
Contexte
Le Ghana a vécu une croissance économique rapide et une réduction significative des taux de pauvretés ces dernières années. Pourtant, la réduction de la pauvreté ne s’est pas traduite par une réduction des inégalités. Tant Coloumbe et Wodon (2007) que Cooke et al. (2016) reconnaissent les inégalités spatiales qui existent dans le pays, principalement matérialisées par les différences de revenus entre le nord et le sud du Ghana. Les recherches d’Oduro et al. (2011) et de la FAO (2012) confirment des inégalités de genre persistantes dans l’accès et le contrôle des actifs, ainsi que dans l’accès à un emploi stable et moins fragile.
Selon Corak (2013), les inégalités économiques limitent les opportunités d’avancement social et économique de la génération suivante, étant donné que les occasions et la volonté à investir dans le développement du capital humain des enfants d’un ménage sont souvent influencées par des inégalités accrues.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce projet s’appuiera sur ce faisceau de preuves et le consolidera, complétant certaines lacunes importantes en termes de politiques publiques. Le programme de recherche détaillé ci-dessous cherche à soulever les questions de distribution à la fois dans la moitié la plus basse et au sommet de la distribution. D’emblée, le programme de travail reconnait l’existence de plusieurs dimensions de développement humain et de bien-être et le fait que des progrès sur certains aspects peuvent mener à des régressions dans d’autres. Il reconnait que la croissance économique ne mène pas nécessairement à des résultats équitables et que tant la pauvreté comme les inégalités ont tous deux des caractéristiques qui se renforcent et qui sont difficiles à contrer.
Méthode
Ce projet de recherche sera développé selon trois axes de travail :
- l’étude diagnostique sur les inégalités au Ghana fournira un bilan de la situation. Elle explorera les données du recensement et inclura une analyse des inégalités spatiales sur la base des cartes les plus récentes de la pauvreté au Ghana. Cette étude sera réalisée en collaboration avec le service statistique ghanéen. Elle sera fondée sur une structure commune à développer dans le cadre du réseau Centre africain d'excellence pour la recherche sur les inégalités (ACEIR)
- les chercheurs tireront parti des deux volets de l’enquête socioéconomique par panel (GSPS) du Ghana, qui résultent de la collaboration entre Yale University et ISSER. Grâce à ces données, ils entendent étudier la manière dont les inégalités économiques ont évolué dans le pays entre 2010 et 2014 (Partie 1 et partie 2 respectivement) et ce qui explique les changements. Ils tenteront tout particulièrement d’analyser l’évolution des dynamiques du point de vue spatial, de genre (des chefs de famille au niveau individuel) et d’ethnicité
- un papier de recherche sur la relation entre les inégalités économiques et les inégalités en termes d’opportunités éducatives dans le contexte ghanéen. Si le taux d’inscription à l’école au Ghana est généralement très élevé, les outils nécessaires à de bons résultats, comme la qualité des infrastructures scolaires, les livres et matériel éducatif, ne sont pas accessibles à tous les écoliers à cause d’inégalités économiques. Cela aura des implications en cascade sur les résultats éducatifs et le statut social futur de ces enfants, comme le suggèrent Mayer (2010) et Corak (2013). Les chercheurs impliqués dans ce projet espèrent que cette étude contribuera à une meilleure compréhension de la nature et de l’ampleur de cette relation.
Résultats
Retrouvez la présentation du papier de recherche "Exploring the dynamics of micro-level consumption inequality in Ghana" par Nkechi Owoo (Université du Ghana, ACEIR) lors du sixième webinaire de la Facilité de recherche sur les Inégalités:
Vous trouverez ci-dessous les papiers de recherche liés à ce projet ainsi que le Diagnostic des inégalités au Ghana (en anglais):
- Understanding the relationship between consumption inequality, inequality of opportunity and education outcomes in Ghana
- Exploring the dynamics of micro-level consumption inequality in Ghana
- Inequality Diagnostics for Ghana
Contact :

Contexte
Ces vingt dernières années, la pauvreté a décliné au Kenya. Le taux de pauvreté est ainsi passé de 52 % de la population en 1997 à 36 % en 2015. Cependant, en 2015, les inégalités de revenus étaient encore importantes, avec plus de la moitié de la richesse totale contrôlée par les 20 % les plus riches de la population. Une évaluation des causes des inégalités pourrait permettre de mieux concevoir et appliquer des politiques visant à les réduire. Des politiques fiscales et de redistribution bien pensées pourraient notamment jouer un rôle essentiel dans la réduction des inégalités de revenus.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce programme de recherche a deux objectifs :
- la documentation de l’évolution des inégalités et de la pauvreté au Kenya depuis l’indépendance et le diagnostic de leurs principales causes ;
- l’évaluation de l’impact des politiques fiscales et de redistribution sur les inégalités au Kenya.
Méthode
Premièrement, l’enquête nationale sur les budgets des ménages du Kenya sera utilisée pour analyser les tendances des inégalités et de la pauvreté sur une longue durée. Ces données seront également utilisées pour évaluer les facteurs qui perpétuent les inégalités dans le pays.
La méthodologie développée par le « Commitment to Equity Institute » (Lustig et Higgins, 2017) sera ensuite utilisée pour conduire une analyse en profondeur de l’impact des politiques fiscales et de transferts sociaux sur les inégalités et la pauvreté. Cela permettra de comprendre qui paie le plus d’impôts et qui bénéficie des transferts et dépenses publiques dans le pays. Il s’agira également d’identifier quels instruments fiscaux ont le plus d’impact sur la réduction des inégalités.
Résultats
Le projet de recherche aboutira à deux articles scientifiques, ainsi qu’à des ateliers et policy briefs qui permettront de diffuser les résultats de recherche auprès des décideurs politiques.
Vous trouverez le papier de recherche lié à ce projet ci-dessous (en anglais) :
- Fiscal incidence, inequality and poverty in Kenya: a CEQ assessment
- Inequality trends and diagnostics in Kenya 2020
Vous trouverez les policy briefs liés à ce projet ci-dessous (en anglais) :
Contact :
Hélène Ehrhart, chargée de recherche, AFD
Anda David, chargée de recherche, AFD
Professeur Germano Mwabu, Université de Nairobi

Contexte
L’adoption récente des Objectifs de développement durable (ODD) renforce le rôle central de la santé en tant qu'élément clé du développement humain, appelant à de nouveaux investissements dans le cadre d'un effort concerté pour vaincre la pauvreté et les inégalités dans le monde. L‘ODD n°3 réitère en particulier l'importance d'investir dans des politiques qui favorisent la couverture santé universelle (CSU), définie par l'accès à des soins de qualité et à une protection financière face aux coûts associés aux problèmes de santé.
La nécessité de maintenir et d'accroître les investissements dans le domaine de la santé, dans le cadre d'une politique globale de développement, s'accompagne de la nécessité de veiller à ce que les investissements réalisés profitent à tous les groupes d'une société, contribuant ainsi à réduire les inégalités existantes en matière d'accès aux soins et de santé entre les populations les plus pauvres et les autres. Les données disponibles et fiables sur les avantages en matière d'équité des récentes réformes de la CSU (allant de la suppression des frais d'utilisation au financement axé sur les résultats) sont encore limitées. De même, on ne sait pas si les investissements dans ces réformes récentes ont modifié les dépenses de santé à l'échelle nationale, augmentant l'incidence distributive de ces dépenses au profit des plus pauvres plutôt que des moins pauvres, comme l'ont montré des recherches antérieures.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce projet a pour but de déterminer si la répartition des dépenses totales en matière de santé de la part des dépenses publiques dans ce secteur est devenue plus équitable, en particulier après l’introduction des réformes spécifiques à la CSU. L’objectif n’est pas seulement de décrire les inégalités d’accès aux soins et plus globalement des conséquences pour la santé qui pourraient persister malgré les réformes de la CSU, mais aussi d’explorer plus explicitement le lien entre les investissements financiers consentis et les bénéfices engrangés au sein des groupes socio-économiques concernés. Il s’agit d’analyser l’impact des investissements sanitaires sur l’équité, que ces investissements soient faits par les pays africains eux-mêmes ou avec le soutien de leurs partenaires de développement, afin d’informer efficacement les décideurs et d’orienter les investissements futurs dans la santé. Les chercheurs prévoient également d’évaluer leurs conclusions à la lumière des différentes circonstances sociales et politiques ayant façonné l’émergence et l’implantation des investissements et politiques de CSU spécifiques examinés.
Méthode
Le projet élargit le cadre proposé par McIntyre et Ataguba et publié en 2011. Il mène une analyse d’incidence des bénéfices quasi longitudinale pour évaluer l’évolution de la répartition des dépenses totales, publiques et spécifiques à la CSU (comme les politiques de gratuité, les subventions ciblées ou le financement sur résultat) dans tous les pays, à la fois au niveau du bénéficiaire individuel et au niveau des régions ou structures sanitaires. Traditionnellement, les résultats d’analyse d’incidence des bénéfices sont montrés grâce à des tableaux, courbes de concentration et index. En plus de ces outils traditionnels, les chercheurs prévoient de générer des cartes en fonction des résultats, afin d’illustrer les inégalités spatiales de la répartition des dépenses de santé.
En outre, ils évalueront leurs résultats à la lumière des différentes circonstances dans lesquelles les décisions liées à la santé ont été prises dans chaque pays, afin de pouvoir expliquer, d’un point de vue qualitatif, quels éléments des politiques pourraient avoir généré plus ou moins d’égalité.
Résultats
Les papiers de recherche sont disponibles en ligne (en anglais) :
- Estimating the distributional incidence of healthcare spending on curative health services in Sub-Saharan Africa: Benefit incidence analysis in Burkina Faso, Malawi and Zambia
- Estimating the distributional incidence of healthcare spending on maternal health services in Sub-Saharan Africa: Benefit incidence analysis in Burkina Faso, Malawi, and Zambia
- Distributional effects of healthcare spending : lessons from Burkina Faso, Malawi, and Zambia
- Assessing inequalities in healthcare spending in Burkina Faso, Malawi, and Zambia: data and methods
- Inequalities in Maternal Healthcare spending: Evidence from Burkina Faso
- Inequalities in healthcare spending on curative services: evidence from Burkina Faso
- Inequalities in maternal healthcare spending: evidence from Zambia
- Inequalities in healthcare spending on curative services: evidence from Zambia
- Inequalities in maternal healthcare spending: evidence from Malawi
- Inequalities in healthcare spending on curative services: evidence from Malawi
Contact :

Contexte
Dans les pays en développement, les systèmes de protection sociale sont devenus une forme populaire d’intervention utilisés à la fois par les gouvernements et par la communauté internationale de l’aide au développement. Ils sont en effet perçus comme un outil pour combattre les effets négatifs des crises liées à des causes naturelles et économiques. L’efficacité de ces programmes, analysée sur la base de données empiriques, reste toutefois mitigée. En dépit de l’immense intérêt manifesté par les décideurs, les donateurs et les chercheurs, il existe peu de données probantes sur l'incidence distributive de ces programmes. Les travaux existants permettent rarement d'établir les effets à long terme des programmes de travaux publics sur la pauvreté et les inégalités. En outre, les inégalités horizontales et spatiales ne sont pas suffisamment prises en compte. Ce projet de recherche vise à combler ce manque de données.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Le projet de recherche en cours se propose d’analyser l’effet redistributif de trois programmes de protection sociale mis en place à grande échelle : le Productive Safety Net Program (PSNP, contre l’insécurité alimentaire) en Éthiopie, le Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Scheme (NREGS, pour l’emploi dans les zones rurales) en Inde, et le programme Juntos d’aide directe aux plus pauvres au Pérou. Ces programmes ont été choisis car il s’agit de projets de grande ampleur impliquant plusieurs acteurs : gouvernements, donateurs, autorités locales, ménages. Ils couvrent par ailleurs trois pays ayant des contextes sociaux, culturels, politiques et économiques très divers, desquels des leçons pourront être tirées pour de futures initiatives politiques.
Au-delà de la mesure de l’impact direct prévu de ces programmes,les chercheurs vont concentrer leur analyse sur leurs conséquences indirectes, et pas nécessairement prévues. Ils examineront avant tout l'effet de ces programmes sur les revenus et la richesse des ménages participant au programme, à court et à long terme. Ils se pencheront ensuite sur leur impact sur les inégalités horizontales et spatiales, ainsi que sur leurs effets sur les relations sociales des ménages et sur la répartition des ressources au sein des ménages.
Méthode
Contrairement aux études traditionnelles portant sur l’incidence des bénéfices observés, les chercheurs impliqués dans ce projet vont se pencher sur les différences entre les politiques menées dans le temps et dans les différentes zones géographiques concernées, tant à l'intérieur des pays qu'entre eux, pour fournir des estimations de l’impact des politiques sociales. Pour cela, ils baseront leur travail sur l'étude de cohorte Young Lives qui a recueilli des données avant et après la mise en œuvre de ces programmes, soit entre 2002 et 2014 dans les trois pays concernés. Les chercheurs pourront ainsi explorer un certain nombre d'aspects de cette étude, ainsi que le déploiement des systèmes de protection sociale dans chaque pays pour produire une évaluation de l’implantation non aléatoire des programmes.
Ils prévoient de commencer par une comparaison du revenu et de la richesse avant et après la mise en place de ces programmes de protection sociale sur une base individuelle. Ils comptent ensuite analyser le déploiement échelonné de ces programmes dans les régions pour identifier leur impact en fonction d’un ensemble d'indicateurs. Ils ont en outre l'intention de comparer les changements observés dans les régions où les programmes ont été mis en œuvre tôt par rapport aux régions où ils sont arrivés plus tardivement. Enfin, ils évalueront l'impact de ces programmes sur les revenus individuels, en tirant profit des catégories administratives pour séparer les zones traitées et les zones de contrôle dans une approche de régression par discontinuité géographique.
Résultats
Vous trouverez ci-dessous les papiers de recherche liés à ce projet (en anglais) :
- Social protection and inequality: Evidence from Ethiopia, India and Peru
- Social protection and multidimensional poverty: Lessons from Ethiopia, India and Peru
- Social protection and intrahousehold resource allocation: Evidence from three large-scale programs
Vous trouverez ci-dessous les policy briefs liés à ce projet (en anglais) :
- Policy Dialogues No. 1 | Social Protection: The Impact on Inequality in Ethiopia, India, and Peru
- Policy Dialogues No. 2 | Social Protection: The Impact on Multidimensional Poverty in Ethiopia, India, and Peru
- Policy Dialogues No. 3 | Social protection: Impact on household resource allocation and child undernutrition
Contactos:
- Conchita d’Ambrosio, profesora de economía, universidad de Luxemburgo
- Cecilia Poggi, coordinadora de investigación, AFD
Contact :
Conchita d’Ambrosio, professeur d'économie, université du Luxembourg