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Tegla Loroupe Education & Peace Center : les élèves
Les habitants du comté de West Pokot, au Kenya, sont régulièrement victimes de banditisme, de vols de bétail et de conflits intercommunautaires, notamment pour les ressources en eau et les pâturages. Pourtant, une personne redonne un souffle d’espoir aux enfants de cette région : la marathonienne de renommée mondiale Tegla Loroupe. Elle a créé en 2003 la Tegla Loroupe Peace Foundation, puis une académie, qui s'appuient sur le sport comme vecteur de paix.

Née en 1973 dans une famille modeste de pasteurs, au nord-ouest du Kenya, Tegla Loroupe a surmonté d'innombrables obstacles pour devenir l'une des meilleures coureuses de fond et de marathon de tous les temps. Elle se souvient : « Quand j’étais plus jeune, le comté de West Pokot était en proie à de nombreux conflits. Quand je courais, j'en voyais les conséquences, comme les déplacements de population, et je subissais les stéréotypes de ceux qui disaient que rien de bon ne pouvait venir d'une région affectée par le banditisme. »

Tegla Loroupe
Tegla Loroupe dans la pépinière de l'école qu'elle a créée en 2012, le Tegla Loroupe Education & Peace Center © Kang-Chun Cheng / AFD


Alors qu'elle remporte le prestigieux marathon de New York en 1994 et 1995, Tegla Loroupe prend conscience du pouvoir humain et social du sport « J'ai réalisé que le sport était un moyen de rassembler les gens. Lorsque des personnes se réunissent pour un match, il est alors possible de créer du dialogue et d’essayer de résoudre les conflits. Je me suis aussi rendu compte que beaucoup de conflits trouvaient leur origine dans le manque d’éducation et de culture. »

Tegla Loroupe décide alors de fonder la Tegla Loroupe Peace Foundation et, plus tard, en 2012, une école, le Tegla Loroupe Education & Peace Center à Kapenguria, qui promeut l’excellence sportive, l’éducation des jeunes et la paix.

Elève de l'école Tegla Loroupe Peace and Education Centre Le sport comme outil de paix

Entraîneuse de football professionnelle, Joyce Achieng partage ses semaines entre Nairobi et Kapenguria. Elle est responsable de la formation de 40 filles et 80 garçons de l'académie, tout en aidant les autres élèves à explorer différentes compétences. Après avoir rencontré l'ambassadrice Tegla Loroupe lors d'un atelier de leadership, elle s'est sentie appelée à donner de son temps ici. Les premiers temps, elle s'inquiétait pour sa sécurité. « Mais j'ai vu des talents cachés, des enfants pleins de potentiel et une communauté accueillante, donc j'ai décidé de m'impliquer », explique Joyce Achieng.

La plupart des enfants scolarisés dans cette école ont eux-mêmes vécu des conflits intercommunautaires. Le sport est un moyen de les fédérer et de leur offrir de nouvelles opportunités.

Le programme de renforcement de l'excellence des athlètes de la Tegla Loroupe Peace Academy est financé par l'AFD et soutenu par Play International, l'institut Diambars et Save the Dream. Il vise à revitaliser la formation sportive de l'académie en athlétisme, en football, en basketball et en volleyball, tout en promouvant la consolidation de la paix et la préservation de l'environnement.

Les élèves bénéficient en effet d’ateliers sur la résolution des conflits et sur la préservation de l’environnement, pour assurer une harmonie les uns avec les autres, mais aussi avec la nature. « Nous apprenons aussi l'agriculture ici. Notre école est pleine d'arbres et nous faisons également pousser des légumes », explique Princess Rehema, 13 ans, élève depuis deux ans (photo ci-dessus).

Pour voir les sous-titres en français, regardez la vidéo sur YouTube

Un impact au-delà de l’académie 

Denzel Okodoi, 14 ans (photo ci-dessous), est gardien de but de l'équipe de football de l'académie. Il est originaire du village de Talau, situé à 12 km de là, également en proie aux conflits intercommunautaires. Aujourd’hui, les compétences qu’il a apprises dépassent les murs de l’école : « Mon cours préféré est celui sur la résolution des conflits, parce qu'il m'apprend à désamorcer les désaccords à la maison et dans toute la communauté. »

Elève de l'école Tegla Loroupe Peace and Education Centre


Au sein de la Tegla Loroupe Peace Foundation, il n’est pas question de trier les élèves selon leur origine ou leur communauté : tout le monde est bienvenu. Cette mixité porte ses fruits pour déconstruire les stéréotypes, souvent liés à un manque de connaissance de l’autre. Pour Alice Cherop, membre d’une communauté et parent d’élève, « ces interactions avec des élèves d'autres communautés aident vraiment nos enfants. Ils grandissent en sachant que la paix est très importante. »


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Photos : © Kang-Chun Cheng / AFD