Mention légale UE (projet) L'Extension de la Facilité de recherche UE-AFD sur les inégalités, en partenariat avec le Centro de Estudios Espinosa Yglesias (CEEY), élaborera des propositions pour la conception de systèmes de soins au niveau des États fédéraux et des municipalités du Mexique. A terme, l’objectif est de contribuer à réduire les inégalités et à favoriser la mobilité sociale.
Contexte
Ce projet est un suivi du projet de recherche développé par le CEEY et El Colegio de México dans la première phase de la Facilité de recherche UE-AFD sur les inégalités. Les résultats ont montré la nécessité de changements structurels pour briser les goulots qui affaiblissent la mobilité sociale, et réduire les inégalités au Mexique.
Sur la base de ce qui précède, la nouvelle phase du projet se concentre sur la base de connaissances qui serviront à la mise en place de systèmes de soins dans les États de Guanajuato et de Nuevo Leon, ainsi que dans la municipalité de San Pedro Garza Garcia.
Garantir le droit aux soins dans la Constitution est essentiel pour avancer sur la base d'un consensus social. Afin de définir les mécanismes d'articulation dans une loi, il est nécessaire de comprendre les systèmes de soins à différents niveaux comme des politiques transversales et polyvalentes qui méritent d'être discutées collectivement, car elles impliquent bien plus que le défi, déjà grand, d'étendre l'infrastructure existante des services et des dépenses sociales. L'économie des soins implique également la création de stratégies fiscales pour redistribuer le travail rémunéré et non rémunéré, des politiques adaptées pour les personnes nécessitant des soins et pour les aidants, ainsi que la coresponsabilité sociale et la coresponsabilité du secteur privé.
Par conséquent, elle requière des informations statistiques plus nombreuses et de meilleure qualité, le renforcement des enquêtes et des systèmes de données, ainsi que le développement d'études pour rendre visible l'interdépendance des soins avec de multiples agendas, l'identification des besoins en matière de soins et de leurs caractéristiques, ou encore l'offre disponible et la demande non satisfaite, afin de permettre une planification stratégique et un suivi à court comme à long terme. Cela commencera par les groupes prioritaires qui comprennent les enfants, les personnes atteintes de handicapes, les personnes malades et les personnes âgées, ainsi que leurs aidants.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Extension de la Facilité de recherche sur les inégalités. Coordonnée par l’AFD et financée par la Commission européenne, l’Extension contribuera à l’élaboration de politiques publiques visant la réduction des inégalités dans quatre pays : Afrique du Sud, Mexique, Colombie et Indonésie sur la période 2021-2025.
Objectif
Compte tenu du contexte ci-dessus, l'objectif de ce projet est la construction de deux produits qui répondent à deux besoins identifiés :
- une proposition de conception d'un système de soins au niveau de l'État et des municipalités : il est nécessaire de développer une conception de système de soins qui s'attaque aux inégalités structurelles. Pour ce faire, il est nécessaire d'établir un design complet, fonctionnel et durable.
- une proposition de collecte et de systématisation de l'information primaire pour la conception et/ou le suivi du système de soins : un deuxième besoin découle de ce qui précède en termes de systématisation de l'information primaire et administrative qui alimente, dans la mesure du possible, la conception originale des systèmes de soins, ainsi que leur suivi dans le temps.
Résultats
Vous trouverez ci-dessous les papiers de recherche liés à ce projet :
- Social mobility, care policies and social protection (août 2024, en anglais uniquement)
- Social mobility, care policies and social protection policies in Nuevo León (septembre 2024, en anglais uniquement)
Contacto:
- Anda David, responsable de investigación, AFD
Contact :
- Anda David, chargée de recherche à l'AFD
Mention légale UE (projet) Ce projet de recherche, mené par l'Extension de la Facilité UE-AFD de recherche sur les inégalités en étroite collaboration avec le DANE et le DNP, et en partenariat avec Fedesarrollo, a permis de réaliser une analyse complète des inégalités en Colombie, à travers la production d'un diagnostic multidimensionnel sur les inégalités. En parallèle, il a oeuvré avec le DANE à renforcer les statistiques sur les inégalités dans le pays.
Contexte
En Colombie comme dans d'autres pays, l’Extension de la Facilité de recherche UE-AFD sur les inégalités vise à produire des analyses, des méthodologies et des statistiques qui permettent de comprendre l'état des inégalités dans le pays, la dynamique et les interrelations avec les différents domaines, secteurs et régions de l'économie. L'objectif : mettre à disposition des données robustes et actualisées, qui débouchent sur des données probantes pour la construction de politiques publiques, mais aussi identifier les domaines dans lesquels la collecte de données peut être améliorée, et ceux dans lesquels la recherche peut être approfondie pour mieux comprendre le contexte et soutenir la construction de politiques publiques visant à la réduction des inégalités.
En Colombie, l'institut national de statistique, le DANE, a fait de grands progrès ces dernières années dans la collecte et la disponibilité des données afin d'analyser et de mieux comprendre la réalité du pays. Plusieurs études ont été réalisées avec certaines de ces données, mais, depuis plusieurs années, il n'y a pas eu une analyse exhaustive des inégalités au niveau national utilisant plusieurs bases de données pour obtenir une image complète de la situation du pays.
C'est pourquoi l'AFD a travaillé main dans la main avec le DANE et Fedesarrollo pour réaliser un diagnostic multidimensionnel sur les inégalités, basé sur une méthodologie innovante créée par l'AFD. Celle-ci permet d'avoir une vision complète de la situation du pays en couvrant un large éventail d'aspects (santé, éducation, revenus, etc.) sous le prisme des inégalités, et en utilisant différents indicateurs et bases de données.
Ce projet s'inscrit dans un contexte où les inégalités acquièrent une pertinence cruciale dans la politique publique du gouvernement actuel et dans les accords adoptés par celui-ci dans le cadre de l'Agenda 2030, ainsi que dans son entrée dans l'OCDE.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’Extension de la Facilité de recherche sur les inégalités. Coordonnée par l'AFD et financée par la Commission européenne, l’Extension contribue à l’élaboration de politiques publiques visant la réduction des inégalités dans quatre pays : Afrique du Sud, Mexique, Colombie et Indonésie sur la période 2021-2025.
Objectifs
L'objectif de ce projet était de soutenir et de renforcer la production de statistiques nationales sur les inégalités, en favorisant les échanges et l'interopérabilité entre le département national en charge des statistiques (DANE) et d'autres institutions nationales et internationales.
Plus précisément, il s'agissait de :
- Déployer la méthodologie du diagnostic multidimensionnel sur les inégalités et créer le premier diagnostic national sur les inégalités en Colombie. Pour cela, l'AFD a travaillé avec Fedesarrollo et en étroite collaboration avec le DANE.
- Accompagner les équipes techniques du DANE dans la production, la mise à jour et l'amélioration des statistiques sur les inégalités basées sur la méthodologie du diagnostic des inégalités. Ces données seront utilisées pour suivre dans le temps l'évolution des indicateurs considérés comme pertinents, et, en fonction des données collectées, d’aller plus loin en opérant des analyses intégrant des éléments liés au changement climatique et à l'environnement.
- Accompagner les équipes techniques du DANE dans la mise en place de nouvelles méthodologies et initiatives pour obtenir des statistiques permettant une meilleure compréhension de la distribution des revenus des individus et des ménages dans le pays. À cette fin, l'organisation d'ateliers et de séminaires visait à partager les expériences et établir des pratiques pour obtenir des données de haute qualité pour la prise de décision.
En savoir plus sur la méthodologie du diagnostic
Résultats
Le projet de recherche a débouché sur la publication du diagnostic multidimensionnel sur les inégalités en Colombie (disponible en anglais et en espagnol). Il prend en compte de multiples dimensions des inégalités : répartition des revenus, consommation, revenus du travail, patrimoine, accès aux services de base… Ce diagnostic est essentiel pour comprendre les écarts existant en Colombie et permet de prendre des décisions fondées sur des données probantes en vue de réduire les inégalités.
Pour aller plus loin...
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Anda DAVID
Économiste, coordinatrice scientifique de la Facilité UE-AFD de recherche sur les inégalités
Mention légale UE (projet) Il est essentiel d’évaluer comment et dans quelle mesure les projets et programmes financés par les institutions financières de développement contribuent à l’objectif de réduction des inégalités au sein des pays. Une méthodologie (Morabito et al. 2021) propose un ensemble d’outils d’analyse identifiant les impacts distributionnels potentiels des programmes ou projets de développement en analysant si les bénéficiaires de ces programmes appartiennent aux 40 % les plus pauvres de la distribution des revenus par le biais d’une combinaison d’outils d’analyse.
Contexte
La réduction les inégalités de revenus et des inégalités d’autres dimensions du bien-être est au cœur de l’Objectif de développement durable 10 (ODD10). Les agences de coopération multilatérales et bilatérales ont dirigé leurs efforts vers la promotion de la bonne gouvernance, du développement humain et économique, du combat contre la faim et enfin, de la réduction des inégalités.
L’augmentation des financements d’initiatives axées sur la réduction des inégalités s’accompagne d’une nécessité de suivre les progrès accomplis dans le cadre de l’ODD 10, mais surtout d’évaluer la contribution des acteurs du développement à la réalisation de cet objectif. Cependant, mesurer les impacts distributifs des projets de coopération au développement est une tâche difficile en raison d’une myriade de facteurs : les effets des politiques de redistribution nationales, la structure des marchés du travail et d’autres facteurs, tels que les institutions, qui peuvent avoir un impact sur les inégalités. La méthodologie développée par Morabito et al. permet d’analyser l’impact potentiel des projets de développement sur la réduction des inégalités en examinant principalement dans quelle mesure ces projets profitent de manière disproportionnée aux plus vulnérables grâce à une combinaison d’outils analytiques (un tableau de bord (scoreboard), une analyse statistique des projets de développement basée sur l’Equity Tool et une analyse d’incidence fiscale).
Cette méthodologie a d’abord été testée sur trois projets de développement financés par l’AFD au Cameroun, en Colombie et en Tunisie dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités.
Ce projet s’inscrivait dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Une seconde phase du projet de recherche a été lancée en 2022 dans le but d’étendre la phase initiale, de tester une nouvelle fois la validité de la méthodologie en ce qui concerne le revenu et d’autres formes de dimensions du bien-être et afin d’élaborer les lignes directrices pour la création d’un « marqueur inégalité ».
Objectifs
La phase initiale du projet visait à piloter l’application de la méthodologie développée par les chercheurs sur trois projets financés par l’AFD :
- Un programme d’appui à l’amélioration de l’habitat urbain en Tunisie,
- Un programme axé sur le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises au Cameroun,
- Une opération d’appui budgétaire visant à soutenir une réforme du secteur de la santé en Colombie.
L’objectif était de tester la méthodologie afin de déterminer la pertinence des informations qu’elle fournit et, sur la base de ces résultats, de revoir et d’ajuster la méthodologie elle-même.
La seconde phase du projet visait à :
- Élaborer les lignes directrices pour la création d’un « marqueur inégalité » pour la coopération au développement ;
- Tester une version améliorée de la méthodologie sur quatre programmes de développement de l’AFD et de l’UE:
- Un programme promouvant un accès durable à l’électricité pour les populations rurales pauvres non desservies au Bénin;
- Un programme visant à améliorer la santé et les conditions de vie des habitants du district rural d’Isingiro (Ouganda) et de ses camps de réfugiés;
- Un programme facilitant le commerce entre l’Éthiopie et Djibouti et permettant aux entreprises et aux producteurs, ainsi qu’aux populations les plus vulnérables, de bénéficier de ces améliorations;
- Un programme contribuant à l’adaptation des communautés au changement climatique au Vietnam.
Méthode
L’étude initiale a permis de déterminer si les bénéficiaires des programmes des trois interventions sélectionnées appartenaient aux 40 % les plus pauvres de la distribution des revenus, grâce à un ensemble d’outils d’analyse :
- Premièrement, un tableau de bord (scoreboard) qui évalue si la réduction des inégalités est un objectif central des programmes de développement;
- Deuxièmement, l’Equity Tool, qui permet d’évaluer la position des bénéficiaires directs au sein de la distribution nationale (urbaine ou rurale) des revenus;
- Troisièmement, le Commitment for Equity Tool, qui permet d’estimer l’impact distributif de l’appui budgétaire général ou sectoriel.
Les étapes méthodologiques de la seconde phase du projet de recherche étaient les suivantes :
- Affiner et améliorer les marqueurs d’inégalité et le tableau de bord pour fournir des repères et des indicateurs clairs, alignés sur les approches d’évaluation utilisées par la Commission européenne, afin d’évaluer si les interventions de développement se concentrent sur les 40% des individus ou des ménages les plus pauvres, ou sur les groupes vulnérables ciblés par des politiques de développement spécifiques.
- Élargir la portée du questionnaire Equity Tool pour inclure des questions qui englobent la répartition des bénéficiaires des projets parmi les groupes vulnérables (femmes, minorités ethniques, religieuses, etc.).
- Appliquer la méthodologie révisée aux quatre études de cas.
Résultats
Résultats de la première phase du projet :
Dans l’ensemble, les résultats soulignent l’importance de mettre en place un ciblage en faveur des plus pauvres lors de la conception des projets de développement qui visent explicitement (ou implicitement) la réduction des inégalités dans les pays partenaires. Le principal atout de la méthodologie est qu’elle permet d’évaluer la portée potentielle des interventions pour les 40 % les plus pauvres de la distribution des revenus. Les informations fournies à travers cette méthodologie s’avèrent essentielles pour affiner les politiques publiques avant leur mise en œuvre afin de maximiser leur impact redistributif.
- Lire le papier de recherche lié à ce projet (en anglais) : The distributional impacts of development cooperation projects
Résultats de la deuxième phase du projet :
Cette deuxième phase a permis :
- L’élaboration de lignes directrices pour la mise en œuvre de la méthodologie, qui ont été utilisées pour développer le marqueur inégalité de la Commission européenne (Inequality Marker, ou I-Marker) :
Le I-Marker évalue si, et dans quelle mesure, la réduction des inégalités est un objectif d’intervention de développement. À cette fin, un ensemble de critères a été élaboré pour déterminer si la réduction des inégalités n’est pas ciblée (I-0), si elle est un objectif significatif (I-1) ou s'il s'agit de l'objectif principal (I-2).
Le I-Marker se concentre sur les personnes, les ménages ou les groupes les moins favorisés (les plus pauvres) ou les plus défavorisés sur le plan socioéconomique. Pour en savoir plus, regardez la vidéo sur le Inequality Marker.
- L’élaboration d’un rapport sur le testing de la méthodologie sur les quatre études de cas : Assessing the distributional impacts of development interventions - the Inequality Marker
Enseignements
Ce projet a souligné l’importance d’identifier les bénéficiaires directs et indirects des projets, mais aussi, plus largement, d’obtenir une compréhension complète des interventions de développement, qui sont ici analysées sous l’angle de leurs objectifs et de leurs conditionnalités.
Tout aussi importante est la participation des partie-prenantes dans la communication de leurs objectifs, de la portée et des limites des études. Dans certains cas, l’inclusion d’une composante qualitative au travers d’interviews, de consultations ou éventuellement de missions de terrain, peut être nécessaire pour assurer la réussite de la mise en œuvre et l’achèvement des études.
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Anda DAVID
Économiste, coordinatrice scientifique de la Facilité UE-AFD de recherche sur les inégalités
Mention légale UE (projet) L’évaluation CEQ est un outil analysant l’impact de la fiscalité et des dépenses sociales sur les inégalités et la pauvreté et qui permet aux gouvernements d’évaluer l’impact redistributif et de réduction de la pauvreté de leur politique fiscale. Lors de la première phase du projet (2018-2020), l’Agence française de développement (AFD) et le Global Development Network (GDN), en partenariat avec le Commitment to Equity Institute (CEQ) et des universités et collectivités locales, ont mis en œuvre l’évaluation CEQ dans quatre pays africains : le Maroc, l’Afrique du Sud, le Cameroun et le Kenya.
Afin de documenter sa planification quinquennale, le Sénégal a sollicité l’appui de l’AFD et du GDN pour étudier l’impact de scénarios de réformes fiscales et sociales. Une seconde phase du projet, centrée sur le Sénégal mais aussi sur les questions méthodologiques, se déroule ainsi sur la période 2023-2024.
Contexte
Au cours de la première phase du projet, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Cameroun et le Kenya ont été sélectionnés pour participer à un programme de recherche, d’analyse et de recommandations politiques qui a permis d’élargir considérablement la base de connaissances pour la mise en place de politiques fiscales de redistribution efficaces et garantes de protection pour les foyers pauvres et vulnérables. Le programme a aussi permis à ces pays d’apprendre des expériences des autres et, dans certains cas, de dupliquer les initiatives réussies. Le programme de travail imaginé par le partenariat AFD-CEQ Institute a également permis de promouvoir le partage de compétences et le renforcement des capacités entre les pays.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par l'Union européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
La seconde phase de ce projet se concentre, entre autres, sur le Sénégal, pays qui est confronté à plusieurs enjeux d’importance, parfois contradictoires, susceptibles de modifier durablement le contrat social et la redistribution du revenu national, tels que :
- la mise en exploitation de gisements de gaz et de pétrole (et la perception des recettes fiscales afférentes),
- la conduite d’un partenariat pour une transition énergétique juste (Just Energy Transition Partnership - JETP) qui appelle parallèlement à la décarbonation de la croissance,
- l’extension souhaitée des dispositifs de protection sociale (santé, retraite) accompagnant une transition démographique encore en cours,
- le démantèlement des subventions énergétiques permettant de financer davantage d’infrastructures et de développer des subventions mieux ciblées pour les ménages pauvres.
La définition de politiques réduisant les inégalités rencontre une forte demande sociale, mais cela dans un contexte d’instabilité régionale, de multiplication des conflits, d’inflation mondiale et d’urgence climatique. Cette analyse sera menée en partenariat avec la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DGPPE) du ministère de la Planification du Sénégal et la Banque mondiale.
Objectifs
L’élaboration des évaluations CEQ, qui sont la pièce maîtresse du partenariat AFD-CEQ Institute, permet d’atteindre simultanément deux objectifs majeurs :
- La mise en œuvre des évaluations CEQ constitue une base de données empiriques (pays par pays) de l’impact des politiques fiscales de redistribution et de réduction de la pauvreté, à la fois de manière générale et spécifique (éléments fiscaux tels que les revenus ou les dépenses).
- L’application des évaluations CEQ avec les équipes de recherche locales favorise en outre le transfert de savoirs et de compétences entre les chercheurs et les acteurs politiques, qui bénéficient ainsi de ces informations.
Le partenariat AFD-CEQ Institute permet ainsi de créer l’infrastructure humaine nécessaire aux analyses d’incidence fiscale, notamment des simulations de politiques, et ce, de manière durable.
Dans le cadre de la seconde phase du projet, l’objectif est pour les partenaires sénégalais de maîtriser l’outil CEQ d’analyse d’incidence fiscale et d’étudier une série de réformes pro-pauvres pour réduire les inégalités sociales et/ou régionales. Le livrable attendu est un rapport chiffrant les impacts de 5 axes de réforme (coût, effets, financement).
Méthode
L’évaluation CEQ est une analyse exhaustive et rigoureuse des taxes et transferts sociaux qui permet un engagement actif avec les décideurs politiques. Elle vise à répondre aux quatre questions suivantes :
- Dans quelle mesure la politique fiscale permet-elle de redistribuer les revenus et de réduire la pauvreté ?
- Dans quelle mesure les dépenses gouvernementales et les taxes spécifiques sont-elles axées sur l’égalité et bénéficient-elles aux plus pauvres ?
- Les taxes et les dépenses gouvernementales sont-elles efficaces dans la réduction des inégalités et de la pauvreté ?
- Quel est l’impact des réformes fiscales modifiant l’assiette et/ou la progressivité d’une taxe ou compensation spécifique ?
Afin de répondre à ces questions, des experts du CEQ Institute se sont associés à des chercheurs de l’AFD et à des équipes de chercheurs locaux pour appliquer la méthodologie CEQ au Maroc, en Afrique du Sud, au Cameroun et au Kenya. L’objectif de la seconde phase de ce projet est désormais d’appliquer cette méthodologie au Sénégal.
À terme, l’objectif est de généraliser l’utilisation des évaluations CEQ en :
- Etablissant des partenariats et des forums avec les acteurs politiques ;
- Diffusant les résultats de la recherche au moyen d’un programme actif de sensibilisation et de communication mis en place avec des partenaires importants au sein des communautés de recherche, de philanthropie et des activistes sociaux.
Résultats
Vous trouverez ci-dessous les différentes publications liées à ce projet de recherche.
Rapports d’analyse d’incidence fiscale :
- Fiscal incidence, inequality and poverty in Kenya: a CEQ assessment (en anglais)
- The impact of taxes and transfers on poverty and income distribution in South Africa 2014/2015 (en anglais)
- Les effets de la politique budgétaire sur la pauvreté et les inégalités au Maroc
Policy briefs (en anglais) :
- Fiscal Incidence and Public Spending: Public Policy Scenarios for Colombia (janvier 2024, en anglais)
- Distributional Impact of Fiscal Policies: A Survey of Methodological Approaches (octobre 2024, en anglais)
- Analyse de l’incidence de la fiscalité et des dépenses sociales sur la pauvreté et les inégalités au Sénégal (janvier 2025)
Contacts
-
Anda DAVID
Économiste, coordinatrice scientifique de la Facilité UE-AFD de recherche sur les inégalités
-
Emmanuel FOURMANN
Chargé de recherche
Mention légale UE (projet) Les inégalités sont devenues le défi social de cette décennie. Du point de vue empirique, une série de travaux influents réalisés à partir des données internationales disponibles suggèrent que les inégalités mondiales ont chuté ces 25 dernières années. Cette tendance encourageante semble cependant avoir été entraînée par la convergence des PIB par habitant de différents pays et par le déclin subséquent des inégalités entre les pays. Jusqu’en 2000, le niveau moyen des inégalités au sein des nations était constant, mais a commencé à augmenter par la suite.
Contexte
Le tableau en Afrique est complexe, et souvent obscurci par des problèmes de données non fiables et non comparables, tant en termes d’époques que de pays. L’analyse de données relatives à l’Afrique la plus approfondie montre que les inégalités y sont très élevées en termes monétaires. Il s’agit du continent le plus inégal, mais il existe toutefois d’énormes variations dans l’ampleur, l’évolution et le caractère de ces inégalités.
Cela implique un double risque. L’Afrique doit s’assurer qu’elle est incluse dans les mesures internationales et aussi que les spécificités de ses sociétés sont prises en compte dans l’analyse à la fois des facteurs causant les inégalités et des inégalités subséquentes. C’est cette analyse qui servira de base pour que les interventions politiques et l’action de la société civile inversent la tendance. Il est par conséquent catastrophique de ne pas parvenir à mesurer et à comprendre les réalités de chaque contexte. Le Centre d’excellence abordera à la fois les défis liés à l’analyse et à la mesure des inégalités grâce au développement d’outils de diagnostic et au renforcement des capacités.
Ce projet s’inscrivait initialement dans le cadre de la première phase de la Facilité de recherche sur les inégalités, coordonnée par l’AFD et financée par la direction générale des Partenariats Internationaux de la Commission européenne sur la période 2017-2020. La première phase de la Facilité a permis la conduite de 22 projets de recherche et la publication d’une centaine de papiers de recherche et de policy briefs.
Suite à la réussite de ce premier projet :
- Une cinquième analyse des inégalités a été lancée au Mozambique sur la période 2022-2024 ;
- Un projet de recherche visant à élargir et mettre à jour le manuel, en intégrant des méthodologies d’évaluation des vulnérabilités liées aux changements climatiques et aux transitions écologiques, a également été lancé sur la période 2024-2025.
Objectif
L’objectif premier de ce projet de recherche est de faire avancer l’analyse des inégalités africaines et la discussion politique sur les stratégies pour éliminer les inégalités en Afrique grâce à une série d’engagements nationaux. La structure et la dynamique du projet découle du développement d’un outil de diagnostic qui sera mis en place dans un nombre limité de pays pilotes. Cet outil de diagnostic consistera en une analyse en profondeur des différentes inégalités dans un pays donné. Il permettra au gouvernement d’identifier les priorités et les options de politiques à mettre en place afin de les réduire.
Pour élaborer l’outil de diagnostic, un guide sera rédigé pour établir une base commune permettant une comparaison par pays. Afin d'assurer un certain degré de comparabilité entre toutes les études nationales et de soutenir les chercheurs et les statisticiens dans la réalisation des diagnostics d'inégalité, un manuel (disponible en anglais et en français) a ainsi été élaboré par ACEIR. Et pour étendre son usage et améliorer la transparence, il sera appuyé par une plateforme centrale de données et des centres de données, fiables et vérifiées, dans chaque pays partenaire, ce qui facilitera une meilleure analyse des inégalités.
Méthode
L’outil de diagnostic s’appuiera sur trois piliers :
- Un examen conceptuel et empirique des études sur les inégalités en Afrique, ce qui permettra d’avoir une base de référence pour le développement de futurs projets et de mieux comprendre les spécificités des inégalités en Afrique et leur ampleur ;
- Un guide qui contiendra le cadre proposé pour le diagnostic des inégalités du pays en question, les questions de méthodologies autour de la mesure des inégalités et de leur analyse et les questions importantes liées aux politiques concernées ;
- Une aide à la mise en place du diagnostic du pays, en collaboration avec les équipes de chercheurs locales des pays pilotes, et la création d’une plateforme de données.
Résultats
En pratique, le diagnostic prend la forme d’un rapport qui donnera un aperçu des inégalités au sein d’un pays, au travers de toutes les dimensions pertinentes et pour une période donnée. Par ailleurs, il résume les principales politiques adoptées qui devraient avoir un impact sur les inégalités. Chaque pays utilisera son diagnostic comme une plateforme pour :
- s’engager politiquement sur des stratégies pour éliminer les inégalités ;
- stimuler un dialogue national et une recherche nationale sur les inégalités ;
- mener la discussion au niveau national grâce à des recherches approfondies et à impact élevé.
- Le manuel sur la mesure des inégalités : afin d'assurer un certain degré de comparabilité entre toutes les études nationales et de soutenir les chercheurs et les statisticiens dans la réalisation des diagnostics d'inégalité, un manuel (disponible en anglais) a été élaboré par ACEIR et publié en 2020. Un nouveau chapitre, en cours de rédaction, permettra de traiter les inégalités liées au changement climatique et aux facteurs environnementaux. Il sera disponible mi-2025 et accompagné d'une note méthodologique.
- Un papier de recherche sur les inégalités en Afrique subsaharienne, qui vise à promouvoir une meilleure analyse et une meilleure prise de décision politique dans la lutte contre les inégalités en Afrique : Inequality in Sub-saharan Africa : a review paper
- Le diagnostic des inégalités en Afrique du Sud, réalisé par l’Institut national de la statistique en Afrique du Sud (Statistics South Africa) en partenariat avec le Southern Africa Labour and Development Research Unit (SALDRU), l’African Centre of Excellence for Inequalities Research (ACEIR) dans le cadre de la Facilité UE-AFD : Inequality trends in South Africa : a multidimensional diagnostic of inequality
Ce rapport a été présenté lors d’un atelier impliquant tous les acteurs travaillant à la réduction des inégalités (11 février 2020, Cape Town), à l’occasion du 30e anniversaire de la libération de Nelson Mandela. La synthèse est disponible en anglais : Stakeholder engagement on inequality trends in South Africa.
- Le diagnostic des inégalités au Ghana, réalisé par l'ISSER et l'Université du Ghana en partenariat avec ACEIR dans le cadre de la Facilité UE-AFD : Inequality Diagnostics for Ghana
- Le diagnostic des inégalités au Kenya, réalisé par l'Université de Nairobi en partenariat avec ACEIR dans le cadre de la Facilité UE-AFD : Inequality Diagnostics for Kenya
- Une analyse détaillée des inégalités en Côte d'Ivoire : Etat des lieux des inégalités en Côte d'Ivoire
Plusieurs études ont été réalisées dans le cadre de la phase 2 :
- L'étude des inégalités sociales au Mozambique, réalisée par l'Instituto de Estudos Sociais e Económicos (IESE) et l'Université du Cap en partenariat avec l'African Centre of Excellence for Inequalities Research (ACEIR)
- Le diagnostic multidimensionnel des inégalités en Colombie, en collaboration avec Fedesarrollo et le DANE
- Le diagnostic multidimensionnel des inégalités en Indonésie, en collaboration avec LPEM et BPS-Statistics.
Le projet de recherche qui vise à enrichir le manuel débouchera sur un papier de recherche et une version mise à jour du manuel (à venir).
Contacts
- Anda David, chargée de recherche, AFD
- Rawane Yasser, chargée de recherche junior, AFD
Les outils mobilisés dans le cadre de la Facilité de recherche sur les inégalités
Mention légale UE (projet) Vingt ans après l’indépendance du pays et la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’a toujours pas réussi à s’affirmer comme une nation cohésive sur le plan social. Le projet de recherche proposé vise à formuler une approche pertinente en termes de cohésion sociale dans le cas de l’Afrique du Sud et à analyser le lien entre cohésion sociale et inégalités ethniques et raciales.
Contexte
Vingt ans après l’indépendance du pays et la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’a toujours pas réussi à s’affirmer comme une nation cohésive sur le plan social. Les Sud-Africains vivent encore séparément les uns des autres, tant sur le plan géographique que sur le plan social, excepté dans quelques groupes où les membres partagent des identités communes, telles que le ressenti d'appartenance, l’ethnie et la classe sociale.
En outre, les inégalités continuent à exacerber la tension entre riches et pauvres, groupes raciaux, métropoles urbaines et anciens bantoustans, ainsi qu’entre propriétaires des exploitations agricoles et employés. La croissance économique, dans la mesure où elle est avérée, n’a pas favorisé plus d’égalité et de cohésion en Afrique du Sud, composantes essentielles d’une croissance inclusive.
Chercheurs universitaires, décideurs politiques, leaders d’opinion et citoyens du pays ont longuement débattu des problèmes découlant du manque de cohésion de la société sud-africaine. Toutefois, le terme cohésion sociale a été utilisé de manière vague dans la littérature académique et au sein du discours politique. En effet, sa signification et son interdépendance par rapport au développement économique n’ont pas été bien compris. Il n’existe pas à ce jour de concept clairement défini, et donc pas de définition de la cohésion sociale en tant que facteur pertinent de développement inclusif en Afrique du Sud. Sans définition et moyens de quantifier, il est difficile d’affirmer avec certitude si la cohésion sociale s’est améliorée. En outre, à défaut d’identifier quelques leviers essentiels (à savoir, les facteurs déterminants de la cohésion sociale), il s’avère compliqué de formuler des politiques susceptibles d’améliorer sensiblement la cohésion sociale et d’encourager le développement inclusif.
Objectif
Dans ce contexte, le projet de recherche proposé vise à contribuer à l’amélioration de la cohésion sociale et du développement inclusif, deux des défis les plus fondamentaux auxquels l’Afrique du Sud est confrontée. Plus spécifiquement, les objectifs sont les suivants :
- Formuler une approche pertinente pour la cohésion sociale dans le cas de l’Afrique du Sud ;
- Élaborer et quantifier les indicateurs de la cohésion sociale ;
- Mener une analyse approfondie sur les inégalités ethniques et raciales en Afrique du Sud ;
- Faire la lumière sur les ramifications existantes entre la cohésion sociale et les inégalités, ainsi que leurs implications sur les politiques sociales.
Cette recherche combinera les vastes connaissances des meilleurs universitaires sud-africains en histoire, sociologie, politique et économie, avec l’expertise d’un chercheur universitaire japonais, ainsi que les connaissances en matière de pratiques mondiales et d’outils analytiques des chargés de recherche à l’AFD.
Résultats
Les résultats préliminaires à partir des indicateurs de cohésion sociale suggèrent les conclusions suivantes :
- Nous pouvons opérationnaliser une définition de la cohésion sociale et la quantifier à l’aide des données nationales disponibles.
- On observe une très grande constance des tendances dans l’indice et ses composants sur une longue période au sein des quatre bases de données nationales.
- La cohésion sociale en Afrique du Sud a augmenté entre 2008 et 2011, bien que la tendance soit moins nette par la suite et qu’une série chronologique plus étendue soit nécessaire.
- Des niveaux de revenu par habitant et d’employabilité plus élevés sont positivement associés à un niveau de cohésion sociale plus élevé.
- La pauvreté, le chômage, et la contestation de prestations de service ont une corrélation négative avec la cohésion sociale.
- La politique et le niveau de compétence des municipalités sont étroitement associés à un niveau de cohésion sociale plus élevé.
Notre recherche indique que la cohésion sociale repose sur le dépassement des préjugés, de la méfiance interraciale et de l’attitude négative à l’égard de l’intégration. La manière dont les individus perçoivent (ou non) l’inégalité détermine la probabilité des interactions interraciales.
Les niveaux élevés en termes d’inégalité et la perception que cette inégalité ne s’est pas améliorée après l’apartheid constituent les principaux obstacles à la cohésion sociale en Afrique du Sud. Cet état de fait subsiste même lorsque les inégalités sont analysées parallèlement à d’autres influences cruciales telles que les facteurs raciaux, géographiques et éducatifs.
Ce travail empirique minutieux démontre qu'il n'existe pas de voie facile à suivre pour bâtir une société cohésive en Afrique du Sud. Deux conditions sont déterminantes pour parvenir à cet objectif. Il s'agit de :
- donner la priorité à un accord défini et contrôlé pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale ; et
- l’exécuter d’une manière qui contribue activement et légitimement au droit d’expression et à l’agence des individus et des communautés marginalisés.
Ces politiques audacieuses s'attaquant aux problèmes socio-économiques sont des exigences minimales. En effet, elles doivent être renforcées par des comportements et pratiques au quotidien démontrant une société réellement résolue à surmonter les préjugés, la méfiance interraciale et les attitudes négatives.
Pour construire, contrôler et améliorer la cohésion sociale, nous devons commencer par opérationnaliser une définition commune de la cohésion sociale prenant en compte cinq aspects (inclusion, appartenance, relation sociale, participation et légitimité).
- Social Cohesion and inequality in South Africa (en anglais)
- Defining Social Cohesion (en anglais)
- The Gap Between Rich and Poor (en anglais)
- Spatial poverty and inequality in South Africa: A municipality level analysis (en anglais)
- From definition to measurement: Constructing a social cohesion index for South Africa (en anglais)
Contact
- Anda David, chargée de recherche