur ce sujet, l’UE et l’AFD ont œuvré en soutien de Tanesco afin d’évaluer la faisabilité technique, économique, financière, environnementale et sociale d’une centrale solaire photovoltaïque (PV) de 150 MW. À terme, cette centrale sera la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Est jamais construite.
Une collaboration fluide s’est mise en place, selon Cédric Merel, chef de la coopération de la délégation de l'UE en Tanzanie : « Les prêts de l'AFD et les subventions de l'UE travaillent main dans la main pour financer à la fois la préparation du projet, l'exécution des travaux et la supervision, tout en réduisant le poids du remboursement de la dette sur le budget national de la Tanzanie. »
Plus largement, précise Cédric Merel, l’engagement de l’UE dans ce pays s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Global Gateway », qui vise à construire des infrastructures durables. « L'UE promeut un "Green Deal" dont l'ambition est de transformer les défis climatiques et environnementaux en opportunités, et de stimuler l'utilisation efficace des ressources. Pour ce faire, il convient de passer à une économie propre et circulaire, d'inverser la tendance à la perte de biodiversité, de réduire la pollution et, à terme, d'atteindre la neutralité climatique. »
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Des études pour attirer les investissements
Les études de faisabilité, tant pour la centrale hydroélectrique de Kakono que pour la ferme solaire de Shinyanga, s’avèrent décisives en ce qui concerne l'introduction des énergies renouvelables en Tanzanie. Elles fournissent des informations indispensables sur la viabilité des projets et les risques environnementaux et sociaux potentiels. De surcroît, elles contribuent à créer une réserve continue de projets d'énergie renouvelable, et à attirer les investissements privés et publics.
Comme le résume Céline Robert, « les facilités ARE Scale up et SE4ALL ont financé près de 2,8 millions d’euros d’études, qui ont permis à l’AFD d’engager à elle seule 340 millions d’euros en faveur du déploiement des énergies renouvelables et de l’augmentation de l’accès à l’électricité. »
« Notre objectif, avec l'AFD et d'autres institutions financières internationales, est d'obtenir l'effet de levier le plus élevé possible, soit le montant maximum d'un prêt pour une subvention donnée, afin de contribuer de manière significative à la transition énergétique de la Tanzanie », conclut Cédric Merel.
Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’AFD et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.

Ce projet est réalisé avec le soutien de l’Union européenne