
Contexte
L’arrivée au pouvoir du président Cyril Ramaphosa en février 2018 a donné au pays l’occasion de remettre le projet de Nelson Mandela pour l’Afrique du Sud sur les rails. Il faudra pour cela s’attaquer frontalement au manque d’avancées pour une meilleure égalité des chances et des revenus ainsi qu’aux difficiles questions économiques et politiques que cela pose. Les bénéfices d’un changement politique seront-ils réservés à une élite restreinte ou est-il possible de se diriger vers un développement plus largement partagé et équitable ? Quels genres de changements sociaux, économiques ou institutionnels pourraient contribuer à une transformation plus rapide des opportunités pour la tranche basse de la distribution des revenus des ménages ? Quels types de restrictions du pouvoir et des privilèges pourraient contribuer à une plus grande équité dans le processus de distribution de la richesse, notamment concernant la tranche des plus hauts revenus ?
Ces questions difficiles sont intéressantes tant en Afrique du Sud qu’à l’international. Ce sont des enjeux économiques et institutionnels d’une incroyable complexité. La croissance des inégalités est non seulement inacceptable du point de vue moral, mais elle semble aussi menacer la croissance économique, l’ordre social et le développement durable. La réduction des inégalités est devenue le cheval de bataille de nombreux pays et un travail considérable a été fait, à travers le monde entier comme en Afrique du Sud, pour mieux les comprendre.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce programme de recherche vise à aborder les enjeux de la distribution des revenus, tant de la tranche haute que de la tranche basse de la population. Il existe en effet plusieurs dimensions du développement humain et du bien-être, or des progrès sur certains aspects peuvent mener à des régressions dans d’autres. Et la croissance économique ne mène pas nécessairement à des résultats équitables. Par ailleurs, la pauvreté et les inégalités sont caractérisées par des impacts exponentiels qui les autoalimentent et s’avèrent difficiles à contrer.
Ce projet de recherche puisera dans les données disponibles concernant les inégalités en Afrique du Sud et les consolidera. Mené en partenariat avec l’Institut national des statistiques d’Afrique du Sud, Statistics South Africa, il comblera aussi certaines lacunes importantes pour éclairer les politiques publiques en la matière. Autres étapes importantes du programme de recherche : une série d’entretiens sera réalisée entre les chercheurs et des parties prenantes clés, dont des représentants de gouvernement, d’entreprises, d’organisations syndicales et de la société civile. Et ce, afin d’obtenir des recommandations, de tester des idées et de faciliter le consensus sur de potentielles réformes politiques.
Méthode
Le programme de recherche s’articulera autour de trois axes :
- La mise en place d’un diagnostic des inégalités, qui prendra la forme d’un rapport résumant les connaissances existantes sur les inégalités et sur les politiques menées en Afrique du Sud. Il approfondira ces connaissances en utilisant les données disponibles, explorera les implications de ce nouveau travail et fera ensuite le point sur les besoins en données nouvelles afin de progresser davantage dans l'élaboration de politiques visant à surmonter les inégalités.
- Un document sur le rôle des revenus dans les inégalités entre ménages. Il s'appuiera sur des données préliminaires montrant que l'un des aspects clés du manque de soutien du marché du travail aux ménages est la volatilité de l'emploi et donc des revenus des travailleurs indépendants et autres travailleurs vulnérables.
- Un document sur l’interconnexion entre les dynamiques de population et les inégalités spatiales. Il répondra à l’opinion souvent exprimée par la communauté politique selon laquelle l’immigration est guidée par les différences entres provinces et régions dans la qualité de l’éducation, de la santé et d’autres services.
Résultats
Le diagnostic des inégalités en Afrique du Sud, réalisé par l’Institut national de la statistique en Afrique du Sud (Statistics South Africa) en partenariat avec le Southern Africa Labour and Development Research Unit (SALDRU), l’African Centre of Excellence for Inequalities Research (ACEIR) dans le cadre de la Facilité UE-AFD est disponible en ligne (en anglais): Inequality trends in South Africa : a multidimensional diagnostic of inequality.
Ce rapport a été présenté lors d’un atelier impliquant tous les acteurs travaillant à la réduction des inégalités, qui s’est tenu le 11 février 2020 à Philippi, Cape Town, à l’occasion du 30e anniversaire de la libération de Nelson Mandela. Vous trouverez ici la synthèse de l’atelier regroupant les présentations, discussions et débat tenus ce jour (en anglais): Stakeholder engagement on inequality trends in South Africa.
Retrouvez également la présentation du papier de recherche "Earnings Inequality over the Life-Course in South Africa" par Rocco Zizzamia (ACEIR, SALDRU-UCT, Université d'Oxford) lors du second webinaire de la Facilité de recherche sur les Inégalités:
Vous trouverez ci-dessous les papiers de recherche liés à ce projet (en anglais) :
Contact :

Contexte
La réduction de la pauvreté et des inégalités de revenus est une des priorités des gouvernements sénégalais depuis la fin des années 1990. Si des progrès ont été faits, 23% des ménages interrogés en 2011 se considéraient encore comme très pauvres. Afin de réduire ces inégalités et de promouvoir une croissance bénéfique aux plus pauvres, le développement du secteur agricole est fondamental. Parmi la diversité des trajectoires possibles, l’intensification agroécologique apparait comme une option de choix pour ce développement, pour des raisons environnementales notamment. Ainsi, plusieurs projets ont montré que les pratiques agroécologiques permettaient une productivité comparable à l’agriculture conventionnelle tout en étant beaucoup plus respectueuses de l’environnement et du climat. Cependant, les études quantifiant l’impact de ces pratiques sur le revenu des agriculteurs et surtout sur les inégalités de revenu restent peu nombreuses. C’est un paramètre pourtant fondamental pour atteindre les objectifs d’éradication de la grande pauvreté.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Direction Générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Objectif
Ce projet de recherche a pour objectifs de :
- quantifier les inégalités de revenu actuelles en milieu rural au Sénégal ;
- analyser l’impact qu’auraient différents types de politiques publiques en faveur de l’agroécologie sur ces inégalités.
Il s’agit donc de déterminer le type de subvention le plus propice à la réduction des inégalités pour la filière agricole au Sénégal. Différents types d’inégalités sont étudiés : femme/homme, au sein d’une même localité et entre deux localités situées dans des zones agroécologiques différentes.
Méthode
Ce projet utilisera une approche pluridisciplinaire qui couple des ateliers participatifs en milieu rural et une étape de modélisation bio-économique des résultats évoqués lors des ateliers. Pour cela, des résultats et modèles déjà utilisés dans des projets internationaux (AMMA-2050, par exemple) seront étendus et améliorés. L’analyse doit également porter sur un secteur très largement négligé par le passé : les systèmes couplés agriculture-élevage. Deux zones agroécologiques seront étudiées sous deux climats contrastés : l’un symbolisant le climat actuel et l’autre, défini par des climatologues, représentant le climat futur. Cela permettra d’évaluer la pertinence de l’agroécologie face au changement climatique et de quantifier sa contribution à la résilience des populations vulnérables.
Résultats
Les papiers de recherche sont disponibles en ligne :
- Inégalités de revenu en milieu rural dans le bassin arachidier du Sénégal
- Impact de différentes politiques publiques sur l'intensification agroécologique et les inégalités de revenu dans le bassin arachidier du Sénégal
Les policy briefs sont disponibles en ligne :