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L’AFD et le PME continuent à faire classe commune. Agent partenaire des fonds du Partenariat mondial pour l’éducation depuis 2013, l’Agence française de développement gère les fonds délégués dans cinq pays (Sénégal, Burkina Faso, Burundi, Niger et Guinée), pour un montant total de près de 322 millions d’euros cumulés.
La conférence de financement de fin juillet vise une cible de 5 milliards de dollars pour un cycle de financement de cinq ans. Ce cycle coïncide avec la nouvelle stratégie du PME 2021-2025, qui met l’accent sur des transformations systémiques de l'éducation, l’égalité de genre et le renforcement des capacités et la mobilisation des financements domestiques et extérieurs.
La précédente conférence de reconstitution, coprésidée par la France et le Sénégal en février 2018, avait permis de récolter 2,3 milliards de dollars pour un cycle de trois ans.
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Dans ce contexte de partenariat étroit, comment agit l’AFD, et pour quels résultats ? Éléments de réponse avec quatre exemples de programmes gérés par l’AFD sur fonds délégués du PME :
Sénégal : utilisation des systèmes nationaux pour transformer le système éducatif
Dans le cadre de l’appui au Sénégal pour la mise en œuvre du Plan sectoriel de l’éducation et de la formation (PAQUET-EF), le gouvernement sénégalais et l’AFD ont mis en place le Programme d’appui du développement de l’éducation au Sénégal (PADES). Ce projet, financé par un appui budgétaire sectoriel à hauteur de 60,9 millions d’euros, permettra l’amélioration structurelle du système éducatif pour l’ensemble du pays sur plusieurs axes clés :
- la qualité des apprentissages dans les années fondatrices du primaire, avec un accent sur la lecture ;
- l’effectivité de l’administration à cibler des ressources et des actions à l’attention des écoles et des enfants les plus vulnérables, ainsi qu’une réduction de l’abandon des cours ;
- des gains de performance et d’efficience sur la totalité de l’exécution du programme d’investissement de l’État pour l’éducation.
Le PADES vise ainsi la transformation du dispositif éducatif national grâce à des mesures de diagnostic du système en termes de prestation de services éducatifs et l’accélération des réformes nécessaires.
#FinancerLeducation En soutenant le @GPforEducation, notre groupe s'engage à contribuer à l'atteinte de l'#ODD4.
— Agence Française de #Développement (AFD) ?? (@AFD_France) June 25, 2021
Ensemble, nous pouvons montrer que l'éducation a le pouvoir de faire changer les choses. C'est pour cela que @RiouxRemy #Lèvelamain aujd.
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Alignement de l’aide à l’éducation : l’expérience du Burkina Faso
Au Burkina Faso, le Fonds spécial pour le développement de l’éducation de base (FSDEB) est un fonds commun porté par un Compte d’affectation spéciale au Trésor (CAST). Créé en 2005, il a pour objectif de soutenir la mise en œuvre du Plan sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF) du pays.
Le Fonds dispose d’un manuel des procédures avec un très haut degré d’alignement sur la nomenclature et les règles nationales d’exécution de la dépense et de passation des marchés publics.
Des mesures dérogatoires ont toutefois été définies, soit pour une mise en œuvre plus fluide et plus flexible (report des crédits d’une année à l’autre, ouverture des crédits dès le 1er janvier), soit pour répondre aux besoins spécifiques du système (financement des services régionaux et provinciaux de l’éducation). L'utilisation du fonds est définie conjointement par les partenaires bailleurs et le gouvernement via une lettre de cadrage des partenaires techniques et financiers.
Le programme contribue ainsi à dynamiser et à structurer le dialogue entre le gouvernement et ses partenaires tout en garantissant au ministère de l’Éducation un pilotage plus visible des ressources externes.
Au Niger, un Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation
Enfin, dans le cadre d’un programme commun en faveur de l’éducation, l’AFD allouait en 2020 les sommes de 77,30 millions d’euros et 34,03 millions d’euros, respectivement au Niger et à la Guinée.
Au Niger, le Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation (PTSEF) 2020-2022 vise à diversifier les parcours d’éducation, cibler les premières années du primaire, accroître le temps scolaire, améliorer la production et l’emploi des données statistiques, mais aussi mieux gérer les ressources enseignantes.
Le programme fait par ailleurs de la réduction des inégalités un de ses principaux objectifs. En effet, si 91 % des enfants en zone urbaine accèdent à l’école primaire, ils ne sont que 54 % en zone rurale. On constate également un écart de dix points au primaire entre la scolarisation des filles et celle des garçons.
Le Programme décennal de l’éducation en Guinée (ProDEG)
En Guinée, « seuls 67 % des élèves achèvent la dernière année du primaire, tandis que 1,6 million d’enfants n’y sont pas scolarisés », souligne Laurianne Le Lem, responsable d’équipe projet Éducation et Formation à l’AFD.
Pour faire face aux défis de la généralisation de la scolarisation de base pour tous, le Programme décennal de l’éducation en Guinée (ProDEG) prévoit à la fois de stimuler la demande de scolarisation auprès des groupes vulnérables et des filles et d’accroître l’offre scolaire pour réduire les disparités entre régions.
Dans ces deux derniers pays, les programmes sectoriels prévoient un accompagnement important des échelons de proximité (et le transfert de ressources correspondant) pour assurer l’encadrement des écoles, la formation continue des enseignants, le dialogue sur la carte scolaire avec les collectivités locales et le dialogue sur le pilotage de la qualité au sein de la communauté éducative.