Comment l’AFD accélère sur les enjeux liés au genre
publié le 28 Juin 2021
L’Agence française de développement (AFD) vient de publier son bilan 2019-2020 sur l’égalité entre les femmes et les hommes. À l’occasion du Forum Génération Égalité, qui se tiendra à Paris du 30 juin au 2 juillet, zoom sur une activité en plein essor au sein de la banque publique de développement.
Une agence féministe : c’est le rôle qu’assume aujourd’hui le groupe AFD sur la question de l’égalité entre les sexes. Le genre, les droits des femmes et leur autonomisation, qui comptent parmi les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, sont désormais au cœur de ses priorités, comme en témoigne la publication, mi-juin, du bilan d’activité 2019-2020 sur l’égalité entre les femmes et les hommes de l’AFD.
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Il ressort notamment de ce bilan que le groupe AFD a dépassé au cours des deux dernières années les objectifs assignés par la stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes. En 2019, 48,5 % des projets financés ont eu comme objectif significatif ou principal la réduction des inégalités de genre, alors que l’objectif initial était de 35 % pour cette année. En 2020, cette proportion a atteint 67,1 % des projets, avec un objectif initial de 40 %.
À ces projets comportant des volets sur le genre correspondent des engagements financiers de 4,8 milliards d’euros en 2019 et 5,8 milliards d’euros en 2020, essentiellement sous forme de subventions et de prêts. Les objectifs de ces financements sont multiples : renforcer l’accès des femmes aux services essentiels, promouvoir leurs droits civiques et politiques, économiques et sociaux, et favoriser la parité et le leadership féminin dans l’économie.
En 2019 et 2020, tous les projets et programmes financés par l’AFD dans les États étrangers ont fait l’objet d’une analyse des enjeux de genre et d’une notation selon le marqueur CAD de l’OCDE : CAD 1 pour les projets dont l’égalité femmes-hommes est un objectif significatif, et CAD 2 pour ceux dont c’est l’objectif principal.
Les projets CAD 2 se concentrent sur les secteurs de l’agriculture, du développement rural et de la biodiversité, de la gouvernance, de l’accès au financement et de l’autonomisation économique des femmes. En matière de santé et de protection sociale, ces projets portent sur des thématiques comme les droits et la santé sexuels et reproductifs, la lutte contre les violences basées sur le genre ou le renforcement des systèmes de santé néonatale.
En République centrafricaine, l’AFD a ainsi appuyé la fondation Pierre Fabre, la fondation Panzi RDC et la fondation Dr Denis Mukwege, avec une subvention de 4,2 millions d’euros, afin de mettre en place un centre de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre dans la capitale Bangui. En Mauritanie, 10 millions d’euros ont été attribués à un projet visant à améliorer l’accès des femmes aux terres agricoles et à faciliter l’irrigation des cultures afin d’améliorer la sécurité alimentaire dans des zones vulnérables aux aléas climatiques.
En matière de droits et santé sexuels et reproductifs, le groupe AFD a financé 86 projets entre 2016 et 2020, pour un montant total de 199 millions d’euros, dont 53 millions ont été octroyés à 49 organisations de la société civile française et à leurs partenaires locaux via le dispositif Initiatives OSC. En termes d’impact, 329 femmes ont par exemple bénéficié d’une prise en charge clinique et psychologique pour des cas de violences basées sur le genre dans deux régions du Tchad, et plus de 4 000 ont profité d'un dépistage du cancer du col de l’utérus au Burkina Faso.
Forte d’un portage politique et volontariste en faveur de l’égalité, l’AFD a mis en place plusieurs actions afin de donner du poids au Forum Génération Égalité, la plus grande rencontre internationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes depuis la 4e conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995.
